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Qui ose vaincra

Qui ose vaincra

Titel: Qui ose vaincra Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Bonnecarrère
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et viennent fébrilement dans les tenues les plus étonnantes. Tous
    les civils du voisinage ont assisté au parachutage. Il y a du monde partout, dans
    les appartements, les hangars, les écuries, dans les champs, dans les bois. Une
    exaltation extraordinaire s’est emparée des F.F.I. à la vue de ces hommes qui
    tombent du ciel pour les armer et les encadrer, qui ne parlent que de se battre
    pour contribuer à la libération du sol national dont la guerre les a éloignés
    depuis plusieurs années.
    « Les parachutistes
    jouissent d’un énorme prestige, parce qu’ils viennent d’Angleterre, parce qu’ils
    se sont déjà battus contre les Allemands en Libye, mais aussi parce que leur présence
    donne la certitude que des armes vont arriver en masse. Au cours des nuits
    suivantes d’autres parachutistes suivront ; il finira par y en avoir plus
    de 150.
    « À la demande du
    commandant Bourgoin, Morice invite les bataillons F.F.I. à rallier la Nouette (on
    commence à dire le camp de Saint-Marcel) par petits détachements pour les faire
    armer. Chaque nuit (sauf celles du 11 et du 15 juin où le temps ne le permit
    pas) des avions Stirling lâchent des containers, à raison de 28 par
    appareil. Le 13 juin, 25 avions lâchent environ 700 containers et colis, ainsi
    que le lieutenant-colonel Wilk (alias Fonction). C’est le plus important
    parachutage de France occupée (selon le témoignage de l’ancien chef
    départemental du B. O. A.). Du 9 au 17 juin,
    68 avions parachutèrent
    des hommes et des containers sur le terrain Baleine.
    « L’armement reçu
    était anglais et comportait des pistolets, des mitraillettes, des carabines, des
    fusils, des fusils mitrailleurs, des engins antichars, des mines, des grenades,
    « Le 17 juin, arrive
    le stick du lieutenant de La Grandière, avec quatre jeeps. Ces jeeps avaient
    été aménagées spécialement ; elles n’avaient ni pare-brise ni capote. Le
    siège arrière était supprimé pour donner de la place au mitrailleur servant une
    Vickers montée sur pivot mobile. »
    L’effectif des partisans
    ainsi armés dans le camp retranché de Saint-Marcel est impressionnant : il
    dépasse trois mille hommes.
     

21
    Le général Fahrmbacher
    commandant le 25 e corps d’armée a installé son P.C. à Pontivy. Depuis
    le 6 juin, la responsabilité de la région la plus chaude de Bretagne pèse sur ses
    épaules. C’est un homme moyen en tout. Son physique n’a rien d’exceptionnel ;
    il doit ses promotions à son ordre, sa ponctualité, son esprit clair, son
    respect de la routine. Depuis le débarquement de Normandie, ses supérieurs, et
    notamment le général Dolmann, chef de la 7 e armée qui, du Mans, commande
    le système défensif Normandie-Bretagne, lui demandent d’improviser, et là, rien
    ne va plus. Fahrmbacher se trouve devant un puzzle géant dont il n’arrive pas à
    rassembler les morceaux.
    Pourtant, au début, tout
    avait semblé clair : le 25 e corps devait faire acheminer vers
    la Normandie les forces de réserves placées à sa disposition – des
    formations de la 3°et de la 5 e division parachutistes et la 353 e division d’infanterie.
    Mais les convois
    ferroviaires n’étaient pas passés, les voies étaient coupées, les saboteurs
    frappaient efficacement. Et il suffisait de réparer les voies pour qu’elles
    sautent quelques kilomètres plus loin.
    Le combat contre un
    ennemi invisible exaspérait Fahrmbacher qui en ignorait les règles. C’est
    pourquoi en ce matin du 9 juin, il avait convoqué le capitaine Herre, officier
    de l’Abwehr sous le nom de « capitaine Hermann Petter », agent de
    liaison de la Gestapo française sous celui de « Pierre Lyon ».
    Herre est un homme d’une
    tête trop petite pour les proportions étranges de son corps. Une tête de
    moineau est posée sur des épaules anguleuses, démesurément larges par rapport à
    l’extrême maigreur et à l’allure filiforme du reste de son corps. Une peau
    oléagineuse, d’un teint cireux et jaunâtre, accentue l’antipathie et l’hostilité
    amère qui se dégagent de ce personnage.
    « L’ampleur des
    actions de sabotage, les coups portés à nos convois prennent des proportions
    inquiétantes, explose le général commandant le 25 e corps. Le front
    normand réclame des troupes fraîches ; j’en dispose, mais il semble
    impossible de les acheminer. Nous devons frapper vite et fort, anéantir ces
    terroristes pour permettre au Génie de rétablir les

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