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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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Naples et le duc d'Elchingen se sont fait remarquer.
L'artillerie, et surtout celle de la garde, s'est surpassée. Des rapports détaillés feront connaître les actions qui ont illustré cette journée.

De notre camp impérial de Mojaïsk, le 10 septembre 1812.
    Aux évêques de France.
Monsieur l'évêque de..., le passage du Niémen, de la Dwina, du Borysthène, les combats de Mohilow, de la Drissa, de Polotsk, de Smolensk, enfin, la bataille de la Moskwa, sont autant de motifs pour adresser des actions de grâces au Dieu des armées. Notre intention est donc qu'à la réception de la présente, vous vous concertiez avec qui de droit. Réunissez mon peuple dans les églises pour chanter des prières, conformément à l'usage et aux règles de l'église en pareille circonstance. Cette lettre n'étant à autre fin, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.
NAPOLÉON.

Moscou, 16 septembre 1812.
    Dix-neuvième bulletin de la grande armée.
Depuis la bataille de la Moskwa, l'armée française a poursuivi l'ennemi sur les trois routes de Mojaïsk, de Svenigorod et de Kalouga sur Moscou.
Le roi de Naples était, le 9, à Koubiuskoë ; le vice-roi à Rouza ; le prince Poniatowski à Femiskoë. Le quartier-général est parti de Mojaïsk le 12 ; et a été porté à Peselina ; le 13, il était au château de Berwska ; le 14, à midi, nous sommes entrés à Moscou. L'ennemi avait élevé sur la montagne des Moineaux, à deux werstes de la ville, des redoutes qu'il a abandonnées.
La ville de Moscou est aussi grande que Paris ; c'est une ville extrêmement riche, remplie des palais de tous les principaux de l'empire. Le gouverneur russe, Rostopchin, a voulu ruiner cette belle ville, lorsqu'il a vu que l'armée russe l'abandonnait. Il a armé trois mille malfaiteurs qu'il a fait sortir des cachots ; il a appelé également six mille satellites et leur a fait distribuer des armes de l'arsenal.
Notre avant-garde, arrivée au milieu de la ville, fut accueillie par une fusillade partie du Kremlin. Le roi de Naples fit mettre en batterie quelques pièces de canon, dissipa cette canaille, et s'empara du Kremlin. Nous avons trouvé à l'arsenal soixante-mille fusils neufs et cent vingt pièces de canon sur leurs affûts. La plus complète anarchie régnait dans la ville ; des forcenés ivres couraient dans les quartiers, et mettaient le feu partout. Le gouverneur Rostopchin avait fait enlever tous les marchands et négocians, par le moyen desquels on aurait pu rétablir l'ordre. Plus de quatre cents Français et Allemands avaient été arrêtés par ses ordres ; enfin, il avait eu la précaution de faire enlever les pompiers avec les pompes : aussi l'anarchie la plus complète a désolé cette grande et belle ville, et les flammes la consument.
    Nous y avions trouvé des ressources considérables de toute espèce.
L'empereur est logé au Kremlin, qui est au centre de la ville, comme une espèce de citadelle entourée de hautes murailles. Trente mille blessés ou malades russes sont dans les hôpitaux, abandonnés, sans secours et sans nourriture.
Les Russes avouent avoir perdu cinquante mille hommes à la bataille de la Moskwa. Le prince Bagration est blessé à mort. On a fait le relevé des généraux russes blessés ou tués à la bataille : il se monte de quarante-cinq à cinquante.

Moscou, le 17 septembre 1812.
    Vingtième bulletin de la grande armée.
On a chanté des Te Deum en Russie pour le combat de Polotsk ; on en a chanté pour les combats de Riga, pour le combat d'Ostrowno, pour celui de Smolensk ; partout, selon les relations des Russes, ils étaient vainqueurs, et l'on avait repoussé les Français loin du champ de bataille ; c'est donc au bruit des Te Deum russes que l'armée est arrivée à Moscou. On s'y croyait vainqueur, du moins la populace ; car les gens instruits savaient ce qui se passait.
Moscou est l'entrepôt de l'Asie et de l'Europe ; ses magasins étaient immenses ; toutes les maisons étaient approvisionnées de tout pour huit mois. Ce n'était que de la veille et du jour même de notre entrée, que le danger avait été bien connu. On a trouvé dans la maison de ce misérable Rostopchin, des papiers et une lettre à demi-écrite ; il s'est sauvé sans l'achever.
Moscou, une des plus belles et des plus riches villes du monde n'existe plus. Dans la journée du 14, le feu a été mis par les Russes à la bourse, au bazar et a l'hôpital. Le 16, un vent violent s'est élevé ;

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