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Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Opération Mincemeat : L'histoire d'espionnage qui changea le cours de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ben Macintyre
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de
H. A. L. Fisher pour en habiller le mort suscita une
correspondance remarquable dans le Times. Pendant la guerre, l’achat de
sous-vêtements se faisait en échange de tickets de rationnement ; on ne
pouvait pas les acheter tout simplement dans un magasin. Il est donc
compréhensible qu’aucun des officiers n’était disposé à donner les siens.
    Le 14 janvier 2010, le Times publia une
lettre de Harry Judge, fellow au Brasenose College, à Oxford, et expert
de la vie de Fisher, sous le titre « Inénarrables de la haute
bourgeoisie – Un cadavre de la haute bourgeoisie ne serait pas crédible
sans les sous-vêtements appropriés » : « Des vêtements qui
avaient autrefois appartenu à Fisher furent donnés par sa veuve à son neveu,
Courtenay, qui les remit aux officiers du renseignement (dans des circonstances
qui ne sont pas claires), qui furent bien avisés d’en retirer les étiquettes
nominatives. C’est [l’historien] Hugh Trevor-Roper qui fut le premier à me
parler de ce détail improbable en 1978 et, peu convaincu, j’en ai obtenu
confirmation auprès de la fille défunte de Fisher, qui était alors principal de
St Hilda’s College. »
    Courtenay Young, collègue de John Masterman dans les
services de renseignement, semble avoir obtenu les sous-vêtements de sa tante
Lettice, la veuve de Fisher, en réponse à une demande faite par Masterman.
Lettice ne semble pas avoir été étonnée de la requête. Comme son neveu, Robin
Ilbert, l’écrivit : « Elle mêlait remarquablement une intelligence
vive avec un grand sens pratique. Elle avait besoin de passer une partie de la
journée à jardiner et à être une vraie mère poule, ou à jouer du violon. Elle
avait un sens inné de l’économie domestique, et des économies domestiques. Si
on ajoute ce don et son habileté pour le “Faire avec et raccommoder” (Make
Do and Mend) et au rationnement des vêtements pendant la guerre, il est
parfaitement concevable qu’après la mort de Herbert, Lettice envoie les
vêtements du défunt à Courtenay. Et que dire de la présence d’esprit de retirer
les étiquettes nominatives ! » En fait, les organisateurs de l’opération
Mincemeat avaient fait nettoyer les sous-vêtements pour s’assurer que les
étiquettes de la blanchisserie étaient identiques à celles des autres vêtements
de Bill Martin.
    La lettre de M. Judge déclencha le genre d’échange qui
ne pouvait avoir lieu que dans la rubrique du courrier des lecteurs du Times. Stanley Martin, auteur de The Order of Merit, dans lequel il relate la
vie de Fisher, rappela que dans les années 1980, l’histoire des
sous-vêtements faisait partie du folklore de New College. Alistair Cooke
écrivit de Londres : « Monsieur, H. A. L. Fisher, warden de New College, Oxford, de 1925 à 1940, n’était pas le genre d’homme qui aurait
voulu que ses sous-vêtements finissent sur un jeune vagabond mort pour
contribuer à tromper les Allemands. Comme son parrain, le Prince Consort, il
réservait son approbation à “tout ce qu’il trouvait exalté”. Il n’avait pas de
temps à perdre avec les ratés. En tant que ministre de l’Éducation de Lloyd
George, son unique objectif était d’aider “les jeunes ambitions affamées de
connaissances et privés d’opportunités”. La destruction de l’Allemagne ne
l’aurait pas non plus intéressé. Dans son dernier article publié, paru en
février 1940, il exprime son espoir que l’on parvienne à “un modus
vivendi avec les Allemands”. Pour sa contribution à l’opération Mincemeat,
il aurait mieux valu piocher dans la garde-robe du plus zélé partisan de la
guerre à Oxford, à savoir A. L. Rowse, de All Souls. »
    Voilà bien le genre de débat que John Masterman, don et espion, aurait savouré : quel universitaire d’Oxford aurait été le plus
disposé à donner ses sous-vêtements pour confondre Hitler ?
« Animaux »
    L’opération menée par le SOE pour renforcer la
désinformation en Grèce portait le nom de code « Animals ». Elle joua
un rôle crucial pour focaliser l’attention des Allemands sur la Méditerranée
orientale, bien après qu’il soit devenu évident que la Sicile serait la cible
des Alliés. Après leur parachutage au Nord de la Grèce, le lieutenant-colonel
Eddie Myers et le capitaine Monty Woodhouse reçurent l’ordre de lancer une
campagne de sabotage, qui allait débuter à la fin du mois de juin 1943 et
qui continuerait

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