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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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femme. Je vous en prie. Il fait trop chaud dehors. Toutes les personnes raisonnables de cette ville font la sieste, y compris Son Excellence. J’aimerais que vous vous reposiez vous aussi. Vous avez passé la moitié de la nuit debout, comme nous tous. Ce message attendra.
    — Vous avez raison, ma mie, je vais me reposer un instant.
    — Vous, papa ? dit Raquel quand sa mère eut quitté la table pour aller chercher les jumeaux. Maman a réussi à vous convaincre ?
    — Ta mère m’a rappelé que Son Excellence s’est levée très tôt ce matin et qu’elle dort certainement à cette heure-ci. Le temps n’est pas à la discussion. Cette nouvelle dont ta mère nous a fait part est intéressante, mais on peut attendre pour la divulguer.

CHAPITRE V
    Les ombres s’allongeaient sous les arbres proches du petit torrent. Les trois gardes ne remplissaient plus leur fonction : Miquel se reposait près des bagages et Narcís dans la prairie. Quant à Gabriel, il sommeillait à même le sol. L’herbe frissonnait parfois au souffle du vent ; les mules et les chevaux paissaient, somnolaient ou marchaient dans l’eau, à leur gré. Le silence régnait.
    Oliver avait dormi profondément pendant une heure et était maintenant bien réveillé. Apparemment, le garçon qui se tenait à ses côtés n’avait pas bougé de l’après-midi. Combien de temps avait pu s’écouler, se demanda-t-il, entre le moment où il avait mangé pour la dernière fois et celui où ils s’étaient rencontrés ? Des jours, probablement. Il ne servait à rien de le réveiller tout de suite, mais Oliver jugea que ce garçon n’aimerait peut-être pas apprendre qu’il avait dormi si longtemps sur la jambe d’un étranger, sa cuisse plus précisément. Doucement, il se remit en position assise, prit son paquetage et le glissa sous la nuque de Gil pendant qu’il déplaçait sa jambe.
    Il se leva, s’étira voluptueusement et se dirigea vers l’autre côté de la clairière où ils avaient établi leur petit campement. Il s’assit près du sergent, à l’écart des autres.
    — Qu’est-ce que vous en pensez, Domingo ? lui demanda Oliver.
    — Que ce petit gars s’est trouvé une couche agréable, répondit le sergent d’un ton amusé.
    — C’est tout ce que ça vous inspire ? dit Oliver en riant. J’ai beaucoup bourlingué, mon ami, et vous en avez fait de même. Je puis vous l’assurer, il ne s’est pas conduit avec moi comme un gosse des rues.
    — Il est peut-être aux ordres de quelqu’un. Certaines personnes aimeraient connaître nos points faibles, suggéra le sergent en levant les yeux vers le ciel.
    — C’est possible. On a déjà essayé sur moi. Des femmes et aussi des enfants. Mais ne vous inquiétez pas. Je l’ai à l’œil. J’ai essayé de le sonder sur son passé au moment où il tombait de sommeil.
    — Et alors ? Vous avez appris quelque chose ?
    — Il raconte qu’il a un parent à Gérone, ce qui est peut-être vrai, peut-être pas. Je n’ai pu lui arracher le moindre nom. Il essayait de m’expliquer pourquoi il n’avait pas besoin de notre aide quand ses yeux se sont fermés et qu’il s’est écroulé au beau milieu de sa phrase. J’ai cru un instant que quelqu’un l’avait assommé. Ça m’a fait l’effet d’un chaton sauvage qui joue et s’endort brusquement contre vous. J’avoue que je me laisse facilement apitoyer.
    — Il doit se sentir en sécurité ici, dit le sergent. Ce qui veut dire que s’il est honnête, il n’est pas bien malin. Il ne peut savoir si nous sommes vraiment ce que nous prétendons être.
    — C’est possible, mais nous n’aurons pas longtemps à nous en soucier. J’ai pensé le laisser demain chez une femme discrète, une de mes connaissances qui habite Santa Maria. Chez elle, il ne craindra rien. Et elle sera à même de lui donner du travail. Plus tard, s’il ne s’est pas enfui entre-temps, je pourrais lui trouver une activité plus intéressante que de trimer dans une arrière-cuisine. Certains amis ont une dette envers moi.
    — C’est ça l’inconvénient quand quelqu’un vous aide, fit remarquer le sergent. On se sent obligé à tout jamais. Voulez-vous que nous levions le camp, ou attendrons-nous que les ombres s’allongent un peu plus ?
    — Je dirais dans une heure. Laissons dormir les enfants, dit Oliver avec un geste de la main qui englobait Gabriel, Yusuf et Gil. Je vais relever Narcís jusqu’à notre départ.
    — Je

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