Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
Vom Netzwerk:
rechignerait certainement pas si à son maître s’ajoutaient quelques lourds paquets.
    — Cela devrait aller, dit-il. Amenez ici les bêtes, ajouta-t-il à l’adresse des gardes. On va voir ce qu’on peut faire. Golondrina prendra les deux gros coffres : ils tiendront dans ses paniers de bât, de plus ils sont rembourrés. Si elle n’a que ça, tout ira bien.
    — Tiens, pendant que je faisais le tri dans mes effets, dit Oliver, je t’ai trouvé ça, mon gars. Ce n’est pas une armure, mais ça te protégera tout autant.
    Il lança un vêtement gris à Gil.
    — Enfile-le. Tu sais monter ?
    — Je vais essayer, señor, répondit Gil avec cet air fier et opiniâtre qui s’affichait parfois sur son visage.
    Il déplia le vêtement et le contempla : c’était un habit de moine.
    — C’est à vous ?
    — Non, je ne suis pas un religieux, lui dit Oliver, si c’est ce que tu désires savoir. Pour l’instant, cette robe m’appartient. Elle a été coupée pour quelqu’un de plus petit que moi, mais, je le crains, de plus grand que toi. Si tu la remontes à la taille, elle ne traînera pas à terre et ça ne choquera pas. Avec de l’entraînement, tu apprendras à déambuler avec. Prends-la. Elle est à toi.
    Gil l’arrangea si bien qu’il avait tout l’air d’un moinillon.
    — Parfait, dit le sergent. Voilà qui amusera Son Excellence. Il ne lui manque plus que la tonsure !
    Gil sursauta et porta la main à son crâne.
    — Ne t’inquiète pas. Si nous voyons quelqu’un susceptible de te nuire, rabats le capuchon sur ta tête et fais semblant de prier.
    Le sergent rit de bon cœur pour la première fois depuis le matin.
    La petite troupe se remit en chemin. Elle avait tout juste parcouru un peu plus d’une lieue que les cloches d’une église lointaine appelèrent aux vêpres.
    — Nous sommes en retard, dit Oliver.
    — C’est possible, mais nous allons à un meilleur rythme, répliqua le sergent. Si nous le maintenons, nous arriverons à la côte avant d’avoir à nous arrêter.
     
    La route serpenta, puis monta et redescendit sous le soleil qui déclinait. Celui-ci disparut enfin derrière l’horizon et, très lentement, la lumière baissa. Ils venaient de franchir la crête d’une petite colline quand parvint aux narines de Yusuf l’odeur inimitable du sel et des poissons.
    — La mer, je la sens d’ici…
    — C’est exact, dit le sergent en se rapprochant de lui. Exactement là où elle est censée se trouver. Nous devons maintenant songer à faire halte. À votre avis, pendant combien de temps pouvons-nous encore chevaucher ? demanda-t-il à Oliver avec la politesse requise pour s’adresser à un homme de statut supérieur.
    — Une heure, peut-être.
    — Pas plus. Nous devrions aussi resserrer notre formation, dit-il en désignant le groupe de mules et de gardes qui s’étirait sur le chemin.
    — C’est aussi mon avis. Vous avez des archers ?
    — Pourquoi croyez-vous que nous avons emmené avec nous cet imbécile de Narcís ?
    — Il est bon ?
    — Il n’y a pas meilleur que lui. Et il est peut-être temps qu’il bande son arc. Gabriel aussi, même si ce n’est pas un expert.
     
    — Il y a un village de l’autre côté de cette colline, dit le sergent avec une certaine nostalgie dans la voix.
    Il chevauchait à l’arrière de la procession aux côtés de Narcís, qui tenait son arc prêt à servir à la moindre alerte et scrutait attentivement le paysage environnant.
    — Si nous n’étions pas si lourdement chargés, nous pourrions y trouver vin et bonne chère avant de nous installer pour la nuit. L’endroit que j’ai en tête n’est pas très loin derrière.
    — Comment s’appelle ce village ?
    — Je ne m’en souviens pas. J’ignore même s’il a un nom. La taverne est délabrée ; à côté, on trouve une paire de masures qui se dressent là de toute éternité. Mais le feu y est agréable en hiver, et en été, on peut s’asseoir à l’ombre des arbres et profiter de la brise marine. Une jolie fille vivait dans l’une de ces masures…
    Mais comme il semblait peu probable qu’ils jouissent des délices de la maison, Narcís bâilla et se désintéressa de la conversation.
    En tête du groupe, Oliver parvint au sommet de la colline et arrêta brusquement son cheval. Le puissant animal secoua la tête, agitant ses rênes. Derrière lui, les mules ralentirent le pas.
    — Mon Dieu, regardez ! s’écria-t-il en

Weitere Kostenlose Bücher