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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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dit Isaac, il a été attaqué plus tôt.
    — Vous avez raison, fit Berenguer. Pasqual a été attaqué à une certaine distance de là et a chevauché vers la porte pour chercher de l’aide.
    La porte s’ouvrit et Bernat fit entrer le capitaine de la garde.
    — Votre Excellence a demandé s’il y avait du sang sur la mule ?
    — Oui, capitaine. Y en avait-il ?
    — Oui. Sur le flanc et sur la selle. Les palefreniers l’ont nettoyé sans penser un instant qu’on aimerait le voir.
    — Pasqual a donc été agressé alors qu’il était sur sa mule, murmura l’évêque.
    — C’est ce que je crois, Votre Excellence, dit le capitaine. Et il a dû y rester encore quelque temps après. Avec le couteau dans la plaie, il n’y avait pas une grande effusion de sang.
    — Oui, dit Isaac. Nous l’avons tué en retirant l’arme.
    — Qu’auriez-vous pu faire d’autre ?
    — Rien, avoua le médecin. Il n’aurait pu vivre avec ce couteau en lui, et la blessure était trop large et trop profonde pour que je sois en mesure de l’étancher.
    — J’ai vu cette arme, mon ami, le rassura Berenguer. Nul n’aurait pu survivre.
    — Probablement…
    — Mais il est certainement difficile pour un cavalier d’en poignarder un autre avec autant de précision, fit remarquer l’évêque.
    — Ils devaient se tenir tout près l’un de l’autre, en conférence très intime, dit le capitaine.
    — Vous supposez par là qu’il a été tué par un ami ? demanda Berenguer.
    — Ami ou pas, c’est difficile à affirmer. Mais certainement pas par un ennemi connu. On ne peut se débarrasser ainsi d’un ennemi.
    — Voilà qui me donne beaucoup à penser, dit l’évêque. Je vous remercie de votre aide, capitaine. Vous aussi, Bernat, ajouta-t-il avec un geste de la main destiné à les renvoyer tous deux.
    — Votre Excellence n’est pas heureuse des propos du capitaine, déclara Isaac dès que les deux hommes eurent disparu.
    — Cela crée des difficultés. Et je suis certain que sa mort est l’œuvre d’un Castillan.
    — Un Castillan, Votre Excellence ? s’étonna Isaac. Mais pourquoi ?
    — Parce que, mon discret ami, dit l’évêque en baissant la voix, au jour de sa mort, il était employé par Sa Majesté pour observer les événements qui se déroulent en Castille. Je ne serais pas étonné si quelqu’un l’avait découvert. Aussi brillant fût-il, il menait une mission d’autant plus dangereuse qu’il la remplissait depuis longtemps.
    — Cela explique beaucoup de choses. Était-il lui-même castillan ? Lors de mes rares contacts avec lui, j’ai noté un très léger accent.
    — Non. Il venait d’Aragon. C’était un homme accompli. Sa mère était peut-être originaire de Castille. C’est la seule explication qui tienne, maître Isaac. Ils ont découvert ce qu’il était et ont envoyé quelqu’un se débarrasser de lui. De tels événements surviennent des deux côtés de la frontière. Je suis désolé que cela ait pu lui arriver, et ici, où il se sentait relativement en sûreté. Je le comptais au nombre de mes amis.
    — Vous m’en voyez navré, Votre Excellence.
    — Mais il y a une autre possibilité, reprit l’évêque. Plus angoissante encore.
    — Et laquelle est-ce, Votre Excellence ?
    — Qu’il fût un traître. S’il espionnait également pour le compte d’un autre pays, un des serviteurs de Sa Majesté aurait pu le tuer. Il eût été préférable de l’arrêter pour trahison.
    — Oliver Climent, vous voulez dire.
    — Vous l’aviez compris, maître Isaac ?
    — Puisque les deux hommes, Votre Excellence, se parlaient sur le ton de la confidence, tout en semblant avoir du mal à masquer une relation de longue date, il est logique d’en déduire que c’étaient de vieux compagnons d’armes.
    — Si Oliver l’a tué, alors sa mort ne me regarde pas, et Oliver devra rapporter l’incident à Sa Majesté, qui en fera ce qu’elle désire, dit Berenguer. Non, je crois plus probable qu’il a été tué par des Castillans.
    — Mais pourquoi un Castillan le suivrait-il en Aragon et jusque dans cette ville pour le tuer, s’exposant ainsi aux plus grands risques pour lui-même ? Cela n’a pas de sens. Comme bien des choses en matière de guerre et de diplomatie, d’ailleurs, s’empressa-t-il d’ajouter avec tact.
    — Nous en rediscuterons, mon ami. Pour l’heure, il y a beaucoup à faire à la suite de ce terrible événement. Je vous

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