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Révolution française Tome 2

Révolution française Tome 2

Titel: Révolution française Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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pièces d’artillerie aux Tuileries.
    À six heures du matin, ce lundi 13 vendémiaire, le général d’artillerie
Bonaparte, auquel Barras fait confiance, place les canons aux abords des Tuileries
qui deviennent ainsi une forteresse.
    Les pièces sont disposées de la place de la Révolution, ci-devant
Louis XV, au Palais-Égalité, ci-devant palais-Royal, tout au long de la rue
Saint-Honoré.
    D’autres sont mises en batterie sur la rive gauche, du pont
de la Révolution au pont National. Les troupes de la Convention ne risquent
plus d’être cernées et submergées par le nombre des sectionnaires. Elles gênent
les troupes de Danican dans leurs communications d’une rive à l’autre de la
Seine.
    Ainsi, lorsque vers dix heures du matin, Barras inspecte les
postes de défense, il constate l’efficacité, l’œil d’aigle de ce général
Bonaparte qui semble déjà subjuguer les soldats qui ne le connaissaient pas, quelques
heures auparavant.
     
    Bonaparte saute à cheval, va d’un poste à l’autre, s’arrête
seulement quelques minutes, écoute les rapports des officiers. Il répète qu’il
veut qu’on tire à mitraille et il promet qu’il suffira de quelques minutes pour
balayer les troupes adverses.
    Le général Danican n’a pas pris d’initiative, semblant
compter sur le nombre.
    Mais sur les trente mille sectionnaires, on n’en compte que
sept ou huit mille résolus à se battre. Ils sont plus nombreux que les soldats
de l’armée de l’intérieur. Mais ceux-ci disposent de l’artillerie.
    Et tout au long de la matinée, des sans-culottes des
faubourgs, des « tape-dur », les rejoignent. Ils ont une revanche à
prendre sur ces sectionnaires, cette Jeunesse dorée, qui les ont vaincus, dans
les journées de prairial, et humiliés, pourchassés, depuis.
    Et Barras, Tallien, Fréron savent qu’aux yeux des troupes
républicaines, ces sans-culottes sont une caution révolutionnaire.
    Or, ce que demande le général Danican dans un message à la
Convention, c’est leur renvoi.
    « La paix peut s’établir en un clin d’œil, écrit
Danican vers trois heures de l’après-midi ce 13 vendémiaire, si la Convention
nationale désarme ceux que les Comités ont armés la veille. »
    Barras ne répond même pas à la proposition du général
Danican.
     
    Le temps passe. On s’observe l’arme au pied. Il pleut.
    Quand l’averse cesse, le général Danican fait mouvement dans
la rue Saint-Honoré, bientôt pleine de sectionnaires. Ils forment une masse compacte
autour de l’église Saint-Roch.
    Tout à coup vers quatre heures et demie, un coup de feu, tiré
sans doute de l’une des maisons sur les sectionnaires, qui répondent par une
salve. Les soldats aussitôt réagissent avec l’assurance de vieilles troupes
aguerries par des mois de combat.
    Ils tirent, écrit un témoin, « comme s’ils eussent été
à la noce ».
    Napoléon Bonaparte assure que les coups de fusil furent
tirés de l’hôtel de Noailles où s’étaient introduits les sectionnaires.
    « Les balles arrivaient jusqu’au perron des Tuileries, dit-il.
Au même moment une colonne de sectionnaires déboucha par le quai Voltaire, marchant
sur le pont Royal. Alors on donna l’ordre aux batteries de tirer. »
    Dans les rues, sous le tir à mitraille des canons, c’est la
débandade des sectionnaires. Ceux qui se regroupent sur les marches de l’église
Saint-Roch sont fauchés. L’église est enlevée.
    La colonne qui avançait quai Voltaire est dispersée.
    Napoléon, qui se dirige rue Saint-Honoré vers le bâtiment
des Feuillants, a son cheval tué sous lui.
    Les soldats se précipitent pour l’aider à se relever. Il est
indemne. Il donne l’ordre de balayer les rues à la mitraille, puis à l’arme
blanche.
    Il suffit de quelques obus pour que la centaine d’hommes qui
résistent au théâtre de la République soient délogés.
     
    « À six heures tout était fini », dit Bonaparte.
    Il est entouré par les conventionnels qui viennent le féliciter
d’avoir « sauvé la République ».
    Il entend les discours de Barras puis de Fréron qui à la
tribune de la Convention font acclamer son nom.
    Il écrit à son frère Joseph :
    « Enfin tout est terminé, mon premier mouvement est de
penser à te donner de mes nouvelles. Comme à l’ordinaire je ne suis nullement
blessé. »
    Mais les éloges qu’on lui décerne ont leur contrepartie.
    Il est le général Vendémiaire, celui qui a fait

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