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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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reprit
ses affaires et ses armes, saisit le sac contenant le Mercure d’or et
redescendit l’échelle.
    Devant l’église, le bûcher était terminé et les
spectateurs commençaient à arriver par petits groupes. Un homme âgé préparait
une torche de joncs séchés en l’enduisant de résine. Un autre étalait des
morceaux de suif animal sur les fagots pour qu’ils s’embrasent rapidement et
que la fumée étouffe vite le supplicié.
    Locksley alla jusqu’au pont. Les gardes ne
s’intéressaient qu’à ce qui se passait sur la place et iraient certainement
assister à l’exécution. Mais allaient-ils laisser le pont-levis abaissé ?
Il en examina le mécanisme : un tambour de bois manipulé avec des perches
permettait de tirer les chaînes et une clavette laissait tourner le tambour en
sens inverse.
    C’était le même dispositif qu’à son château de
Huntington.
    Satisfait de savoir qu’il pourrait faire descendre
le pont-levis si c’était nécessaire, Locksley revint à l’écurie où il expliqua
à un palefrenier qu’il partait, mais qu’auparavant il voulait assister à
l’exécution de l’hérétique. Il fit seller sa bête et attacha ses affaires et le
sac avec la statuette d’or à la selle. Puis il prit son arc, tendit la corde et
dissimula quelques flèches sous son manteau. Après quoi, il s’installa devant
le porche de l’écurie.
    Les badauds continuaient à arriver, certains le
visage grave, d’autres plus réjouis. Des hommes assuraient un semblant d’ordre,
forçant surtout les enfants à s’éloigner du bûcher. Du château, Locksley vit
descendre des femmes et des jeunes filles en chaperon et mentonnière de lin,
accompagnées d’un chapelain et de jeunes gens endimanchés. Quelques instants
plus tard, d’une autre rue, arriva un âne monté par un individu garrotté
chevauchant à l’envers. Quatre hommes d’armes avec casque conique et épieu
l’entouraient. Derrière ce cortège suivaient un prêtre et deux hommes en robe
noire, la cinquantaine et l’expression grave. L’un d’eux devait être le prévôt,
l’autre était un clerc tonsuré, sans doute le représentant du seigneur. Le
prisonnier sur l’âne ne pouvait être que son voleur.
    Quand ils arrivèrent devant le bûcher, le silence
se fit dans la foule. Locksley vit alors arriver les gardes du pont-levis qui
avaient abandonné leur surveillance et laissé le pont baissé.
    On fit descendre le prisonnier de son âne. Bien
qu’il eût les mains liées, il se débattit avec vigueur. Le prêtre lui proposa
d’entrer dans l’église pour se confesser. Non seulement il refusa mais il se
mit à jurer et à blasphémer de façon épouvantable, appelant même le diable à
son aide.
    La foule commença alors à l’injurier. Certains lui
crachèrent dessus. Pendant ce temps l’homme à la torche allumait son flambeau
avec un briquet à amadou. Sous les huées, deux gardes poussèrent l’hérétique
vers le lieu du supplice. Locksley prit son cheval par le mors et s’éloigna en
direction du pont, puis il grimpa sur une borne de pierre, cinq flèches prêtes.
Personne ne fit attention à lui quand il banda l’arc. À l’instant où l’homme
tonsuré s’approchait du bûcher, une flèche traversa une des larges manches de
sa robe et se ficha dans le poteau prévu pour l’exécution. Déséquilibré sous la
violence du coup, le clerc resta cloué par le tissu. Sans attendre le résultat
de son premier tir, Locksley avait tiré une seconde flèche qui arracha la
torche des mains du bourreau et la fit tomber dans les fagots. Les joncs
enflammés se détachèrent et le bois enduit de suif s’embrasa.
    Le clerc immobilisé se mit à hurler. En un
instant, ce fut l’affolement, le désordre et l’épouvante. Les plus courageux
écartèrent les fagots embrasés pour éviter au clerc de subir le supplice prévu
pour le blasphémateur. Les autres s’écartèrent ou s’enfuirent.
    Personne n’avait encore remarqué le tireur. Dans
la confusion, le prisonnier bouscula ceux qui le tenaient, lança un coup de
pied à l’un et donna un coup de tête à l’autre. Libre, il détala vers le pont
sur la Creuse, donc vers Locksley qui se trouvait sur son chemin.
    Les autres gardes, qui avaient vu sa fuite, se
lancèrent en désordre à sa poursuite, mais l’incendie des fagots enfumait déjà
toute la placette et ils coururent dans toutes les directions.
    — Qui bouge est mort ! cria Locksley,
menaçant

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