Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Révolution française Tome 2

Révolution française Tome 2

Titel: Révolution française Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
patriotes
italiens :
    « Peuple d’Italie, l’armée française vient briser vos
chaînes : le peuple français est l’ami de tous les peuples, venez
au-devant de lui. »
    Et ces patriotes, ceux-là que Buonarroti avait rassemblés à
Oneglia au temps où Bonaparte n’était que le général d’artillerie de l’armée d’Italie,
proclament la République.
    Mais Bonaparte devance les inquiétudes des Directeurs en
abandonnant ces patriotes dès lors qu’il peut signer un armistice avec le roi
du Piémont.
    La royauté est maintenue, le souverain cède la Savoie et
Nice à la France, et verse une indemnité de guerre de trois millions.
    Un autre armistice est conclu avec le duc de Parme – qui lui
coûte deux millions de lires, des approvisionnements et vingt tableaux que
viendra choisir une commission d’artistes français.
    Ce Bonaparte est un homme comme les aiment les Directeurs, qui
ne s’embarrasse pas de grands principes !
    Après la victoire de Lodi, il est maître de la Lombardie. Et
dans les salons Barras fait acclamer Joséphine de Beauharnais, qu’il qualifie
de « Notre-Dame des Victoires » !
    Ils n’imaginent pas que Bonaparte au lendemain de Lodi avoue
qu’il « ne se regarde plus comme un simple général, mais comme un homme
appelé à influer sur le sort d’un peuple ».
     
    Et le peuple s’enflamme pour ce général et ses soldats.
    « Tandis que nous souffrons mort et passion à l’intérieur,
écrit le libraire Ruault, le 20 floréal an IV (9 mai 1796), nos soldats
poursuivent dans les Alpes et au-delà le roi de Sardaigne, l’épée dans les
reins… C’est une chose bien étonnante et qui sera une merveille dans la
postérité que le courage et l’intrépidité de nos jeunes gens de la réquisition.
Il fallait qu’il y eût une révolution en France pour apprendre à l’Europe que
le Français libre est le peuple de la Terre le plus formidable. »
     
    Et le contraste est accablant avec ce qui se passe à l’intérieur
du pays.
    La misère s’est encore aggravée.
    Sans les distributions de pain organisées par le Directoire,
à raison d’une livre de pain par jour pour quatre assignats -pour rien donc –, nombre
de citoyens seraient morts de faim.
    Mais les Directeurs sont contraints d’abaisser cette ration
à soixante-quinze grammes ! On la complète avec du riz, mais on ne peut le
cuire car le bois manque ! Et en cet an IV, on relève dix mille décès de
plus que la moyenne des années précédentes.
    L’opinion accable ce « gouvernement qui n’a jamais été
si lâche que nous le voyons aujourd’hui… La probité, la vertu, une certaine
austérité de mœurs qui ont toujours été dans les Républiques naissantes et sans
lesquelles elles ne peuvent subsister longtemps, ne se trouvent point dans la
nôtre.
    « On ne voit dans les bureaux de ces messieurs que des
hommes corrompus qui vendent à prix d’or les places, les emplois, les fonctions
à la disposition des ministres. On marchande avec eux comme on fait des denrées
du marché, et celui qui paie le plus obtient la préférence. Les députés
eux-mêmes agiotent, trafiquent honteusement avec les agents de change, l’or et
l’argent et toute espèce de marchandise. Ces pratiques infâmes corrompent l’esprit
public à Paris et dans tous les départements. Elles avilissent tous les agents
du gouvernement et des administrations. Le système républicain est tellement
gangrené dans toutes ses branches diverses qu’il paraît impossible qu’il puisse
aller plus loin qu’une année si la vertu et les bonnes mœurs ne prennent pas
très incessamment la place de tant de vices. »
    Tel est l’esprit public et si les Directeurs s’inquiètent de
son évolution, c’est que dans les rapports des indicateurs de police on
souligne que l’on entend de plus en plus souvent les citoyens les plus pauvres
s’exclamer : « Au moins, du temps de Robespierre on avait du pain ! »
    Et un homme raisonnable comme Ruault, éditeur et libraire, citoyen
aisé et éclairé, écrit :
    « La grossièreté des sans-culottes était rebutante, hideuse
sans doute, mais ils n’avaient point la froide cruauté des agents actuels. Ils
n’agissaient pas avec la réflexion et l’intention du mal, comme ces messieurs d’aujourd’hui. »
     
    Mais ce sont surtout les propos de Babeuf qui paraissent
dangereux aux Directeurs. Ils se répandent alors que Babeuf, depuis la
fermeture du club du Panthéon,

Weitere Kostenlose Bücher