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Révolution française Tome 2

Révolution française Tome 2

Titel: Révolution française Tome 2 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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vit toujours dans la clandestinité.
    Il aurait dit que « réveiller Robespierre… c’est
réveiller tous les patriotes énergiques de la République et avec eux le peuple
qui autrefois n’écoutait et ne suivait qu’eux… Le robespierrisme est la
démocratie, et ces deux morts sont parfaitement identiques : donc en
relevant le robespierrisme vous êtes sûr de relever la démocratie. »
    Il affirme que la « Révolution française est une guerre
déclarée entre les politiciens et les plébéiens, entre les riches et les
pauvres ».
    Il veut réaliser un « état de communauté ».
    « Tout ce que possèdent ceux qui ont au-delà de leur
quote-part individuelle de ces biens de la société est vol et usurpation, il
est donc juste de le leur reprendre. »
    Et il avance que « ce système est démontré praticable
puisqu’il est celui appliqué aux douze cent mille hommes de nos douze armées :
ce qui est possible en petit l’est en grand ».
    Babeuf reçoit le soutien financier de Le Peletier de
Saint-Fargeau, frère du conventionnel assassiné pour avoir voté la mort du roi,
et l’appui du ci-devant marquis Antonelle.
    Avec l’écrivain Sylvain Maréchal, Darthé – ancien accusateur
public du tribunal révolutionnaire d’Arras –, Buonarroti, et le membre du
Conseil des Cinq-Cents, l’homme de Varennes, Drouet, ils constituent un « Directoire
de salut public ».
    Les « babouvistes » cherchent à pénétrer l’armée. Le
capitaine Grisel est chargé de recruter des affidés dans le camp militaire de
Grenelle. D’autres s’occupent de la légion de police.
    Des alliances sont conclues entre babouvistes et anciens
Montagnards. Mais cette « conspiration des Égaux » est constamment
surveillée par la police du Directoire. Et peut-être même favorisée par Barras,
ou Fouché qui est lié à Babeuf. Ils peuvent l’utiliser comme force de manœuvre,
épouvantail, ou bouc émissaire.
    À la fin avril et au début du mois de mai 1796 (floréal an
IV), les Directeurs se décident à agir.
    Carnot, en effet, hostile aux babouvistes a reçu le
capitaine Grisel qui a trahi ses compagnons.
    Ils sont arrêtés le 10 mai, et sont promis à la Haute Cour
de justice qui siégera à Vendôme.
    Et toute la France, par ce procès devant la plus haute
juridiction du régime, saura que le Directoire frappe – après les royalistes – la
faction anarchiste : ce qui rassurera les « bons citoyens », en
montrant que les Directeurs, régicides et anciens terroristes, sont les
défenseurs des propriétés et de l’ordre contre ceux qui veulent « réveiller
Robespierre ».
    Cette preuve d’autorité est nécessaire car les succès et l’attitude
de Bonaparte commencent à préoccuper les Directeurs.
    Bonaparte a fait une entrée triomphale à Milan, le 15 mai
1796 (26 floréal an IV).
    « Viva Buonaparte il liberatore dell’Italia ! »
crie la foule. Les patriotes italiens ont constitué un Club jacobin, créé une
garde nationale, Bonaparte écrit au Directoire : « Si vous me
continuez votre confiance, l’Italie est à vous. »
    Et il ajoute : « Je mets à la disposition du
Directoire deux millions de bijoux et d’argent en lingots, plus quatre-vingts
tableaux, chefs-d’œuvre de maîtres italiens. Et les Directeurs peuvent compter
sur une dizaine de millions de plus. »
    Or, il reçoit des Directeurs l’ordre de se diriger vers l’Italie
du centre et du sud, Livourne, Florence, Rome, Naples cependant que le général
Kellermann, commandant l’armée des Alpes, le remplacera à Milan et en Lombardie.
    Bonaparte refuse.
    « Persuadé que votre confiance reposait sur moi, répond-il
aux Directeurs, ma marche a été aussi prompte que ma pensée. Chacun a sa
manière de faire la guerre. Le général Kellermann a plus d’expérience et la
fera mieux que moi ; mais tous les deux ensemble nous la ferons fort mal. Je
crois qu’un mauvais général vaut mieux que deux bons. »
    Et il offre sa démission.
    Murat, qui s’est illustré le 13 vendémiaire et qui a suivi
Bonaparte à l’armée d’Italie, l’interroge :
    « On assure que vous êtes si ambitieux que vous
voudriez vous mettre à la place de Dieu le Père. »
    Napoléon Bonaparte le toise :
    « Dieu le Père ? Jamais, c’est un cul-de-sac ! »
répond-il.
    Comment les citoyens Directeurs, ces messieurs du palais du
Luxembourg, pourraient-ils accepter la démission d’un homme tel que

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