Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
la trésorerie avec le ministre des finances, et j'ai vérifié que tous ces fonds sont en pleine marche pour Toulon.
Faites connaître la présente lettre a l'ordonnateur Najac, dont les services et le zèle sont appréciés par le gouvernement.
Les fonds qui existent dans ce moment-ci, soit dans la caisse d'Estève, soit dans celle du payeur de la marine, doivent être employés à lever tous les obstacles qui s'opposeraient à vos approvisionnemens.
Les matelots de l'escadre du vice-amiral Brueys seront soldés avant le départ et à l'instant où les trois millions de Berne seront arrivés ; ce qui sera avant le 5 floréal.
Il faut que le général Dommartin fasse embarquer sur-le-champ son artillerie, de manière qu'au 5 floréal, il n'y ait plus aucun chariot à embarquer.
Il faut qu'il emporte le plus de charrettes qu'il pourra ; qu'il fasse embarquer sur-le-champ toutes les cartouches, et les fasse distribuer par chaque vaisseau de guerre.
Le capitaine Perrin, qui est un excellent artificier, doit se tenir prêt à partir.
Il est impossible d'attendre le convoi de marine jusqu'au 15 floréal ; qu'un membre de la commission s'y rende sur-le-champ, et que l'on prenne toutes les mesures pour qu'il soit prêt le 6.
Si l'on n'a pas tout le biscuit nécessaire, et que l'on ne puisse pas se le procurer, l'on embarquera de la farine pour l'équivalent.
Si tous les bâtimens pour les chevaux ne sont pas prêts à partir, il suffit d'en avoir pour cent cinquante, à Marseille, et l'on continuera toujours pour les autres qui viendront après.
Vous ferez prévenir les généraux commandans à Marseille et à Toulon de se tenir prêts à s'embarquer le 5 floréal.
Vous enverrez l'ordre par un courrier à Nice et à Antibes, pour que tous les bâtimens que vous y avez fait préparer se rendent sur-le-champ à Toulon, où il serait à désirer qu'ils fussent arrivés avant le 5 ou le 6 floréal.
Enfin, vous recevrez les ordres par le courrier prochain, de faire embarquer à Marseille et à Toulon, le 5 floréal, et de se trouver prêt à partir le 7 ou le 8, tel qu'on se trouvera. Tout ce qui ne sera pas prêt sera l'objet d'un second convoi.
Je vous promets qu'avant cette époque, tout l'argent ci-dessus désigné sera en caisse à Toulon.
BONAPARTE.
Au vice-amiral Brueys.
J'ai reçu, citoyen général, les différentes lettres que vous m'avez écrites.
Le gouvernement a une entière confiance en vous, et ce ne seront pas quelques têtes folles, payées peut-être par nos ennemis pour semer le trouble dans nos escadres et nos armées, qui pourront le faire changer d'opinion.
Maintenez une sévère discipline.
Dans la première décade de floréal, je serai à votre bord. Faites-moi préparer un bon lit comme pour un homme qui sera malade toute la traversée.
Le général Berthier, chef de l'état-major ; le général Dufalga, commandant du génie ; le général Dommartin, commandant l'artillerie ; le commissaire ordonnateur Sucy ; l'ordonnateur de la marine Leroy ; le payeur général de l'armée (Estève) ; le médecin et le chirurgien en chef (Desgenettes et Larrey) seront a votre bord.
J'aurai avec mois huit ou dix aides-de-camp.
Berthier aura deux ou trois adjudans-généraux et cinq ou six adjoints à l'état-major.
Faites de bonnes provisions.
Faites mettre à l'ordre de l'escadre, de ma part, qu'avant de partir les matelots seront satisfaits.
Il faut que tout ce qui doit partir de Toulon soit prêt à lever l'ancre le 8 floréal.
J'imagine que vous avez des avisos au détroit de Gibraltar et aux îles Saint-Pierre. Si vous n'en avez pas, envoyez-en sur-le-champ, avec ordre de venir vous instruire de ce qu'il y aurait de nouveau aux îles Saint-Pierre ; où ils apprendront si vous êtes passé, et dans le cas où vous ne le seriez pas encore, et qu'il y ait quelque chose d'important à vous faire connaître, ils se dirigeront sur Ajaccio, et dans le cas où vous ne seriez pas arrivé, ils feront route sur Toulon. Si vous étiez passé aux îles Saint-Pierre, ils trouveront là des nouvelles de la route qu'ils devront faire pour vous trouver.
Je vous recommande surtout d'avoir le plus d'avisos possible.
Je crois qu'une douzaine ne serait pas trop.
Comme vous êtes le seul auquel, j'ai écrit que je dois me rendre à Toulon, il est inutile de le dire.
Je crois indispensable que nous montions l'Orient, qui est le vaisseau à trois ponts. Vous donnerez vos ordres en conséquence.
J'écris à l'ordonnateur
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