Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
Vom Netzwerk:
résurgence de sa fièvre intermittente. La température et les maux de tête étaient très importants, puis ils sont retombés. C’est ainsi que se présente la fièvre intermittente, si tu l’ignorais.
    — J’ai déjà vu ces symptômes, señor.
    — Lors des attaques, la température de Sa Majesté augmente dans des proportions inimaginables. Si le roi devait mourir…
    Il ne prit pas la peine d’aller jusqu’au bout de sa pensée.
    — Je crois que ton maître a envoyé une mixture contre ce genre de fièvre.
    — Effectivement, et je vais vous la confier très volontiers. Je souhaite sincèrement et je prie pour qu’elle fasse effet. Si l’on peut forcer Sa Majesté à en boire tout un bol…
    — Nous essaierons, dit le médecin. Je vais envoyer quelqu’un la prendre.
    — J’ai aussi des plantes à faire infuser dans de l’eau pour rafraîchir la tête et les épaules. Elles aussi me semblent utiles.
    Le médecin hocha vivement la tête et s’en alla.
     
    Deux jours durant, il ne se passa pas grand-chose dans le campement. Le second matin, chacun savait que Sa Majesté avait attrapé les fièvres, et les porteurs de rumeurs affirmaient que ses médecins désespéraient de lui ; ils ajoutaient que la reine organisait des préparatifs secrets pour s’en revenir en Sicile, abandonnant l’héritier, l’infant Johan, à son triste destin et plongeant ainsi le pays dans une nouvelle guerre civile.
    Gueralt de Robau souleva à demi la tenture et adressa un signe de la main amical à Yusuf.
    — Holà, Yusuf ! Je me demandais si une promenade matinale vous plairait. Manuel et moi-même avons découvert quelqu’un qui fabrique d’excellents petits gâteaux. Nous lui fournissons la farine, et ses poules les œufs. Vos convalescents les apprécieraient certainement.
    — Je vous remercie, señor, dit Yusuf en sortant de la tente.
    Il aperçut Don Manuel assis non loin de là sur un rocher.
    — J’ai hélas des devoirs que je ne puis négliger.
    — Alors, je vous en apporterai un plein panier. Venez-vous, Don Manuel ?
    — Plus tard. Vous devez être la seule personne de ce campement à ne pas ignorer ses obligations. Tout le monde est sorti.
    — Les sentinelles et les vigies vont certainement…
    — Pas ces jours-ci, fit Manuel en secouant la tête. Don Pedro devrait ordonner à ses vaisseaux de s’éloigner un peu, sinon tout le monde va se jeter à l’eau pour monter à leur bord. Mais pardonnez-moi de tant bavarder. Avez-vous de meilleures nouvelles de la santé de Sa Majesté ?
    — Je ne sais rien à son sujet, répondit Yusuf, prudent.
    — Et comment va mon ami ? insista Don Manuel.
    — Il va bien. Il m’enseigne à lire la langue mauresque.
    — Ah, c’est parfait ! Quel plaisir que d’entendre cela !
     
    Le lendemain, après le souper, Yusuf fut conduit dans la chambre à coucher royale ; là, le roi, pâle et fatigué mais alerte, était allongé sur des coussins, entouré par ses proches collaborateurs.
    — Notre reine a avoué que le breuvage infâme que l’on m’a convaincu d’ingurgiter quand j’étais au plus mal avait été confectionné par ton maître, Yusuf, dit Don Pedro. J’ignore s’il faut en tenir responsables ses prières ferventes ou la mixture de ton maître, mais je me sens mieux à présent.
    — J’en remercie le Seigneur, Votre Majesté.
    — Le vaisseau qui doit ramener les malades à Valence n’a pas encore appareillé. Comment se porte le noble Pere Boyll ?
    — Un peu mieux, Votre Majesté. Il est faible, mais il n’a plus de fièvre.
    — Survivra-t-il ?
    — Je le pense, fit le garçon avec hésitation.
    — Notre chirurgien et notre médecin sont de ton avis, Yusuf. Le seigneur Pere embarquera demain, et tu l’accompagneras. Si tu devais apprendre à bord quelque chose qu’il nous est utile de savoir, fais-en part au noble Arnau Johan, gouverneur de Valence, ou à l’archevêque, le noble Huc de Fenollet. À personne d’autre. La même galée te ramènera ensuite à Barcelone. Notre secrétaire pourvoira à tes besoins.
    — Je prie pour la guérison complète et rapide de Votre Majesté, dit Yusuf avant de se retirer en compagnie du secrétaire dans une autre partie de la tente.
    — Sa Majesté a ordonné que l’on vous accorde une somme pour couvrir toutes vos dépenses, dit le secrétaire en déposant sur la table une bourse de cuir bien remplie. Gardez-la auprès de vous.
    — Oui,

Weitere Kostenlose Bücher