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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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mon affaire. Il a toujours obéi
aux Plantagenêt. Il fera ce que je lui dirai.
    Pour Locksley, cette proposition était une chance
inespérée.
    — Je prendrai donc la route de Paris. Si je
retrouve ce Célestin, que dois-je faire ?
    — Le ramener à Fontevrault pour que je
l’interroge et le punisse.
    — Je le ferai. Mais j’essaierai aussi de
trouver mon voleur en chemin, car si je ne peux me disculper je redeviendrai un
hors-la-loi en Angleterre. Je n’ai rien à attendre de votre fils Jean. Je dois
retrouver cette statuette.
    — Vous avez ma confiance. Père Milon,
remettez-lui l’argent qui lui sera nécessaire pour son voyage.
    L’abbé sortit de son manteau une bourse bien
pansue qu’il tendit à Locksley.
    — Elle contient cent pièces d’or, dit-il.
    — Il y a encore mon épouse et mes gens,
demanda Locksley.
    — Ils vous attendront à Fontevrault.
    — Si ce chirurgien est vraiment à Paris,
j’aurai du mal à le trouver en étant seul.
    — Je n’ai personne à vous proposer, répliqua
Aliénor.
    — J’ai pensé à un de mes amis, Guilhem
d’Ussel. Il est au service du comte de Toulouse. Le frère d’Anna Maria est son
écuyer. Envoyez mon épouse à Toulouse pour le prévenir. Ils me retrouveront à
Paris.
    Aliénor resta silencieuse. Si elle laissait partir
son épouse, rien n’obligerait Locksley à retrouver le chirurgien et à le
ramener. Mais elle savait aussi que ce qu’elle demandait au comte de Huntington
était presque une mission impossible, car il allait devoir s’attaquer au roi de
France. Après tout, son fils Richard lui avait toujours assuré que Huntington
était un homme d’honneur.
    — Comment ce Guilhem pourrait-il vous
aider ?
    En quelques mots hachés, Locksley lui expliqua qui
étaient Guilhem, Anna Maria et Bartolomeo, et ce qu’ils avaient fait ensemble,
aux Baux.
    — … Avec eux, vous me donnerez les moyens de
réussir, conclut-il.
    Elle eut un regard interrogatif à l’attention de
l’abbé qui approuva de la tête.
    — Je donnerai une escorte à votre épouse pour
aller à Toulouse, décida-t-elle, mais ne me décevez pas, Robert de Locksley.
    — Je ne connais pas Paris. Où pourrons-nous
nous retrouver ? demanda-t-il à l’abbé Milon.
    — Je connais l’aubergiste de la Corne de Fer,
près de Saint-Merry. Allez-y de ma part.
    — Je suis prêt à partir, dit Locksley en
saisissant son manteau et ses armes.
    L’abbé alla à la portière qui fermait la tente et
la souleva. De l’autre côté attendaient des gardes d’Aliénor. Ils se rendirent
à l’écurie où le cheval de Locksley était déjà harnaché. On avait même attaché
à la selle un sac de provisions, une couverture et une hache.
    — Bonne chance, lui dit Aliénor quand il
monta sur le palefroi, mais faites attention à vous. Mercadier cherchera
peut-être à vous rattraper.
    — N’ayez crainte, ma reine, je vous ramènerai
l’assassin de Richard. Je m’y engage, et je rendrai la statue d’or à Jean.
    Au matin, Mercadier se rendit dans la tente
d’Aliénor, maîtrisant à peine sa colère. Elle le reçut sans le faire attendre,
sachant ce qu’il allait lui reprocher.
    — Le Mulet vient de me dire que vos hommes
l’ont saisi hier soir, ainsi que les gardes qui surveillaient Locksley. Vous
les avez enfermés pour la nuit et le félon a fui. Qu’est-ce que cela
signifie ? lança-t-il avec virulence.
    — La duchesse d’Aquitaine n’a pas de comptes
à vous rendre, Mercadier, répliqua-t-elle avec hauteur. Je vais pourtant vous
dire ceci : mon fils Richard n’est pas mort naturellement. Son chirurgien
était au service du roi de France et l’a empoisonné. Il a fui et Locksley va le
rattraper. Il m’a aussi promis de retrouver la statue et de me la rendre.
Maintenant, laissez-moi prier !
    Mercadier inspira plusieurs fois pour tenter de se
calmer et éviter de dire des mots irrémissibles qu’il regretterait. Il
s’inclina finalement et sortit, le cœur gonflé de rage.
    Dehors, Le Mulet attendait.
    — Prend Simon, Thomas et Robert l’Apôtre, et
retrouvez-moi Locksley. Mort ou vif ! cracha-t-il.
     

Chapitre 5
    C ’était
la nouvelle lune mais l’obscurité n’était pas encore totale, aussi Locksley
retrouva-t-il sans peine le chemin suivi la veille avec Aliénor et son escorte.
Au bout de quelques heures, il pénétra dans une profonde forêt et, sous la
voûte des arbres, les ténèbres devinrent telles que le sentier

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