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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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porter un cruchon
d’eau et un morceau de pain pour seul repas.
    Il ne serait plus là pour le jugement,
décida-t-il, car il ne doutait pas qu’il serait condamné. Les faits et son
passé étaient contre lui. Mais il ne pouvait rien faire avant la nuit. Il avait
son épée, son arc, un carquois plein de flèches, une miséricorde. Il percerait
la tente du côté opposé de la porte. Dans l’obscurité, personne ne le
remarquerait. Devait-il prendre son cheval ? S’il y parvenait, on le
poursuivrait, donc il était préférable qu’il parte à pied, silencieusement. La
forêt était proche, et la forêt était son domaine.
    Ensuite, où aller ? Retourner à
Fontevrault ? L’abbaye était fortifiée et bien gardée. On l’arrêterait
trop facilement. Le seul qui pourrait l’aider était Guilhem. Il irait donc au
sud, vers Toulouse.
    Il se prépara, choisit des vêtements chauds. Il
n’avait que peu d’argent, donc il volerait en route. Il devrait aussi
abandonner son haubert, son écu et son équipement de chevalier, ainsi que son
écuyer. Peut-être celui-ci pourrait-il ramener ses affaires à Fontevrault. Quel
serait le comportement d’Aliénor envers lui ? Si elle le croyait coupable,
elle détiendrait un otage précieux avec Anna Maria. Il devrait alors la sortir
de là-bas, mais Guilhem l’aiderait.
    Il dormit durant l’après-midi, jusqu’à ce que la
nuit tombe. Le moment favorable serait au plus profond de l’obscurité, quand il
n’y aurait plus de bruit dans le village.
    Il venait de se réveiller quand la tenture
s’écarta. L’abbé Pierre Milon entra, suivi de la mère de Richard en robe de
moniale couverte d’un épais manteau brodé fermé par une broche d’or.
    L’abbé le vit armé, puis son regard se posa sur
ses affaires préparées et sur son arc.
    — Vous envisagiez de fuir, seigneur
comte ?
    — Je ne me laisserai pas écorcher, répliqua
sèchement Locksley.
    Aliénor eut un sourire sans joie en s’asseyant sur
le lit.
    — Il y avait bien un valet avec un bonnet
violet, dit-elle d’une voix éteinte. Plusieurs domestiques l’ont vu aux
cuisines.
    — L’a-t-on saisi ?
    — Il a disparu. Il s’agissait d’un homme
surpris dans le camp hier matin et qui travaillait à la muraille.
    Le musard ? se demanda Locksley.
    — Mais selon Mercadier, c’est votre complice,
poursuivit l’abbé.
    — Comment aurais-je pu connaître cet
homme ? Je suis arrivé avec vous et je venais d’Angleterre !
    — Ce n’est pas pour cela que nous sommes là,
intervint Aliénor. Peu importe cette statuette. Dites-lui, mon père…
    — Je ne suis ni médecin ni chirurgien, fit
Pierre Milon, mais je me suis fait expliquer la blessure du roi et son
évolution. J’ai trouvé les explications du chirurgien bien hésitantes et
embarrassées, aussi ai-je examiné la plaie. La gangrène s’était répandue mais
des taches violettes m’ont intrigué. J’ai alors voulu en parler au chirurgien,
mais je ne l’ai plus trouvé. Je l’ai fait chercher et nous venons d’apprendre
qu’il a quitté le village, il y a plusieurs heures, prétextant qu’il allait
ramasser des herbes. Tout indique qu’il s’est enfui.
    Robert de Locksley l’écouta sans mot dire. La
fuite du chirurgien ne l’étonnait nullement. Connaissant Mercadier, le pauvre homme
devait craindre pour sa vie.
    — Mon fils a été empoisonné, intervint alors
Aliénor. C’est ce chirurgien qui l’a tué.
    — Peut-être a-t-il seulement eu peur…
    — D’après Mercadier, l’évolution de la
blessure n’était pas naturelle. Le lendemain du jour où il a reçu la flèche,
mon fils a festoyé et n’avait plus mal. La pointe de fer avait été retirée, il
aurait dû guérir.
    — Pourquoi le chirurgien l’aurait-il
tué ?
    — Cet homme se nomme Célestin et aurait fait
ses études avec Gilles de Corbeil, dit l’abbé du Pin. Or, Corbeil est le
médecin de Philippe Auguste. Ce chirurgien est certainement aux ordres du roi
de France. Il a dû retourner à Paris rendre compte de son crime à son maître.
    Locksley resta silencieux un instant. Se
pouvait-il que son roi ait été assassiné ?
    — Êtes-vous sûr que le roi Richard a été
empoisonné ?
    — Certain ! Ces taches violettes sont
caractéristiques d’une plante vénéneuse. Le casque de Jupiter.
    — Je vous ai fait préparer un cheval, comte.
Retrouvez ce chirurgien, dit Aliénor.
    — Que dira Mercadier ?
    — J’en fais

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