Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
pour les faire embarquer, de l'eau pour un mois et des vivres pour deux.
Craignant que vous ne fussiez embarrassé, je vous ai prévenu que j'avais donné l'ordre, à Toulon, à neuf bâtimens de transport, de se rendre a Ajaccio pour aider à l'embarquement desdites troupes.
Je vous prie aujourd'hui de réunir également à Ajaccio deux bataillons de la vingt-troisième d'infanterie légère.
Toutes ces troupes seront commandées par le général de division Mesnard, et sous ses ordres, par le général de brigade Casalta et l'adjudant-général Brouard.
Vous y attacherez un officier de génie, et, comme je vous l'ai déjà prescrit, une compagnie d'artillerie et quatre pièces de 3, si vous en avez. Ce convoi doit être prêt à lever l'ancre au premier signal que lui donnera un aviso que lui enverra l'escadre, du 12 au 15 floréal.
Je donne l'ordre à la commission de vous faire passer 200,000 fr. ; ces 400,000 doivent suffire pour les dépenses de l'embarquement. Indépendamment de cette somme, vous recevrez sous peu de l'argent pour completter la solde de vos troupes.
Je vous prie de me faire connaître, par le retour de l'aviso, la situation exacte dans laquelle vous vous trouverez du 12 au 15 floréal.
BONAPARTE.
Paris, le 30 germinal an 6 (19 avril 1798).
Au général Baraguey-d'Hilliers.
Il est ordonné au général Baraguey-d'Hilliers de lever l'ancre de Gênes, si le temps le permet, le 6 floréal, ou au plus tard le 7, et se diriger sur Toulon avec toute sa division. Il m'expédiera, au moment de son départ, un courrier à Toulon avec l'état exact de sa situation.
Il m'expédiera un courrier extraordinaire de tous les endroits où il sera possible de relâcher.
Il est probable que, si les temps le permettent, l'escadre de Toulon mettra à la voile, au plus tard le 10 floréal. Il doit être accordé aux officiers un mois de gratification pour les mettre à même de faire leurs petites emplettes.
BONAPARTE.
Au citoyen Belleville.
Je vous envoie, citoyen consul, l'ordre pour le départ du général Baraguey-d'Hilliers. Il est indispensable que le convoi mette à la voile au plus tard le 7 floréal.
Vous emploierez toute votre activité pour que cet ordre soit promptement exécuté, et si cela vous fait prendre de nouveaux engagemens de finance, j'y ferai faire honneur.
Les frégates, briks et galères de la république de Gênes doivent partir avec le convoi.
Il sera formé à Gênes un dépôt pour tous les hommes des deuxième, vingt-deuxième d'infanterie légère ; treizième, dix-huitième, vingt-cinquième, trente-deuxième, soixante-quinzième, soixante-neuvième, quatre-vingt-cinquième de bataille ; troisième, quatorzième, quinzième et dix-huitième régimens de dragons.
Toutes les fois qu'il y aura cent cinquante hommes de ces différens corps à Gênes, vous les ferez partir pour une destination qui vous sera désignée.
Vous me renverrez le présent courrier en toute diligence à Toulon, où je serai le 6 floréal, et vous correspondrez avec moi dans cette ville, jusqu'à ce que je vous aie envoyé un courrier extraordinaire pour vous instruire de mon départ.
BONAPARTE.
Au général Desaix.
Je n'ai point de vos nouvelles depuis le 15, mon cher général ; je pars demain pour Toulon. L'escadre mettra à la voile le 10 floréal et se dirigera droit sur les îles Saint-Pierre. Le convoi qui est à Gênes part le 7 floréal pour se rendre dans les mers de Toulon.
Vous recevrez incessamment des ordres pour partir le 15. Côtoyez toutes les côtes de Naples ; passez le phare de Messine et mouillez à Syracuse, ou dans toute autre rade, dans les environs.
Vous devez avoir une frégate, deux briks, deux avisos et deux galères du pape. Il serait à désirer que vous pussiez vous procurer deux autres avisos, bons voiliers, soit en arrêtant deux corsaires français et mettant des officiers et des hommes intelligens à bord, soit en se servant de deux bons voiliers du pays.
Notre point de réunion sera sur Malte,
Quoique nous n'ayons aucun indice que les Anglais aient passé ou veuillent passer le détroit, cependant la nécessité de ne pas vous aventurer, me fait préférer de vous faire filer côte à côte. Il sera cependant nécessaire que vous expédiiez un aviso aux îles Saint-Pierre, pour croiser entre la Sardaigne et l'Afrique, afin que, si les Anglais arrivaient aux îles Saint-Pierre avant nous, vous pussiez en être prévenu et régler vos mouvemens en conséquence.
Soit que
Weitere Kostenlose Bücher