Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
qui s'ennuient d'y être.
Il faudrait distribuer les chevaux du vingt-deuxième régiment de chasseurs, des deux escadrons du dix-huitième de dragons, du troisième et quinzième de dragons, du onzième d'hussards, formant seize cents chevaux, et de deux régimens de chasseurs que je demande, aux régimens de la république qui en ont le plus besoin, et dès-lors envoyer dans la huitième division des détachemens d'hommes à pied des régimens auxquels on veut les donner, pour les prendre.
Je crois qu'il serait nécessaire d'envoyer en Italie un officier général inspecteur de cavalerie, uniquement chargé de la distribution desdits chevaux, afin qu'il n'y ait point de perte pour la république.
Je crois qu'il serait également nécessaire d'en envoyer un dans la huitième division, uniquement chargé de la même opération : sans quoi, je prévois que les trois quarts des chevaux seront dilapidés.
En prenant toutes ces précautions, nous nous trouverons avoir très-peu d'hommes à pied, à nos dépôts.
BONAPARTE.
Paris, le 25 germinal an 6 (14 avril 1798).
Au directoire exécutif.
J'ai reçu, citoyen président, le dernier arrêté que le directoire a pris, relatif à l'armement de la Méditerranée.
Je désirerais :
1°. Une lettre du directoire qui autorisât le citoyen Monge, commissaire du gouvernement à Rome, à s'embarquer avec le général Desaix, comme savant attaché à l'expédition.
2°. Avoir avec moi le citoyen Peyron, qui a été longtemps employé auprès de Tippoo Sultan, en qualité d'agent du roi. On essaierait de le faire passer aux Indes pour renouveler nos intelligences dans ce pays.
BONAPARTE.
Paris, le 27 germinal an 6 (16 avril 1798).
Au directoire exécutif.
Le général d'artillerie Andréossi, citoyen président, qui était directeur de l'équipage des ponts de l'armée d'Italie, serait nécessaire à l'expédition de la Méditerranée. Il est, dans ce moment, employé dans la commission des côtes de l'Océan. Vous pourriez le remplacer dans cette commission par un autre général du génie ou d'artillerie, soit par le général Debelle, soit par le général Dulanloy, soit par les généraux Marescot ou Sorbier.
BONAPARTE.
Paris, le 28 germinal an 6 (17 avril 1798).
Au général Lannes.
D'après les renseignemens que j'ai reçus de Berne, citoyen général, les 3,000,000 doivent arriver au plus tard le 30 de ce mois à Lyon. Il est indispensable qu'ils ne s'y arrêtent que douze heures, pour en faire la vérification, et que vous ne vous couchiez pas qu'ils ne soient partis.
Dès l'instant que les 3,000,000 seront arrivés, vous m'en expédierez la nouvelle par un courrier extraordinaire.
Comme j'ai des nouvelles que cet argent est parti de Berne en toute diligence, faites préparer des bateaux en toute diligence pour le transport.
BONAPARTE.
À la commission chargée de l'armement de la Méditerranée.
Les citoyens Sucy et Blanquet sont arrivés hier, et mon courrier, Lesimple, est arrivé ce matin.
Les différens états de situation que vous m'avez envoyés sont satisfaisans, et incessamment vous recevrez les ordres pour l'embarquement.
Vous ne devez avoir aucune inquiétude pour l'argent, les dispositions sont faites depuis long-temps pour qu'il arrive dix millions dans les caisses du payeur de la marine à Toulon : 2,500,000 fr. existans dans la caisse, du 20 ventose ; 683,000 fr. qu'il a dû recevoir depuis, dont les ordres étaient envoyés par la trésorerie précédemment à cette époque ; 655,000 fr. que la trésorerie a fait des dispositions, au 29 ventose, pour faire passer à Toulon.
Le 5 germinal, on a envoyé des ordres pour faire passer 941,525 fr.
Le 15 germinal, 670,000 fr.
Le 25 germinal, 1,050,000 fr.
La trésorerie a donné des ordres pour que 3,000,000 se rendissent à Toulon ; ils doivent être arrivés dans cette ville, à l'heure qu'il est.
Vous ne devez donc avoir aucune espèce d'inquiétude ; vous voyez que les 200,000 fr. qui sont nécessaires à la solde de l'amiral Brueys ;
Les 4,500,000 fr. que doit avoir la commission pour ventose, germinal et floréal ;
Les 700,000 fr. pour le service des deux mois du port, et 1,500,000 fr. pour les dépenses extraordinaires de l'ordonnateur, et spécialement les deux mois d'avance aux matelots ; Les 600,000 fr. pour la solde des troupes de terre, et 600,000 pour la Corse, sont assurés.
Marchez hardiment, rassurez les fournisseurs, et n'ayez aucune inquiétude.
Je viens moi-même de me rendre à
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