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Révolution française Tome 2

Révolution française Tome 2

Titel: Révolution française Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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conventionnels déclarent qu’« à dater du jour
de la publication de la paix générale, la peine de mort sera abolie dans la
République ».
    Et la place de la Révolution – où la guillotine avait été si
longtemps dressée, où le bourreau avait tant de fois montré des têtes tranchées
à la foule et d’abord celle du roi –, cette place ensanglantée, s’appellerait
désormais place de la Concorde.

     
     
    SEPTIÈME PARTIE
    Brumaire an TV – Ventôse an V
    Octobre 1795 – Février 1797      
    « L’audace
est le plus beau calcul du génie »
     
    « Il y a trois partis
bien prononcés : les royalistes
    avec les fanatiques, les
anarchistes et les vrais républicains.
    Le troisième a combattu et
contenu
    alternativement les deux
autres. »
    Un commissaire au Directoire
    novembre 1795 (brumaire an IV)
    « À la guerre, l’audace
est le plus beau calcul du génie.
    Il vaut mieux s’abandonner à
sa destinée. »
    Napoléon BONAPARTE, général en chef de l’armée d’Italie
    avril 1796 (germinal an IV)
    « La Révolution
française monte au Capitole.
    L’Europe est finie, elle l’a
voulu…
    Toute espérance est bannie
de mon âme.
    Baissez la toile, la pièce
est jouée.
    La royauté n’est qu’une
vague réminiscence…
    Je n’aperçois ni jour, ni
moyens, ni issues. »
    Mallet du PAN
    1797 (an V)

     
     
    23.
    Le règne de la Concorde ?
    Qui peut y croire ou l’espérer, en ce 12 brumaire an IV (3
novembre 1795), en voyant le cortège des cinq Directeurs ?
    Ils ont été choisis par le Conseil des Anciens dans une
liste de cinquante noms établie par le Conseil des Cinq-Cents.
    Barras, La Révellière-Lépeaux, Reubell, Letourneur et Sieyès
– ce dernier refusera de siéger et sera remplacé par Carnot – sont tous des
régicides.
    Ils se sont installés dans deux fiacres escortés par cent
vingt dragons et autant de fantassins.
    Le cortège parti des Tuileries se dirige vers le palais du
Luxembourg, où le Directoire va siéger.
    Les Directeurs n’ont pas encore revêtu leur manteau et leur
habit d’apparat.
    Ils ne sont élus que depuis quatre jours et, dans le palais
du Luxembourg dont ils parcourent les pièces, ils constatent qu’il n’y a plus
aucun meuble, que depuis le départ du comte de Provence tout est à l’abandon. Les
« détrousseurs » de palais sont passés par là.
    Les Directeurs s’installent dans une petite pièce au premier
étage, autour d’une table branlante. Les sièges sont des chaises de paille, que
le concierge a prêtées. Il monte des bûches. La cheminée fume, et l’humidité
persiste.
    Mais on peut rédiger un procès-verbal d’installation, procéder
au choix des ministres, qui sont tous des modérés. Le ministre de l’intérieur
serait même royaliste, comme bon nombre de députés, ce qui laisse présager des
conflits entre les Directeurs régicides et les Conseils des Anciens et des
Cinq-Cents.
    Mais pour l’heure on parle costume. On veut de l’éclat, un
manteau nacarat, rouge clair aux reflets de la nacre, à doublure blanche, écharpe
bleue, broderie d’or, chapeau à panache tricolore.
    Les députés porteront la toge, et ceux des Cinq-Cents un
turban bleu avec un bouquet d’épis d’or.
     
    La France est misérable, mais ses représentants et ses
Directeurs sont résolus à jouir du luxe et des avantages du pouvoir.
    Et tant pis pour le peuple, celui des faubourgs ou celui qui
est sous les armes.
    Les uniformes des soldats qui escortaient les deux fiacres
directoriaux étaient usés, quant aux dragons ils montaient sans bottes et l’on
voyait leurs bas troués.
    Les troupes qui ont conquis la Belgique, celles qui en
Italie ont battu sous le commandement du général Schérer les Austro-Sardes ne
sont pas mieux loties !
    Il en va de même sur les bords du Rhin.
    « Les soldats de Pichegru sont dans une situation
déplorable, écrit un voyageur. Ils n’ont ni souliers, ni bas, ni chapeaux et
bientôt plus d’habits et de culottes. La misère les ronge et les fait déserter
par milliers dans l’intérieur. Ceux qui restent dans cet état sont vraiment des
héros. Il faut des millions en argent pour réparer ces maux. »
    Mais les assignats valent à peine la valeur du papier !
    Les Directeurs décident de cesser d’émettre cette monnaie
sans valeur. Et le 19 février 1796 (30 pluviôse an IV), ils brûlent place
Vendôme les planches servant à leur fabrication.
    Les trente-neuf milliards

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