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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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l’endroit ? »
    Pour la première fois depuis notre départ d’York, il sourit.
    « Oh oui ! fit-il. C’est mon lieu de naissance. »
    Je m’étais demandé si le cortège tenterait de gravir la colline escarpée, opération que les chariots rendraient d’autant plus délicate. Mais nous nous arrêtâmes au bas des pentes, où, au milieu de champs gagnés sur les marécages, se trouvait un grand manoir. Tout le monde mit pied à terre et attendit. Quatre énormes chariots contenant les grandes cages où étaient enfermés les lévriers du roi passèrent devant nous en cahotant, au milieu des aboiements et des gémissements des bêtes.
    « Que va-t-il se passer, maintenant ? demandai-je à Templeman, qui tenait Genesis par la bride.
    — On va venir nous indiquer où nous sommes logés. » Il se tourna vers la prairie qui s’étendait près de nous. « C’est un endroit humide, commenta-t-il d’un ton lugubre. Je parie que lorsqu’on se réveillera, l’eau sourdra autour de nos sacs de couchage. Ce ne sera pas la première fois.
    — Je crois que je vais aller à pied jusqu’au village, dit Giles. Pour rendre une dernière visite au berceau de mon enfance.
    — Il y a longtemps que vous n’y êtes pas revenu ?
    — Plus de cinquante ans. Depuis la mort de ma mère. » Il mit pied à terre, décrocha sa canne de la selle et contempla la colline escarpée. « Personne ne se souviendra de moi aujourd’hui, mais je souhaite me recueillir sur la tombe de mes parents… Pourriez-vous surveiller mon cheval, l’ami ? demanda-t-il au militaire.
    — Oui, monsieur.
    — Cherchez-moi tout à l’heure, Matthew, dans le campement. Nous pourrons dîner ensemble, même si je n’ai pas la moindre idée de ce qu’on nous servira au milieu de ces champs.
    — Alors, à plus tard ! » fis-je. Il s’éloigna, se frayant lentement un chemin parmi la foule. Je regardai le manoir qui s’élevait au-delà de la prairie. La maisonnée royale s’était regroupée là-bas devant le portail : chatoiement de velours, de satin, d’acier et d’aigrettes Dépassant tout le monde de la tête et des épaules, une silhouette semblait le pivot du spectacle : le roi. Je me retournai, juste à temps pour voir un petit homme vêtu d’un pourpoint vert et blanc qui fendait la foule en jouant des coudes et se dirigeait vers moi. Il ôta son couvre-chef et me fit un profond salut.
    « Êtes-vous envoyé par sir William Maleverer ? demandai-je.
    — Non, monsieur. Votre présence est requise ailleurs.
    — Où donc ? Par qui ? demandai-je d’un ton brusque, soudain conscient que Barak n’était plus là pour me protéger.
    — Je n’ai pas le droit de vous le dire, monsieur. Mais je tiens mes instructions d’une haute autorité. »
    À contrecœur, j’acceptai de suivre l’envoyé à travers la foule. Je fus contraint de presser le pas pour rester dans son sillage. Dieu merci, il ne prenait pas la direction du manoir. Un bref instant, j’avais redouté qu’il se soit agi d’une convocation du roi. Je réussis à rattraper le messager. « Mais qui donc requiert ma présence ? » haletai-je.
    Il se jeta de côté pour laisser passer un énorme chariot cahotant chargé de quartiers de bœuf. « Vous n’allez pas tarder à le savoir, monsieur. »
    Il me conduisit dans un champ où l’on avait dressé plusieurs vastes tentes. Un certain nombre de femmes y entraient et en sortaient. J’en déduisis que ce devait être l’endroit où étaient logés les membres de la maison de la reine. Il se dirigea vers la plus grande, souleva un peu le rabat et inclina le buste pour m’inviter à entrer.
    L’intérieur était richement décoré. On avait jeté sur le sol des nattes de roseau, et de grosses bougies à la cire d’abeille répandaient une chaude lumière ambrée. À mon grand étonnement, Barak était présent, lui aussi, appuyé sur une béquille de bois. Près de lui se tenait Tamasin, les traits tendus. En face d’eux se dressait lady Rochford, l’air sévère et hautain. Et aux côtés de cette dernière, vêtue d’une robe de satin argenté et coiffée d’un attifet noir incrusté d’énormes perles, se tenait une petite femme rondelette que je reconnus. C’était la reine Catherine, devant qui je me prosternai immédiatement.
    « Levez-vous, je vous prie ! » fit-elle d’une voix douce de petite fille. Je me redressai et lui fis face, soudain conscient que je tremblais de

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