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Révolution française Tome 1

Révolution française Tome 1

Titel: Révolution française Tome 1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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répandre ses poisons dans toute l’Europe.
     
    Le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume II, dont les armées
font paisiblement retraite, après que Brunswick et Dumouriez se sont entendus, rompt
toutes les négociations avec ce nouveau régime.
    Mais à Mayence, à Spire, à Francfort, certains chantent La
Marseillaise, arborent la cocarde tricolore, et créent des sociétés de
pensée qui s’inspirent du club des Jacobins.
    Ils attendent les soldats de la République qui avancent, en
entonnant : « Allons, enfants de la patrie », et « Ça ira ».
    Pour ces volontaires, en octobre 1792, « le jour de
gloire est arrivé ».
    C’est comme si la proclamation de la République, après Valmy,
avait donné le branle.
    Le général Anselme traverse le Var, entre à Nice, et sa sœur,
amazone vêtue de bleu-blanc-rouge, caracole à ses côtés, et les quinze cents
soldats sont acclamés par les Niçois, qui se rêvent Jacobins.
    Un Provençal, Barras, ci-devant comte, ancien officier de l’armée
royale, qui fait partie de l’état-major d’Anselme, crée une administration dans
le nouveau département des Alpes-Maritimes, des municipalités, à Nice, notamment,
qui était dit-il « l’un des quartiers généraux de la contre-révolution ».
    Mais il quitte bientôt l’armée, pour rejoindre la Convention
où il vient d’être élu.
    Il fait rapport devant les députés de cette situation
militaire, des succès remportés contre le « roi des Marmottes » – le
roi du Piémont –, de l’accueil rencontré en Savoie par les troupes de la République.
    La municipalité de Chambéry en habit de cérémonie attendait
le général Montesquiou. Un festin avait été préparé en ville pour les soldats.
    « Nous étions français de langage et de cœur, nous le
sommes à présent », disent les Savoyards.
    L’accueil est aussi chaleureux pour les troupes du général
Custine à Spire, dans l’évêché de Bade, à Mayence et à Francfort.
    Les troupes prussiennes ont évacué Verdun et Longwy, les
Autrichiens ont levé le siège de Lille.
    « Le cannibale qui faisait bombarder Lille s’est enfin
retiré », écrit Couthon. Il s’est replié en Belgique où le suivent les
troupes de Dumouriez.
    Et Louis-Philippe d’Orléans, ci-devant duc de Chartres, est
souvent à l’avant-garde de cette marche vers Bruxelles.
    La France est tout entière libérée à la date du
    19 octobre 1792.
    Et à l’annonce que les frontières sont franchies par les
armées de la République, les « têtes tournent » au club des Jacobins,
dans le salon de Manon Roland.
    « La sainte épidémie de la liberté gagne partout de
proche en proche », écrit Marat.
    Au club des Jacobins, Manuel lance, acclamé par toute la
salle : « Je demande que Chambéry, Mayence, Francfort soient pour
nous des clubs. Ce n’est point assez de nous affilier des sociétés, il nous
faut affilier des royaumes. »
    À l’Hôtel de Ville, l’ancien étudiant en médecine Chaumette,
bientôt procureur de la Commune, espère que « le terrain qui sépare Paris
de Pétersbourg et de Moscou sera bientôt francisé, jacobinisé ».
    Les membres de la Commune lui font une ovation.
    Brissot, lui, s’adresse à Dumouriez :
    « Je vous dirai qu’une idée se répand assez ici, c’est
que la République ne doit avoir pour borne que le Rhin. »
    Et Danton qui, Montagnard, est l’adversaire de Brissot et la
cible des attaques girondines, partage ces vues.
    « Les limites de la France sont marquées par la nature,
nous les atteindrons des quatre coins de l’horizon, du côté du Rhin, du côté de
l’Océan, du côté des Alpes. »
    Mais c’est Brissot qui va le plus loin, réaliste croit-il, cynique
en tout cas lorsqu’il écrit :
    « Nous ne pourrons être tranquilles que lorsque l’Europe,
et toute l’Europe, sera en feu. »
    Mais Danton et Brissot en même temps qu’ils prononcent ou
écrivent ces mots d’intransigeance, de guerre et d’expansion française, sont l’un
et l’autre proches de Dumouriez qui a négocié avec le duc de Brunswick.
    Le général a été l’homme des Girondins. Il a fréquenté le
salon de Manon Roland.
    Et Danton pourtant fait à la Convention l’éloge de « Dumouriez
qui réunit au génie du général l’art d’échauffer et d’encourager le soldat ».
    Et, en même temps, Danton qui pérore en exaltant « l’insurrection
générale contre les rois » envoie à Londres des

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