Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
on s'en servirait pour le complément de l'armée, le reste des denrées, les bagages, les approvisionnemens, etc.
BONAPARTE.
Paris, le 24 ventose an 6 (14 mai 1798).
Au ministre des relations extérieures.
Je viens d'être instruit, citoyen ministre, que l'Empire a enfin consenti à prendre pour base du traité de Rastadt la rive gauche du Rhin. Les citoyens Treilhard et Bonnier achèveront sans difficulté ce qu'ils viennent de commencer si heureusement. Mon intervention désormais devient superflue ; je vous prie donc de vouloir bien m'autoriser à faire revenir de Rastadt une partie de ma maison que j'y avais laissée, ma présence à Paris étant nécessaire pour différens ordres et différentes expéditions.
BONAPARTE.
Paris, le 7 germinal an 6 (27 mai 1798).
Au directoire exécutif.
Les papiers publics répandent que vous avez fait arrêter plusieurs membres des conseils de la république cisalpine, et qu'il est dans ce moment-ci question de faire arrêter Moscati et Paradisi, deux membres du directoire exécutif de ladite république.
Je crois qu'il est de mon devoir, comme citoyen qui a quelque connaissance des personnes et des événement qui se sont passés en Italie, de vous faire connaître que la France et la liberté n'ont point d'amis plus vrais que ces deux directeurs.
Le citoyen Paradisi, qui était professeur renommé à Reggio, est le seul Italien qui ait rendu quelques services aux armées françaises, tandis que Mantoue était encore au pouvoir des Autrichiens, et, vers le milieu de la première campagne, il osa, les armes à la main, à la tête de douze cents hommes de Reggio, ses compatriotes, investir un détachement de deux cents Autrichiens qui s'étaient retirés dans un château, et les fit prisonniers. Lui, sa famille et la ville de Reggio ont été depuis spécialement menacés par les Autrichiens, qui leur ont conservé un ressentiment très-vif de cet événement.
Le citoyen Moscati était connu pour un des plus célèbres médecins de l'Europe, ayant de grandes connaissances dans les sciences morales et politiques. Il s'abandonna tout entier au service de l'armée, et c'est à lui et à ses conseils que nous devons peut-être vingt mille hommes, qui eussent péri dans nos hôpitaux en Italie.
L'avilissement du gouvernement cisalpin dès sa naissance et la perte de ses meilleurs citoyens seraient un malheur réel pour la France, et un sujet de triomphe pour l'empereur et ses partisans.
Voyez, je vous prie, dans cette lettre, le désir constant qui m'a toujours animé, d'employer toutes mes connaissances au service de la patrie.
BONAPARTE.
EXPÉDITION D'ÉGYPTE. LIVRE DEUXIÈME.
Paris, le 15 ventose an 6 (5 mars 1798).
Note remise par le général Bonaparte au directoire exécutif.
Pour s'emparer de Malte et de l'Egypte, il faudrait de vingt à vingt-cinq mille hommes d'infanterie, et de deux à trois mille hommes de cavalerie sans chevaux.
L'on pourrait prendre et embarquer ces troupes de la manière suivante, en Italie et en France :
À Civita-Vecchia, la vingt-unième d'infanterie légère, deux mille ; la soixante-unième de ligne, seize cents ; la quatre-vingt-huitième, id., seize cents ; le vingtième de dragons, de quatre cents ; et le septième de hussards, de quatre cents : en tout six mille hommes, commandés par les généraux Belliard, Friant et Muireur.
À Gènes, la vingt-deuxième d'infanterie légère, deux mille ; la treizième de ligne, dix-huit cents ; soixante-neuvième id., seize cents ; quatorzième de dragons, quatre cents ; deux escadrons du dix-huitième de dragons qui sont en Italie, deux cents ; en tout cinq mille cinq cents hommes, commandés par les généraux Baraguey d'Hilliers, Veaux, Vial et Murat.
En Corse, la quatrième d'infanterie légère, douze cents hommes, commandés par le général Ménars.
À Marseille, la neuvième de ligne, dix-huit cents ; la quarante-cinquième id., deux mille ; vingt-deuxième de chasseurs, quatre cents ; deux escadrons du dix-huitième dragons qui sont dans le midi, deux cents ; en tout quatre mille quatre cents hommes, commandés par les généraux Bon et ———-.
À Toulon, sur les vaisseaux de guerre, la dix-huitième de ligne, deux mille ; vingt-cinquième id., deux mille ; trente-deuxième id., deux mille ; soixante-quinzième id., deux mille ; troisième dragons, quatre cents ; quinzième id., quatre cents ; en tout huit mille huit cents hommes, commandés par les généraux
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