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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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terriblement. Ne vous montrez pas trop dur envers lui. »
    Je pris une profonde inspiration. « Je vais réfléchir à ce que vous m’avez dit, mam’selle.
    — Je n’en demande pas plus, monsieur.
    — Soit. Je vois que vous tenez à lui. Et lui à vous, peut-être ?
    — J’espère que lorsque ce fichu voyage sera terminé, Jack et moi on pourra se revoir à Londres. Mais la décision lui appartient. »
    Je hochai la tête. « Dites-moi. Comment êtes-vous passée de l’atelier de couture au service de Mlle Marlin et de lady Rochford ?
    — Après la mort de Jeanne Seymour, sa maisonnée a été démantelée. J’ai obtenu un poste chez Mme Cornwallis, la confiseuse de la reine. Elle m’a enseigné l’art de confectionner des friandises et des sucreries.
    — Vous êtes également devenue l’amie de Mlle Marlin, pas vrai ?
    — C’est une brave femme.
    — Vous avez le don de nouer des amitiés profitables. Mais, comme vous le dites, les pauvres sont forcés de faire flèche de tout bois.
    — Quand le roi a épousé la reine Catherine, l’année dernière, étant donné qu’elle aussi aime les friandises, j’ai été engagée dans sa maison et placée sous les ordres de Mlle Marlin, qui s’est montrée très bonne pour moi.
    — Mlle Marlin est une femme étrange.
    — Elle est gentille avec moi. Les autres femmes se moquent d’elle. »
    Et vous, vous êtes naturellement bonne, pensai-je. Oui, je pense que vous l’êtes. « Et lady Rochford ? demandai-je, quel genre de personne est-ce ?
    — Je n’ai guère affaire à elle. Tout le monde a peur de cette femme. On dit qu’elle est dangereuse.
    — L’est-elle ?
    — Je crois que oui. Elle adore recueillir des racontars épicés et les porter là où ils causeront le plus de dommages. » Elle fronça les sourcils. « Si elle n’est pas bête, elle se comporte bêtement, m’est avis.
    — Dangereusement.
    — Oui. Elle a toujours été ainsi. Pourtant, elle est très attachée à la reine. Elles sont devenues des amies intimes.
    — J’ai vu la reine aujourd’hui.
    — À Fulford ? demanda-t-elle après un instant d’hésitation.
    — Oui. À Fulford. Jack vous a raconté ce qui m’est arrivé là-bas ? »
    Elle baissa les yeux. « C’étaient des paroles cruelles.
    — Je suis d’accord avec vous. Vivement qu’on quitte York ! »
    Elle se leva. « Il faut que je m’en aille, monsieur. Je dois voir comment va Mlle Marlin.
    — Barak sait-il que vous êtes venue me parler ?
    — Non, monsieur. Je suis venue de mon propre chef.
    — Eh bien, Tamasin, vous m’avez charmé, comme vous en avez sans doute charmé beaucoup d’autres. Voulez-vous que je vous raccompagne à votre résidence ?
    — Non, merci, répondit-elle en souriant. J’ai l’habitude de me débrouiller toute seule, je le répète.
    — Alors, bonne soirée ! »
    Elle fit une révérence, puis repartit d’un pas ferme et se perdit dans la foule. Je la regardai s’éloigner. Je m’étais trompé sur son compte, c’était une femme de caractère. Peut-être Barak avait-il rencontré quelqu’un à sa mesure…

20.
    LE COURAGE QU’AVAIT MONTRÉ TAMASIN en me livrant ses confidences me rendit penaud, et me fit regretter mon manque de courtoisie envers elle ces derniers jours. Le froid commençait à me gagner, alors je me levai du banc et, dans l’espoir de retrouver Barak, décidai d’aller visiter le campement qui s’étendait de l’autre côté de la route. Je franchis la porte située près de l’église Saint-Olav, puis empruntai le sentier menant à l’une des barrières de la clôture en osier surveillées par des gardes. Je montrai mes papiers et on me laissa passer. Mes narines furent immédiatement assaillies par une forte odeur de fumée de bois, de corps mal lavés et d’excréments. Au moment où je pénétrais dans le champ, qui, labouré par les chaussures et les sabots des chevaux, avait déjà l’apparence d’un bourbier, un cor résonna tout près. Des hommes, portant des écuelles de bois et des chopes, se dirigèrent vers le brasero le plus proche. Vu l’heure tardive, ils devaient avoir faim.
    Un large groupe se rassemblait autour d’un feu – une grande flambée de bûches allumée dans une fosse rectangulaire, surmontée d’un immense hâtier, haut de six pieds et long de douze, gigantesque broche métallique sur laquelle rôtissait un bœuf entier. Chargés de fagots

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