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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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tous mes membres. La reine me dévisagea. De près elle paraissait encore plus jeune, presque une enfant. Or, malgré son air troublé, les yeux noisette étaient empreints de sensualité. Lady Rochford fit un pas en avant.
    « Il a été pris au dépourvu, Votre Majesté, déclara-t-elle d’un ton hargneux. Il a perdu de sa superbe, depuis la dernière fois où je l’ai rencontré. »
    Je restai coi, attendant que la reine dise quelque chose. Après un moment de silence, elle reprit la parole. « Lady Rochford m’indique que Tamasin Reedbourne et maître Barak se trouvent sous votre protection.
    — En effet, Votre Majesté.
    — Je vous ai vu à Fulford. J’ai été peinée de la façon dont on vous a alors traité.
    — Cela n’a aucune importance. »
    Elle poussa un profond soupir. « On me dit qu’on a essayé d’attenter à votre vie, aujourd’hui.
    — Oui, Votre Majesté. Une tige épineuse avait été placée sous la selle de mon cheval. Un ami qui montait le cheval aurait été tué si maître Barak n’avait pas réagi promptement. »
    La reine regarda lady Rochford. L’espace d’un instant, la stupeur sembla la rendre muette, puis elle se reprit. « Savez-vous, monsieur, pour quelle raison quelqu’un agirait de la sorte ? »
    J’hésitai. « Non, Votre Majesté. Toutefois, cette attaque n’est pas la première dont je suis victime. » Je jetai un coup d’œil à lady Rochford. « Sir William Maleverer s’occupe de cette affaire.
    — Vous voyez, Votre Majesté ! s’exclama lady Rochford. Vous avez noté la façon dont il m’a regardée ? Il croit que j’y suis pour quelque chose.
    — Vraiment ? » me demanda la reine, un frisson dans la voix.
    J’hésitai à nouveau avant de répondre. « Je n’ai aucune idée de l’identité du coupable. »
    Elle prit une profonde inspiration. « Je vous ai convoqué, monsieur, afin de vous assurer que ma maison n’a rien à voir avec cette affaire.
    — Merci, Votre Majesté. Je crois que ç’a à voir avec… une autre affaire que celle qui nous a mis en contact, lady Rochford et moi. »
    Une expression de peur passa derechef sur le visage de la reine. Elle jeta un coup d’œil à lady Rochford.
    « De quelle affaire parlez-vous ? demanda cette dernière d’un ton brusque.
    — Cela a un rapport avec la conjuration. »
    Elle eut l’air déconcertée. « Je vois. »
    La reine leva les deux mains. « Je ne veux rien savoir à ce sujet ! On ne m’entretient jamais de politique et je ne souhaite pas que vous m’en parliez. »
    Sa stratégie de survie consistait-elle à se tenir à l’écart des factions ? Elle me regarda droit dans les yeux. « Quant à ce que ces gens ont vu à Sainte-Marie, reprit-elle en jetant un coup d’œil à Barak et Tamasin, qui n’avaient pas desserré les lèvres, vous avez tous promis à lady Rochford de n’en rien dire. Je… je compte sur vous », ajouta-t-elle en se redressant pour se donner l’air d’une reine, et non pas d’une adolescente apeurée.
    À court de réponse adéquate, j’inclinai la tête.
    « Vous n’avez informé personne de ce que vos amis ont vu, n’est-pas ? s’enquit lady Rochford d’une voix perçante.
    — Personne. Je le jure. »
    L’air soulagé, elle parla d’un ton plus léger. « Il est dommage que Culpeper ait été aperçu ce soir-là. La reine avait envie de jouir de la compagnie de quelqu’un de son âge, je vous le répète. Il n’y a rien eu d’indécent. Je suis restée constamment avec eux.
    — C’est la pure vérité, renchérit Catherine Howard. Vous fiez-vous à la parole de votre reine ? »
    Je la fixai du regard. « Oui, Votre Majesté. » Et j’étais sincère. J’étais plus certain que jamais que ses rendez-vous avec Culpeper s’étaient déroulés en toute innocence sous le regard de lady Rochford. Elle n’oserait pas aller plus loin. Je plaignais cette toute jeune fille plutôt naïve, ou sans grande intelligence, d’être mariée au roi Henri et d’avoir été jetée au milieu de la meute de loups des courtisans.
    Elle sourit. « Eh bien, je vous remercie. Soyez certains que vous serez récompensés dès que nous rentrerons à Londres.
    — Nous ne cherchons aucune récompense, Votre Majesté.
    — Alors, merci à nouveau. Et j’espère que la personne qui vous cause ces ennuis, quelle qu’elle soit, sera arrêtée et punie comme elle le mérite.
    — Tenez bien votre promesse ! insista

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