Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Révolution française Tome 2

Révolution française Tome 2

Titel: Révolution française Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
l’oisiveté,
au crime de la rébellion cette jeunesse insensée qui, dans le sein de l’indifférence,
oublie qu’elle a une patrie à défendre, des droits à soutenir, et des lauriers
à partager. »
    Les rafles se multiplient au café de Chartres, dans les
théâtres et tous les lieux publics.
    Les jeunes gens se réfugient dans les maisons de jeu, les « étouffoirs »
clandestins ou tolérés par la police.
    Les « étouffoirs » se multiplient boulevard des
Italiens, surnommé le « Petit Coblence ».
    Et la Jeunesse dorée se dissout dans les tripots, les salons,
les mondanités.
    Elle est la principale victime de Vendémiaire.
     
    Ainsi, Paris change en même temps que triomphe Barras qui
pousse Bonaparte dans les bras de Joséphine de Beauharnais, et fait de lui un
général de division, d’abord commandant en second de l’armée de l’intérieur, puis
le commandant en chef, succédant à Barras lui-même.
    Les deux hommes sont critiqués, Barras, vicomte de
Fox-Amphoux, incarne la corruption du pouvoir.
    On chante :
    Si sa pourpre est le salaire
    laire, laire, laire
    Des crimes de Vendémiaire
    Fox-s’Amp houx !
    Il n’a pas quarante ans
    Mais aux âmes damnées
    Le crime n’attend pas
    Le nombre des années.
    Et les « honnêtes gens » trouvent Bonaparte « jacobin
à l’excès », condamnent le « général Vendémiaire ».
    Mais Napoléon Bonaparte hausse les épaules :
    « Je tiens au titre de général Vendémiaire, dit-il, ce
sera dans l’avenir mon premier titre de gloire. »
    Il est un homme nouveau, surgissant au moment même où les conventionnels,
même s’ils ont par le décret des deux tiers trouvé le moyen de prolonger leur
vie politique, sont las.
    « Quatre années toujours sous le fer des assassins ont
épuisé nos facultés physiques et morales », dit le Montagnard Dubreuil.
    « Il est bien temps que nous quittions la place »,
ajoute Merlin de Thionville.
    Ils se savent rejetés, haïs, méprisés parce que la disette
et la misère écrasent toujours le peuple des faubourgs.
    Le peuple ne rêve même plus au rétablissement du maximum du
prix des denrées. Que peut-on contre l’alliance des plus riches ?
    Car le peuple constate que les « ventres pourris »
de la Convention sont indulgents pour les « ventres dorés » qui ont « fait »
Vendémiaire.
    Un rapport de police indique :
    « Dans les faubourgs, on observe que les révoltés de
prairial étaient moins coupables que ceux du 13 vendémiaire puisque les
premiers ne demandaient que du pain et que ceux-ci voulaient attaquer et
anéantir la représentation nationale, et cependant ceux de prairial ont éprouvé
une bien plus grande sévérité… Les patriotes de prairial allaient par
charretées à l’échafaud et les rebelles du 13 vendémiaire ont apitoyé la
Convention nationale et courent en poste sur les grandes routes… »
    Mais le temps des insurrections est passé.
    « Les Tuileries sont changées en un camp de guerre. On
n’y voit que tentes, canons, et soldats qui font bouillir la marmite au pied
des arbres et des murs des terrasses.
    « Les Champs-Élysées offrent le même aspect. Toutes les
avenues des Tuileries et de la Convention sont hérissées de fer et de soldats.
    « Jamais appareil de guerre ne fut plus menaçant et
plus formidable dans cette cité des arts et des plaisirs. »
    L’Américain Gouverneur Morris, qui voit ces soldats de
toutes les armes éparpillés dans les places, les rues, sur les ponts, conclut :
« Je continue à être persuadé que les représentants de cette nation
tomberont sous la domination d’un despote unique. »
    Et Ruault est plus précis :
    « Le canon qui a foudroyé les royalistes et les
mécontents a tué aussi l’amour de la République dans un grand nombre de cœurs. Cette
façon d’assumer une République en dégoûte tous les hommes sensibles, tous les
amis de l’humanité. Le gouvernement militaire établi depuis huit jours
épouvante tous les bons esprits.
    « La Convention vient de se mettre dans la dépendance
de soldats qui créeront peut-être demain un Imperator, un César. »
     
    Pourtant, dans sa dernière séance, le 4 brumaire an IV (26
octobre 1795), la Convention décrète une amnistie générale pour « tous les
faits relatifs à la Révolution », exception faite des prêtres réfractaires,
des émigrés, et des « vendémiairistes ».
    On crie « Vive la République ! ».
    Puis les

Weitere Kostenlose Bücher