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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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dans ce genre d’endroit.
    — Zeynab n’aura pas à y retourner ?
    — Oh non, elle a sa liberté.
    — Que se passera-t-il si l’on découvre que c’est elle qui portait les messages et donnait le poison aux jeunes gens ?
    — Judith, ma mie ! Prenez garde à vos propos ! C’est une accusation des plus sérieuses. Qu’est-ce qui vous donne à penser qu’elle a pu faire cela ?
    — C’est elle-même qui me l’a avoué, dit Judith. Le poids était trop lourd pour elle. Elle était incapable de lire les messages et ignorait ce que contenaient les flacons. Elle pensait que c’était du pavot d’Orient.
    — C’eût pu en être. Pour ce qui est de la loi, Judith, il y a des témoins, d’honnêtes citoyens, qui ont juré en toute bonne foi que c’est Marieta qui apportait le poison. Ils l’ont reconnue. Telle fut la conclusion des bons juges, et c’est donc ainsi que cela s’est passé. Zeynab n’a jamais approché l’un de ces garçons avant leur mort.
    — Mais, Isaac…
    — La feriez-vous pendre pour avoir porté un colis ? Voulez-vous déclencher à nouveau la chasse aux sorcières ?
    — Je vois, dit sa femme. C’est une créature au cœur innocent.
    — Je suis de votre avis. Où est Raquel ?
    — Elle est partie rendre visite à Dolsa et lui apporter de cette mixture d’herbes que vous lui avez prescrite. Vous étiez absent, et nous avons pensé que cela ne lui ferait pas de mal d’en prendre un peu plus.
    — Cela n’avait vraiment rien de pressant, mais je n’ai pas d’objections, dit Isaac. C’est aimable de la part de Raquel. Mais on aurait pu envoyer Ibrahim.
    — J’avais d’autres tâches pour lui.
    — Puisque nous jouissons de quelques instants de calme, Judith, j’aimerais vous parler de Raquel. Vous assombrissez sa vie en la poussant à cette union avec un cousin qu’elle n’a jamais vu. Elle n’est pas comme la fille de Mordecai, qui peut partir le cœur gai avec un étranger.
    — Comme vous voudrez, mon époux.
    Judith reprit son ouvrage.
    — Il y a bien d’autres partis. Si elle choisit celui-ci ou celui-là, tant que c’est une union bonne et respectable, je n’émettrai aucune objection.
    — C’est vrai ? Vous avez vaincu votre crainte de ne la voir jamais mariée ?
    — Je crois qu’il n’y a pas de danger de ce côté-là, dit-elle doucement. Mais vous devez faire travailler Yusuf un peu plus dur. Il a beaucoup à apprendre s’il doit la remplacer un jour.
     
    Sur le parvis de la cathédrale, Dolsa, l’épouse de maître Ephraïm, le gantier, se trouvait en compagnie de quelques voisins pour assister à la représentation de « Daniel dans la fosse aux lions ».
    Un beau jeune homme sauta sur la scène improvisée et salua la foule avec extravagance. Les rires et les conversations cessèrent presque aussitôt. Dans le silence qui s’ensuivit, il récita d’un ton déclamatoire un résumé de l’histoire biblique de Daniel, salua à nouveau et se retira.
    Une mélodie envoûtante jouée à la flûte s’éleva de derrière un arbre en carton peint, et une mince jeune fille, à peine plus qu’une enfant, fit son apparition. Elle portait des habits amples et bigarrés, à la mode mauresque, et jouait d’une flûte en bois. Sans lâcher son instrument, elle entama une danse gracieuse.
    La femme qui se tenait à côté de Dolsa écarta son voile.
    — C’est Zeynab ! s’écria-t-elle. Daniel, regardez ! C’est Zeynab. Yusuf, viens voir ! Oh, maîtresse Dolsa, c’est la petite Mauresque que nous avons sauvée. Elle a dit à papa qu’elle pouvait gagner honnêtement sa vie.
    Ils regardèrent, fascinés, jusqu’au moment où le roi, splendide avec ses habits chatoyants et sa couronne en papier, fit rouler la pierre de la fosse aux lions. Alors le beau jeune homme en sortit triomphalement, entouré de deux comédiens portant un masque, une queue et une crinière de lion. Ce fut ensuite le tour de Zeynab de sortir de la fosse. Elle jouait de la flûte. Les lions saluèrent et descendirent parmi le public pour tendre le chapeau et récolter quelques pièces.
    — Avez-vous remarqué, maîtresse Raquel, dit Daniel, que chaque fois que vous êtes là, je suis entouré de lions ? Vous êtes une fréquentation bien dangereuse.
    — Le suis-je vraiment ? minauda Raquel.
    Elle lança un regard en direction de maîtresse Dolsa, qui échangeait quelques mots aimables avec l’un des lions.
    — Il est heureux que le

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