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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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lequel portait une magnifique robe noire aux larges parements de fourrure. Ils s’arrêtèrent devant nous, et Maleverer posa ses mains sur ses hanches.
    « Eh bien ! aboya-t-il. Il paraît que vous avez encore eu des ennuis.
    — Cet homme les attire comme un aimant ! s’exclama Rich avec hargne.
    — Que s’est-il passé ? »
    Je désignai d’un signe de tête le jardinier qui continuait à tailler les rosiers près du bâtiment. « Quelqu’un a glissé une de ces tiges épineuses sous la selle de mon cheval. » Je brandis la tige que je tenais toujours à la main. »
    Maleverer sifflota. « Tudieu ! Quelle audace ! »
    — Pas vraiment. Il y avait une telle cohue dans l’église qu’il était impossible de s’inquiéter d’une présence dans telle ou telle stalle. Les parois sont si hautes que quelqu’un a pu se placer dos à l’ouverture et introduire quelque chose sous la selle sans attirer l’attention. » Dereham se trouvait dans l’écurie, songeai-je. Et Craike avait indiqué qu’il s’y était rendu de bonne heure. Le coupable pouvait être n’importe qui, parmi des centaines de personnes.
    « Le diable l’emporte ! s’écria Maleverer. C’est un opportuniste et un malin. Par conséquent, il n’a pas abandonné la partie et on n’est pas plus avancés dans notre enquête. » Il se renfrogna et je me dis : Toi, tu m’utilises comme un appeau…
    « Vous accompagnez le cortège, sir William ?
    — Jusqu’au bout. J’ai à faire à Londres… Vous n’êtes pas encore débarrassé de moi, ajouta-t-il en souriant. Et votre cheval ? demanda-t-il en regardant Genesis.
    — Pour le moment, il refuse qu’on le monte.
    — Il faut qu’on vous en trouve un autre. On peut mener le vôtre par la bride à l’arrière. Cela va tout retarder. Les chariots ne se mettront pas en route tant que les dignitaires n’auront pas pris place à la tête du cortège. » Il me foudroya du regard comme si j’avais fait exprès de tout désorganiser. « Attendez là ! » me lança-t-il avant de s’éloigner à grands pas.
    Rich me sourit. « J’espère que vous n’aurez plus d’ennuis, confrère. Que ferait-on sans vous au Guildhall ? » Il pivota sur ses talons et emboîta le pas à Maleverer. Le teint blême et le front soucieux, Giles se tourna vers moi.
    « On a essayé de vous tuer ? » fit-il, atterré.
    Je soupirai. « Depuis quelque temps, déjà. C’est la troisième tentative.
    — Mais pourquoi donc ?
    — Je n’en sais fichtre rien. Peut-être parce que cette personne pense que j’ai vu les documents contenus dans le fichu coffret qu’on a trouvé chez Oldroyd.
    — Vous croyez que ces agressions sont l’œuvre du voleur ? fit-il, scandalisé.
    — Oui. Et le plus drôle, c’est que j’ai entrevu très peu de ces papiers. Pas assez, en tout cas, pour en comprendre l’importance. Je suis désolé, Giles, de vous avoir fait courir des risques, à vous aussi.
    — Ce n’est pas étonnant que vous sembliez si tendu. Je n’avais aucune idée… »
    Conduisant par la bride un grand cheval gris, un militaire d’un certain âge doté d’une barbe brune hirsute apparut. « Je m’appelle Templeman, dit-il. Ce cheval vous est destiné et on m’a demandé d’emmener le vôtre.
    — Merci. » Je suggérai à Giles de monter ce cheval tandis que j’enfourcherais Sukey. Le soldat saisit les rênes de Genesis et nous suivit jusqu’à la porte de l’enceinte. Après un ultime coup d’œil à Sainte-Marie, je passai sous l’arcade.
    Nous traversâmes lentement York, le roi, la reine et leur maisonnée en tête, suivis de la noblesse puis des dignitaires, et enfin des avocats. Derrière nous cahotait une immense file de chariots, une double rangée de soldats à cheval flanquant le cortège de chaque côté. Faire partie de cette imposante procession produisait une impression étrange, comme si l’on était emporté par un vaste fleuve. Rares étaient les Yorkais, désormais habitués à notre présence, qui s’étaient mis aux fenêtres, et les spectateurs avaient l’air satisfaits de voir le cortège s’en aller enfin.
    Nous nous engageâmes sur une route qui se dirigeait vers l’est, avançant pratiquement au pas, au son du frappement des sabots des chevaux et du grincement des centaines de chariots qui nous suivaient. La campagne était plate, marécageuse et constellée de mares. Le vent balayait la plaine, ébouriffant les

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