Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.
vis-à-vis la forteresse de Koenigstein. Le rocher de Silienstein, qui est sur la rive droite, à une demi-portée de canon de Koenigstein, a été occupé et fortifié. Des magasins et autres établissemens militaires sont préparés dans cette intéressante position. Un camp de soixante mille hommes, appuyé ainsi à la forteresse de Koenigstein, et pouvant manoeuvrer sur les deux rives, serait inattaquable par quelque force que ce fût.
Le roi de Bavière a établi autour de Nymphenbourg, près de Munich, un camp de vingt-cinq mille hommes.
L'empereur a donné au duc de Castiglione le commandement du corps d'observation de Bavière. Cette armée se réunit à Wurtzbourg. Elle est composée de six divisions d'infanterie et de deux de cavalerie.
Le vice-roi réunit entre la Piave et l'Adige l'armée d'Italie, composée de trois corps. Le général Grenier en commande un.
Le nouveau corps qui vient d'être formé à Magdebourg, sous le commandement du général Vandamme, compte déjà quarante bataillons et quatre-vingt pièces d'artillerie.
Le prince d'Eckmühl est à Hambourg.
Son corps a été renforcé par des troupes venant de France et de Hollande, de sorte que sur ce point il y plus de troupes qu'il n'y en a jamais eu. La division danoise qui est réunie au corps du prince d'Eckmühl est de quinze mille hommes.
Le deuxième corps, que commande le duc de Bellune, n'avait qu'une division pendant la campagne qui vient de finir ; ce corps a été complété, et le duc de Bellune commande aujourd'hui les trois divisions.
Les circonstances étaient si urgentes au commencement de la campagne, que les bataillons d'un même régiment se trouvaient disséminés dans différens corps. Tout a été régularisé, et chaque régiment a réuni ses bataillons. Chaque jour il arrive une grande quantité de bataillons de marche qui passent l'Elbe à Magdebourg, à Wittemberg, à Torgau, à Dresde. S. M. passe tous les jours la revue de ceux qui arrivent par Dresde.
Les équipages militaires de l'armée ont aujourd'hui, soit en caissons d'ancien modèle, soit en caissons du nouveau modèle (dit no. 2), soit en voitures à la comtoise, de quoi transporter des vivres pour toute l'armée pour un mois. S. M. a reconnu que les voitures à la comtoise, ainsi que les caissons d'ancien modèle, ont des inconvéniens, et elle a prescrit que désormais les équipages, au fur et à mesure des remplacemens, fussent établis sur les modèles des caissons no. 2, attelés de quatre chevaux et qui portent facilement vingt quintaux.
L'armée est pourvue de moulins portatifs pesant seize livres, et faisant chaque jour cinq quintaux de farine. On a distribué trois de ces moulins par bataillon.
On travaille avec la plus grande activité à augmenter les fortifications de Glogau.
On travaille également à augmenter les fortifications de Wittemberg.
S. M. veut faire de cette ville une place régulière ; et comme le tracé en est défectueux, elle a ordonné qu'on la fit couvrir par trois couronnes en suivant à peu près la même méthode que le sénateur Chasseloup Laubat a mise en pratique à Alexandrie.
Torgau est en bon état.
On travaille aussi avec une grande activité à fortifier Hambourg. Le général du génie Haxo s'y est rendu pour tracer la citadelle et les ouvrages à établir dans les îles pour lier Harbourg avec Hambourg. Les ingénieurs des ponts et chaussées y construisent deux ponts volans dans le même système que ceux d'Anvers, un pour la marée montante, l'autre pour la marée descendante.
Une nouvelle place sur l'Elbe a été tracée par le général Haxo du côté de Verden, à l'embouchure de la Havel.
Les forts de Cuxhaven, qui étaient en état de soutenir un siége, mais qu'on avait abandonnés sans raison, et que l'ennemi avait rasés, se rétablissent. On y travaille avec activité ; ce ne seront plus de simples batteries fermées, mais un fort qui, comme le fort impérial de l'Escaut, protégera l'arsenal de construction et le bassin, dont l'établissement est projeté sur l'Elbe, depuis que l'ingénieur Beaupré, qui a employé deux ans à sonder ce fleuve, a reconnu qu'il avait les mêmes propriétés que l'Escaut, et que les plus grandes escadres pouvaient y être construits et réunies dans ses rades.
La troisième division de la jeune garde, que commande le général Laborde, officier d'un mérite consommé, est campée dans les bois en avant de Dresde, sur la rive droite de l'Elbe.
La quatrième
Weitere Kostenlose Bücher