Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
division de la jeune garde, que commande le général Friant, débouche par Wurtzbourg.
Des régimens de cette division ont déjà dépassé cette ville, et se portent sur Dresde.
La cavalerie de la garde compte déjà plus de neuf mille chevaux. L'artillerie a déjà plus de deux cents pièces de canon. L'infanterie forme cinq divisions, dont quatre de la jeune garde et une de la vieille.
Le septième corps, que commande le général Reynier, composé de la division Durutte, qui est une division française, et de deux divisions saxonnes, reçoit son complément. Ce corps est campé en avant de Goerlitz. Toute la cavalerie légère saxonne y est réunie, et va être également complétée. Le roi de Saxe porte aussi ses deux beaux régimens de cuirassiers à leur complet.
S. M. a été extrêmement satisfaite des rois et des grands-ducs de la confédération. Le roi de Wurtemberg s'est particulièrement distingué. Il a fait, proportion gardée, des efforts égaux à ceux de la France, et son armée, infanterie, cavalerie et artillerie, a été portée au grand complet. Le prince Émile de Hesse-Darmstadt, qui commande le contingent de Hesse-Darmstadt, s'est constamment fait distinguer dans la campagne passée et dans celle-ci par beaucoup de sang-froid et beaucoup d'intrépidité. C'est un jeune prince d'espérance, que l'empereur, affectionne Beaucoup. Les seuls princes de Saxe sont en arrière pour le contingent.
Non-seulement la citadelle d'Erfurt est en bon état et parfaitement approvisionnée, mais les fortifications ont été relevées ; elles sont couvertes par des ouvrages avancés, et désormais Erfurt sera une place forte de première importance.
Le congrès n'est pas encore réuni : on espère pourtant qu'il le sera sous quelques jours.
Si on a perdu un mois, la faute n'en est pas a la France.
L'Angleterre, qui n'a pas d'argent, n'a pu en fournir aux coalisés ; mais elle vient d'imaginer un expédient nouveau. Un traité a été conclu entre l'Angleterre, la Russie et la Prusse, moyenant lequel il sera créé pour plusieurs centaines de millions d'un nouveau papier garanti par les trois puissances. C'est sur cette ressource que l'on compte pour faire face aux frais de la guerre.
Dans les articles séparés, l'Angleterre garantit le tiers de ce papier, de sorte qu'en réalité, c'est une nouvelle dette ajoutée à la dette anglaise. Il reste à savoir dans quel pays on émettra ce nouveau papier. Lorsque cette idée lumineuse a été conçue, on espérait probablement que cette émission aurait lieu aux dépens de la confédération du Rhin et même de la France, notamment dans la Hollande, dans la Belgique et dans les départemens du Rhin. Cependant le traité n'en a pas moins été ratifié depuis l'armistice. La Russie fait la dépense de son armée avec du papier, que les habitans de la Prusse sont obligés de recevoir ; la Prusse elle-même fait son service avec du papier : l'Angleterre aussi a son papier. Il paraît que chacun de ces papiers isolé n'a plus le crédit suffisant, puisque ces puissances prennent le parti d'en créer un en commun. C'est aux négocians et aux banquiers à nous faire connaître s'il faut multiplier le crédit du nouveau papier par le crédit des trois puissances, ou bien si ce crédit doit être le quotient.
La Suède seule paraît avoir reçu de l'argent de l'Angleterre, à peu près cinq à six cent mille livres sterling.
La garnison de Modlin est en bon état ; les fortifications sont augmentées.
On déchiffrait au quartier-général les rapports des gouverneurs de Modlin et de Zamosc. Les garnisons de ces deux places sont restées maîtresses du pays à une lieue autour d'elles, les troupes qui les bloquaient n'étant que des milices mal armées et mal équipées.
L'empereur a pris à sa solde l'armée du prince Poniatowski, et lui a donné une nouvelle organisation. Des ateliers sont établis pour fournir à ses besoins. Avant vingt jours, elle sera équipée à neuf et remise en bon état.
Quelque brillante que soit cette situation, et quoique S. M. ait réellement plus de puissance militaire que jamais, elle n'en désire la paix qu'avec plus d'ardeur.
L'administration a fait acheter une grande quantité de riz, afin que pendant toute la grande chaleur cette denrée entre pour un quart dans les rations du soldat.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Le comte de Metternich, ministre d'état et des conférences de S. M. l'empereur d'Autriche, est
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