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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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juillet 1809.
    Vingt-quatrième bulletin de la grande armée.
Le général Broussier avait laissé deux bataillons du quatre-vingt-quatrième régiment de ligne dans la ville de Gratz, et s'était porté sur Vilden, pour se joindre à l'armée de Dalmatie.
Le 26 juin, le général Giulay se présenta devant Gratz, avec dix mille hommes, composés, il est vrai, de Croates et de régimens des frontières. Le quatre-vingt-quatrième se cantonna dans un des faubourgs de la ville, repoussa les attaques de l'ennemi, les culbuta partout, lui prit cinq cents hommes, deux drapeaux, et se maintint dans sa position pendant quatorze heures, donnant le temps au général Broussier de le secourir. Ce combat d'un contre dix, a couvert de gloire le quatre-vingt-quatrième et son colonel, Gambin. Les drapeaux ont été présentés à S. M. à la parade. Nous avons à regretter vingt tués et quatre-vingt-douze blessés de ces braves gens.
Le duc d'Auerstaedt a fait attaquer le 30, une des îles du Danube, peu éloignée de la rive droite, vis-à-vis Presbourg, où l'ennemi avait quelques troupes.
Le général Gudin a dirigé cette opération avec habileté : elle a été exécutée par le colonel Decouz et par le vingt-unième régiment d'infanterie de ligne, que commande cet officier. A deux heures du matin, ce régiment, partie à la nage, partie dans des nacelles, a passé le très-petit bras du Danube, s'est emparé de l'île, a culbuté les quinze cents hommes qui s'y trouvaient, a fait deux cent cinquante prisonniers, parmi lesquels le colonel du régiment de Saint-Julien et plusieurs officiers, et a pris trois pièces de canon que l'ennemi avait débarquées pour la défense de l'île.
Enfin, il n'existe plus de Danube pour l'armée française : le général comte Bertrand a fait exécuter des travaux qui excitent l'étonnement et inspirent l'admiration.
    Sur une largeur de quatre cents toises, et sur un fleuve le plus rapide du monde, il a, en quinze jours, construit un pont formé de soixante arches, où trois voitures peuvent passer de front ; un second pont de pilotis a été construit, mais pour l'infanterie seulement, et de la largeur de huit pieds. Après ces deux ponts, vient un pont de bateaux. Nous pouvons donc passer le Danube en trois colonnes. Ces trois ponts sont assurés contre toute insulte, même contre l'effet des brûlots et machines incendiaires, par des estacades sur pilotis, construites entre les îles, dans différentes directions, et dont les plus éloignées sont à deux cent cinquante toises des ponts. Quand on voit ces immenses travaux, on croit qu'on a employé plusieurs années à les exécuter ; ils sont cependant l'ouvrage de quinze à vingt jours : ces beaux travaux sont défendus par des têtes de pont ayant chacune seize cents toises de développement, formées de redoutes palissadées, fraisées et entourées de fosses pleins d'eau. L'île de Lobau est une place forte : il y a des manutentions de vivres, cent pièces de gros calibre et vingt mortiers ou obusiers de siège en batterie. Vis-à-vis Esling, sur le dernier bras du Danube, est un pont que le duc de Rivoli a fait jeter hier. Il est couvert par une tête de pont qui avait été construite lors du premier passage.
Le général Legrand, avec sa division, occupe les bois en avant de la tête du pont. L'armée ennemie est en bataille, couverte par des redoutes, la gauche à Euzendorf, la droite à Gros-Aspern : quelques légères fusillades d'avant-postes ont eu lieu.
A présent que le passage du Danube est assuré, que nos ponts sont à l'abri de toute tentative, le sort de la monarchie autrichienne sera décidé dans une seule affaire.
Les eaux du Danube étaient le premier juillet de quatre pieds au-dessous des plus basses et de-treize pieds au-dessous des plus hautes.
    La rapidité de ce fleuve dans cette partie est, lors des grandes eaux, de sept à douze pieds, et lors de la hauteur moyenne, de quatre pieds six pouces par seconde, et plus forte que sur aucun autre point. En Hongrie, elle diminue beaucoup, et à l'endroit où Trajan fit jeter un pont, elle est presque insensible. Le Danube est là d'une largeur de quatre cent cinquante toises ; ici il n'est que de quatre cents. Le pont de Trajan était un pont de pierres fait en plusieurs années. Le pont de César, sur le Rhin, fut jeté, il est vrai, en huit jours, mais aucune voiture chargée n'y pouvait passer.
Les ouvrages sur le Danube sont les plus beaux ouvrages de

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