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Révolution française Tome 1

Révolution française Tome 1

Titel: Révolution française Tome 1 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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pas prendre parti, risquer sa tête pour dix-huit
francs par jour, l’indemnité que la nation lui verse.
     
    Les Girondins se sentent eux aussi menacés par cette
minorité parisienne « enragée ».
    C’est elle que vise Brissot quand il écrit à la fin du mois
d’octobre 1792, dans un pamphlet adressé À tous les républicains de France  :
« Le peuple est fait pour servir la révolution, mais, quand elle est faite,
il doit rentrer chez lui et laisser à ceux qui ont plus d’esprit que lui le
soin de le diriger. »
    Mais, pour s’emparer puis garder les rênes du pouvoir devant
un peuple devenu spectateur, épuisé par ce qu’il a vécu depuis plus de trois
années de bouleversements, d’émotions, de grandes peurs, c’est une lutte dont
on devine déjà en cet automne 1792 qu’elle est « à mort ».
     
    C’est Louvet, un écrivain devenu député du Loiret, qui, Girondin,
attaque Robespierre.
    « Qui, Robespierre c’est moi qui t’accuse de t’être
continuellement produit comme objet d’idolâtrie. Je t’accuse d’avoir évidemment
marché au suprême pouvoir. »
    La majorité de la Convention décide de faire diffuser ce
discours à quinze mille exemplaires. Et Brissot dans Le Patriote français poursuit l’attaque :
    « On se demande pourquoi tant de femmes à la suite de
Robespierre ? C’est un prêtre qui a des dévotes, mais il est évident que
toute sa puissance est en quenouille ! »
    Et tous les journaux girondins reprennent, martèlent cette
idée : « Robespierre est un prêtre et ne sera jamais que cela. »
     
    Maximilien monte à la tribune les 28 octobre et 5 novembre
1792. Il répond d’une voix énergique qui parfois se brise, comme si les forces
lui manquaient, puis s’aiguise, tranchante.
    On l’accuse de marcher à la dictature ?
    « Nous n’avons ni armée, ni trésor, ni place, ni parti !
Nous sommes intraitables comme la vérité, inflexibles, uniformes, j’ai presque
dit insupportables comme les principes ! »
    On l’accuse d’avoir provoqué, soutenu des actes illégaux.
    « Que nous reprochez-vous ? D’avoir désarmé les
citoyens suspects ? Toutes ces choses étaient illégales, aussi illégales
que la Révolution, que la chute du trône et de la Bastille, aussi illégales que
la liberté elle-même ! Citoyens, vouliez-vous une révolution sans la
Révolution ? »
    Et il en appelle à la « réconciliation », à
ensevelir les accusations dans un « éternel oubli ».
    « Je renonce à la juste vengeance que j’aurais droit de
poursuivre contre mes calomniateurs. »
    Les députés du Marais l’applaudissent.
    Ils s’éloignent des Girondins sans encore rejoindre la
Montagne. Mais le soir du 6 novembre aux Jacobins, on acclame Maximilien. On
porte des torches. On défile. On chante le Ça ira , La Marseillaise , La Carmagnole .
    Triomphe ! Mais Robespierre est épuisé, et la maladie, fatigue
et tension nerveuse suivie d’abattement, de dépression, le terrasse, jusqu’à la
fin du mois de novembre.
     
    Il ne pourra célébrer la victoire que, le 6 novembre, les
armées de Dumouriez viennent de remporter à Jemmapes, dans une attaque frontale
contre les troupes prussiennes.
    L’élan patriotique des bataillons criant « Vive la
nation ! » a bousculé les troupes du duc de Brunswick.
    Et les soldats de Dumouriez marchent vers Bruxelles, Liège, Anvers.
    C’est la panique chez les émigrés qui refluent en désordre, cependant
que les députés belges proclament la déchéance de la maison d’Autriche, et
envoient des délégués à Paris, plaider la cause de l’indépendance.
    Dumouriez est acclamé.
    On le célèbre dans les salons de Manon Roland et de Julie
Talma où l’on croise nombre d’officiers, dont ce général Alexandre de Beauhamais,
chef d’état-major de l’armée du Rhin.
    Bien plus qu’après Valmy, Jemmapes et l’occupation de la
Belgique font naître un sentiment d’euphorie et d’enthousiasme à la Convention.
    Les députés approuvent par acclamation une déclaration qui
devra être traduite dans toutes les langues :
    « La Convention nationale déclare au nom de la nation
française qu’elle accordera fraternité et secours à tous les peuples qui
voudront recouvrer leur liberté. »
     
    Mais il y a une condition nécessaire à cette liberté et au
bonheur. Tous les peuples et d’abord le français doivent la connaître.
    On la rappelle dans Les Révolutions de

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