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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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l’orgueil. Cela vous sera fatal… Cela nous sera fatal à tous les deux. » Il ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose, puis se ravisa et s’éloigna brusquement.
    Je me frottai le front. « Merde ! » lançai-je. Un agent officiel qui passait par là me jeta un coup d’œil étonné. Je repartis, longeai l’église, me dirigeai vers le hêtre pourpre et me laissai tomber sur le banc que les branches ombrageaient. Des gens continuaient à franchir dans les deux sens la porte qui menait au campement. Je frissonnai car l’air s’était refroidi.
    L’éclat de Barak m’avait surpris. Quand je l’avais rencontré pour la première fois, l’année précédente, il était l’audace personnifiée, toujours prêt à narguer les personnages les plus haut placés. Mais à cette époque il était protégé par lord Cromwell et, comme Rich s’était plu à nous le rappeler, Cromwell avait rendu l’âme. D’une certaine façon, et il l’avait reconnu, Barak aspirait à mener une vie tranquille. Ç’avait été étrange, toutefois, de l’entendre me taxer d’entêtement et d’imprudence… Je me haussai du col : je protégeais mes clients, comme c’était le devoir de tout avocat honnête. Au milieu du monde souvent corrompu de la justice, mon intégrité constituait mon trophée, mon identité. Cela même allait-il m’être retiré par ces courtisans narquois ?
    Cependant, après être resté quelque temps sous l’arbre un calme se fit en moi. Je savais que je m’accrochais à ma réputation d’intégrité parce que, après les coups reçus au cours de cette longue journée, c’était tout ce qui me restait. Et je n’avais pas le droit d’impliquer Barak dans mon imprudent désir de défier Rich. Mais je ne pouvais pas non plus abandonner mes clients si, comme je l’espérais, nous avions la moindre chance de gagner le procès. Il était impossible que Barak ignore cela.
    Je me redressai en entendant un bruit de pas, soudain conscient que j’étais toujours en danger. Une silhouette floue s’approchait sur l’herbe… Je fus soulagé de voir qu’il s’agissait d’une femme. Sa robe bruissait sur le tapis de feuilles mortes tombées sous l’arbre. À ma grande surprise, je reconnus Tamasin, vêtue de sa robe jaune et parée d’un beau collier d’argent.
    « Mam’selle Reedbourne ? »
    Elle me fit une révérence puis se dandina devant moi. Elle paraissait nerveuse et avait perdu son air impertinent habituel.
    « Pourrais-je vous parler, monsieur ? demanda-t-elle d’un ton hésitant. Je vous ai aperçu sur ce banc…
    — De quoi s’agit-il ?
    — D’un sujet important, monsieur. Pour moi.
    — Très bien. » Je désignai le banc d’un geste et elle s’assit à côté de moi. Elle ne parla pas tout de suite, semblant réfléchir à ce qu’elle allait dire. Je scrutai son visage. Avec ses hautes pommettes, sa bouche pulpeuse et son menton volontaire, c’était vraiment une très jolie fille. Elle avait l’air si jeune, cependant, pratiquement encore une enfant.
    « Mlle Marlin a été emmenée chez sir William pour y subir un nouvel interrogatoire, finit-elle par dire.
    — Je le sais. Barak et moi venons de passer un moment avec lui. Et avec sir Richard Rich.
    — Mlle Marlin avait l’air furieuse. Elle déteste cordialement sir William.
    — C’est ce que j’ai constaté mercredi quand on vous a fait venir pour être interrogées. »
    Elle rougit au souvenir de son subterfuge. « Vous auriez eu intérêt à nous laisser en paix, Barak et moi. Je suis chargé d’une mission extrêmement confidentielle.
    — Oui, monsieur.
    — Nous nous sommes disputés. Il a dû vous en parler. Maître Jack est fort insolent.
    — Il se fait du souci, monsieur.
    — En général, c’est moi qui me fais du souci… Mais il se peut qu’il ait raison, cette fois-ci », ajoutai-je après un instant d’hésitation, je la fixai. Je me demandais bien ce que mon assistant lui avait révélé de notre mission. Le moins possible, espérais-je, pour la propre tranquillité d’esprit de cette petite. « Savez-vous où il est en ce moment ?
    — Il vient de partir visiter le campement… Monsieur, je voulais vous dire…, ajouta-t-elle, avant de se taire derechef.
    — Oui ? » fis-je pour l’encourager. Cela n’avait sans doute pas été facile pour elle de venir me trouver, moi, le vieux patron grincheux de Barak…
    — Je regrette le stratagème du jour de

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