Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
écrit de Château-Thierry, le 22, que l'ennemi ayant voulu frapper des réquisitions sur les communes de Bazzy, Passi et Vincelle, les gardes nationaux se sont réunis et ont repoussé l'ennemi, après lui avoir pris et blessé plusieurs hommes. Le même général écrit à la même date, qu'un parti de cavalerie russe et prussienne s'étant approché de Château-Thierry, il l'a fait attaquer par un détachement du troisième régiment des gardes-d'honneur, commandé par le chef d'escadron d'Andlaw, et soutenu par les gardes nationales de Château-Thierry, et des communes de Blesmes et Cruzensi.
L'ennemi a été chassé et mis en déroute ; douze cosaques et quatorze chevaux ont été pris. Les gardes nationaux étaient à la recherche du reste de cette troupe, qui s'est sauvée dans les bois. S. M. a accordé trois décorations de la légion-d'honneur au détachement du troisième régiment des gardes-d'honneur, et un pareil nombre aux gardes nationaux.
Le comte de Valmy s'est dirigé, aujourd'hui 24, sur Bar-sur-Seine. Arrivé à Saint-Paar, il a trouvé l'arrière-garde du général Giulay, l'a fait charger, l'a mise en déroute et lui a fait douze cents prisonniers. Il est probable que le comte de Valmy sera ce soir à Bar-sur-Seine.
Le général Gérard est parti du pont de la Guillotière, soutenu par le duc de Reggio ; il s'est porté sur Lusigny, et a passé la Barce. Le général Duhesme a pris position à Montieramey, près Vandoeuvre.
Le comte Flahaut, aide-de-camp de l'empereur Napoléon, le comte Ducca, aide-de-camp de l'empereur d'Autriche, le comte Schouvaloff, aide-de-camp de l'empereur de Russie, et le général de Rauch, chef du corps du génie du roi de Prusse, sont réunis à Lusigny, pour traiter des conditions d'une suspension d'armes.
Ainsi, dans la journée du 24, la capitale de la Champagne a été délivrée, et nous avons fait environ deux mille prisonniers, dont un bon nombre d'officiers. On a de plus trouvé dans les hôpitaux de la ville un millier de blessés, officiers et soldats, abandonnés par l'ennemi.
Le 27 février 1814.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le 26, le quartier-général était à Troyes.
Le duc de Reggio était à Bar-sur-Aube, avec le général Gérard, et le second corps de cavalerie, commandé par le comte de Valmy.
Le duc de Tarente avait son quartier-général à Mussy-l'Evêque, et ses avant-postes à Châtillon ; il marchait sur l'Aube et sur Clairvaux.
Le duc de Castiglione, qui a sous ses ordres une armée de quarante mille hommes, dont une grande partie se compose de troupes d'élite, était en mouvement.
Le général Marchand était à Chambéry, le général Dessaix sous les murs de Genève, et le général Meusnier était entré à Mâcon.
Bourg et Nantua étaient également en notre pouvoir ; le général autrichien Bubna, qui avait menacé Lyon, était en retraite de tous côtés ; dès le 20, on évaluait sa perte, sur différens points, à quinze cents hommes, dont six cents prisonniers.
Le prince de la Moskwa est à Arcis-sur-Aube, le duc de Bellune à Plancy, le duc de Padoue à Nogent ; on marchait sur les derrières des corps de Blücher, Sacken, Yorck et Kleist, qui avaient reçu des renforts de Soissons, et qui manoeuvraient sur le corps du duc de Raguse, qui se trouvait à la Ferté-Gaucher.
Le général Duhesme a enlevé Bar-sur-Aube à la baïonnette, et en faisant des prisonniers, parmi lesquels sont plusieurs officiers bavarois.
Le 5 mars 1814.
A S.M. l'impératrice-reine et régente.
S.M. l'empereur et roi avait, le 5, son quartier-général à Bery-le-Bac, sur l'Aisne.
L'armée ennemie de Blücher, Sacken, Yorck, Winzingerode et de Bulow était en retraite ; sans la trahison du commandant de la ville de Soissons, qui a livré ses portes, cette armée était perdue.
Le général Corbineau est entré, le 5, à Reims, à quatre heures du matin.
Nous avons battu l'ennemi aux combats de Lisy-sur-Ourcq et de May.
Le résultat des diverses affaires, est : quatre mille prisonniers, six cents voitures de bagages, plusieurs pièces de canon, et la délivrance de la ville de Reims.
Craonne, le 7 mars 1814.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Il y a eu aujourd'hui ici une bataille très-glorieuse pour les armées françaises.
S. M. l'empereur et roi a battu les corps des généraux ennemis Witzingerode, Woronzoff et Langeron, réunis aux débris du corps du général Sacken.
Nous avons déjà deux mille prisonniers et
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