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Potion pour une veuve

Potion pour une veuve

Titel: Potion pour une veuve Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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des informations.
    — Tous trois peuvent dire la vérité, intervint Isaac. Un homme habile façonne son approche à la mesure de son public. Par exemple, j’explique soigneusement à Son Excellence l’importance d’un bon équilibre entre l’activité et le repos lorsque l’on souffre du genou, mais je me contente de gronder Caterina, la vendeuse de friandises, et lui lance qu’elle doit bouger ses grosses fesses quand elle se trouve dans le même état !
    — Et quelle méthode l’emporte ? demanda Oliver en riant.
    — Aucune, monseigneur, tous deux m’ignorent superbement.
    — J’apprécie néanmoins de savoir pourquoi mes douleurs reviennent, dit Berenguer. Car c’est dans la connaissance que réside la puissance. Avez-vous appris autre chose ?
    — Ayant connu un certain succès auprès de Benedicta et de maîtresse Ana, de Luis Mercer également, je me suis attaqué aux listes que les greffiers m’avaient préparées en toute hâte.
    — Et alors ?
    — La confusion la plus complète. Certains Luis avaient été approchés, d’autres en avaient entendu parler ; en tout cas, chacun des premiers était contacté par Martín sous un prétexte différent. Même la somme changeait. Mais au moins la moitié des Luis n’ont jamais vu Martín de Tudela. Ceci peut s’expliquer de diverses manières.
    — Il était trop malade pour poursuivre sa quête, proposa Isaac.
    — C’est possible, concéda Oliver. Mais la mère Benedicta a insisté sur le fait qu’il avait récupéré une belle somme d’argent après son arrivée en ville.
    — Oui…
    — Ce qui voudrait dire qu’il a trouvé son client.
    — Mais pour quelle raison ? demanda Isaac. Que vendait-il ?
    — Cette carte. Quoi d’autre ?
    — Premier problème, il ne l’a pas vendue. La mère Benedicta l’a retrouvée parmi ses effets, expliqua Isaac. Il est vrai qu’il aurait pu en avoir fait une copie… Second problème, plus important celui-ci : que représente cette carte ?
    — Je vais l’étudier avec infiniment de soin, dit Oliver en se levant. Je vous souhaite le bonjour à tous deux.
    — Où allez-vous, mon ami ? lui demanda l’évêque.
    — Je vais rendre visite à six ou sept notaires. Et si Votre Excellence désire accorder une licence commerciale à un bon boucher, je lui recommanderais le dénommé Luis, habitant de cette ville.
    Il s’inclina et sortit.

CHAPITRE XV
    Le jour où la galée appareilla, les dames de compagnie de la reine ne parlaient que d’une chose, la mort de Don Manuel.
    — Était-il malade ? demanda Doña Tomasa.
    Doña Elvira de Vilafranca leva les yeux de sa broderie.
    — Don Manuel ? Non. Il s’était remis depuis longtemps des fièvres. Ma suivante m’a rapporté qu’il se trouvait en compagnie d’un ami parti ce matin même pour Valence. Ils ont bu pas mal de vin et étaient assez joyeux. Mais quand son serviteur est allé le réveiller, ce matin, ce fut pour le trouver sur sa chaise, froid et raide. Il y avait quelque chose dans son vin, ajouta-t-elle en baissant la voix, et l’on pense qu’il l’avait lui-même ajouté, mais son serviteur n’y croit pas, selon ma suivante. Il pense que son compagnon de beuverie l’a empoisonné.
    — Et qui était-ce ? demanda paresseusement Clara.
    — Gueralt de Robau. Bel homme. Un fils cadet, sans avenir, dit brièvement Doña Elvira pour résumer la situation. La nièce de ma cousine a jadis soupiré pour lui. Son père s’est empressé de la marier à meilleur parti. Vous le connaissez ?
    — Non, répondit Clara. Nous l’avons croisé sur la route de Barcelone alors qu’il voyageait avec son père.
    — Qu’avez-vous pensé de lui ? Je voudrais comprendre l’émoi dans lequel fut plongée ma famille. Est-il beau à ce point ?
    — Il l’est assez, mais il est aussi trop enclin à plaisanter et questionner, dit Clara en reprenant son ouvrage. De plus, il n’a pas reconnu les couleurs de Son Excellence l’évêque de Gérone.
    — C’est étrange. Les couleurs de votre protecteur sont pourtant connues de tous.
    Riches de cette première véritable information à propos de Doña Clara, les dames se tournèrent vers Doña Elvira dans un bruissement de satisfaction.
    — Qu’avez-vous appris d’autre sur Don Gueralt ?
    — Pensez-vous que je devrais répéter cette roue sur l’autre pan ? demanda Clara. Ou en réaliser une autre de la même taille, en or, avec des animaux différents ?
    Les

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