Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
déclaration du jury dans l'affaire dont il s'agit. Notre intention est que vous fassiez connaître à notre procureur impérial près la cour de Bruxelles, que le jugement de la cour rendu en conséquence de ladite déclaration du jury, doit être regardé comme suspendu ; qu'en conséquence les prévenus doivent être remis sous la main de la justice, et le séquestre réapposé sur leurs biens. Enfin notre intention est qu'en vertu du paragraphe 4 de l'article 55 du titre 5 des constitutions de l'empire, vous nous présentiez, dans un conseil privé que nous autorisons à cet effet la régente, notre chère et bien-aimée épouse, à présider, un projet de sénatus-consulte pour annuler le jugement de la cour d'assises de Bruxelles y et envoyer cette affaire à notre cour de cassation qui désignera une cour impériale pardevant laquelle la procédure sera recommencée et jugée, les chambres réunies et sans jury.
Nous désirons que si la corruption est active à éluder l'effet des lois, les corrupteurs sachent que les lois, dans leur sagesse, ont su pourvoir à tout. Notre intention est aussi que vous donniez des instructions à notre procureur impérial, qui sera à cet effet autorisé par un article du sénatus-consulte, pour qu'il poursuive ceux des jurés que la clameur publique accuse d'avoir cédé à la corruption dans cette affaire. Nous espérons que notre bonne ville d'Anvers sera consolée par cette juste décision souveraine, et qu'elle y verra la sollicitude que nous portons à nos peuples, même au milieu des camps et des circonstances de la guerre.
«Sur ce, nous prions Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.»
NAPOLÉON.
Le 20 août 1813.
A S. M. l'impératrice-reine et régente.
Les ennemis ont dénoncé l'armistice le 11, à midi, et ont fait connaître que les hostilités commenceraient le 19 après minuit.
En même temps, une note de M. le comte de Metternich, ministre des relations extérieures d'Autriche, adressée à M. le comte de Narbonne, lui fait connaître que l'Autriche déclarait la guerre à la France.
Le 17 au matin, les dispositions des deux armées étaient les suivantes :
Les quatrième, douzième et septième corps, sous les ordres du duc de Reggio, étaient à Dahme.
Le prince d'Eckmühl, avec son corps, auquel les Danois étaient réunis, campait devant Hambourg, son quartier-général étant à Bergedorf.
Le troisième corps était à Liegnitz, sous les ordres du prince de la Moskwa.
Le cinquième corps était à Goldberg, sous les ordres du général Lauriston.
Le onzième corps était à Loewenberg, sous les ordres du duc de Tarente.
Le sixième corps, commandé par le duc de Raguse, était à Bunzlau.
Le huitième corps, aux ordres du prince Poniatowski, était à Zittau.
Le maréchal Saint-Cyr était, avec le quatorzième corps, la gauche appuyée à l'Elbe, au camp de Koenigstein et à cheval sur la grande chaussée de Prague à Dresde, poussant des corps d'observation jusqu'aux débouchés de Marienberg.
Le premier corps arrivait à Dresde, et le deuxième corps à Zittau.
Dresde, Torgau, Wittemberg, Magdebourg et Hambourg avaient chacun leur garnison, et étaient armés et approvisionnés.
L'armée ennemie était, autant qu'on en peut juger, dans la position suivante :
Quatre-vingt mille Russes et Prussiens étaient entrés, dès le 10 au matin, en Bohême, et devaient arriver vers le 21 sur l'Elbe. Cette armée est commandée par l'empereur Alexandre et le roi de Prusse, les généraux russes Barclay de Tolly, Wittgenstein et Miloradowitch, et le général prussien Kleist. Les gardes russe et prussienne en font partie ; ce qui, joint à l'armée du prince Schwartzenberg, formait la grande armée et une force de deux cent mille hommes. Cette armée devait opérer sur la rive gauche de l'Elbe, en passant ce fleuve en Bohême.
L'armée de Silésie, commandée par les généraux prussiens Blucher et Yorck, et par les généraux russes Sacken et Langeron, paraissait se réunir à Breslau ; elle était forte de cent mille hommes.
Plusieurs corps prussiens, suédois et des troupes d'insurrection couvraient Berlin, et étaient opposés à Hambourg et au duc de Reggio. L'on portait la force de ces armées qui couvraient Berlin, à cent dix mille hommes.
Toutes les opérations de l'ennemi étaient faites dans l'idée que l'empereur repasserait sur la rive gauche de l'Elbe.
La garde impériale partie de Dresde, se porta le 15 à Bautzen, et le 18 à Goerlitz.
Le 19,
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