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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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désignant quelque chose.
    En un instant, Narcís fut prêt à décocher une flèche et le sergent tira son épée. Mais Oliver se remit en marche et, au lieu de former une ligne de défense autour des mules, ceux qui venaient en tête continuèrent selon la même formation.
    — Soyez sur vos gardes, dit le sergent avant de rattraper Oliver. Que se passe-t-il ? Je croyais que nous étions attaqués… Oh, Seigneur ! s’écria-t-il en apercevant le minuscule village.
    — Des pillards, dit simplement Oliver.
    Les deux hommes regardèrent la carcasse incendiée des deux masures et de l’auberge tant prisée par le sergent.
    — Cela date de peu. Un petit endroit comme celui-là n’a rien pour se protéger.
    — Des marchands d’esclaves, dit le sergent en repensant à la jolie fille.
    — Oui. Il n’y a pas d’or ici, rien que des gens.
    — Nous devrions poursuivre jusqu’à la nuit, conclut le sergent, plein d’amertume. Il fait de plus en plus sombre…
     
    Alors qu’il y avait encore assez de lumière pour voir le paysage alentour, le sergent cria de s’arrêter.
    — En haut de ce chemin, il y a un ruisseau et un abri. Si la cabane a disparu, il restera bien une botte de foin non loin de là. C’est plus sûr qu’une auberge, et on ne trouvera jamais mieux avant la nuit.
    Ils empruntèrent le chemin qui suivait une pente assez douce et trouvèrent une cabane grossière faite de trois murs et d’un toit. Elle contenait du foin, et rien d’autre.
    — Je me sentirais mieux avec une paire de molosses, dit le sergent.
    — Ça ne va pas ?
    — Si, mais j’ai hâte de retrouver la route.
    — Sergent, l’appela Miquel, regardez !
    À l’horizon, à peine visible dans la lumière qui se mourait, une grosse masse de nuages s’approchait d’eux à vive allure. Le sergent huma l’air.
    — La pluie. Cette expédition est vraiment maudite.
    — Il fera plus frais s’il pleut, dit Narcís.
    — Tiens ta langue, imbécile, et entasse plutôt les bagages dans ce coin. Proprement, pour que nous puissions repartir avant la fin de la semaine prochaine ! Dès qu’on aura mangé, tu feras entrer les bêtes avec nous.
    — On ne les laisse pas paître ? demanda Miquel.
    — Ça, tu sais comment ça s’appelle ?
    — Du foin, sergent.
    — Exact. Pendant qu’on dort, je veux que les bêtes soient là-dedans. Les mules vont faire tout un remue-ménage si quelqu’un s’approche. Et il vaut quand même mieux qu’on reste au sec. Il va pleuvoir.
    Au loin, un éclair ponctua sa prédiction.
     
    Tout au fond de la cabane, dans un coin, quelqu’un avait disposé des planches afin de fabriquer une sorte d’étagère grossière, à peu près à hauteur du visage d’Oliver. Il en éprouva la solidité, hocha la tête de satisfaction et y jeta plusieurs brassées de foin.
    Les rations du soir – du pain, du fromage, du jambon sec et du vin – avaient été distribuées et l’on avait fait entrer les bêtes. L’intérieur de la cabane était sombre, chaud, lourd d’humidité. Le tonnerre roulait dans le lointain, et des éclairs déchiraient la nuit. Oliver leva la lanterne équipée d’une unique bougie et regarda. Tout le monde était à l’intérieur, mollement installé – à l’exception du garçon. Il chercha le petit balluchon de Gil. Lui aussi était invisible.
    Bien qu’il eût prédit au sergent que Gil s’esquiverait à la première occasion, Oliver se sentait à la fois troublé et ridicule. Que le garçon se fût enfui sous le coup de la panique n’avait pas d’importance. Ou qu’il l’eût fait après réflexion. Il avait attendu de manger puis s’était glissé au-dehors, profitant de ce que l’on rentrait les bêtes – pour rejoindre un complice, peut-être… cela voulait dire qu’ils avaient tout intérêt à rester sur leurs gardes. Il se fraya alors un chemin parmi les animaux jusqu’à l’entrée, où des cordes et des planches éparses formaient une barrière symbolique.
    C’est alors qu’un éclair zébra le ciel et qu’il vit une petite silhouette mal vêtue trottiner en direction de la cabane, un paquet sous le bras.
    — Où étais-tu passé ? lui dit Oliver, à voix basse pour ne pas déranger les autres.
    — Au ruisseau, je suis allé me laver, répondit l’enfant.
    — Tu as vu quelqu’un dans les environs ? demanda Oliver, gêné d’avoir ainsi réagi, mais toujours soupçonneux.
    — Non, señor. J’ai essayé de passer

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