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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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Tour.
    « Puis-je vous aider ? » demandai-je d’un ton sec.
    L’homme fit volte-face. C’était le sergent Leacon, en civil, coiffé d’un bonnet au lieu du casque. Son jeune visage avait l’air soucieux.
    Il portait une épée, comme la plupart des Londoniens, d’ailleurs, me rassurai-je. Il ôta son bonnet et inclina le buste.
    « Messire Shardlake… » Il se tut brusquement en découvrant mon visage.
    « Oui, fis-je d’un ton lugubre, j’ai passé un mauvais moment à la Tour.
    — J’ai appris votre libération, monsieur. J’ai eu votre adresse à Lincoln’s Inn. Je suis désolé, monsieur, d’avoir eu à vous arrêter sur le quai. J’avais des ordres…
    — Que voulez-vous ?
    — Vous dire deux mots, monsieur, si c’est possible. »
    Il avait l’air fatigué et penaud. Il me fit pitié. « Eh bien, entrez, alors ! » Je passai devant lui, ouvris la porte et le conduisis dans la salle.
    « Pourriez-vous détacher votre épée, sergent ? Voyez-vous, je me méfie des lames en ce moment.
    — Bien sûr, monsieur. » Il rougit et s’empressa de se défaire de l’épée dans son fourreau. Je la pris et la posai contre la porte.
    « Bien, sergent. Que puis-je faire pour vous ?
    — On… On m’a révoqué de l’armée, monsieur. Je suis redevenu George Leacon. Au motif que j’avais laissé les deux soldats se saouler, offrant ainsi à l’assassin de Broderick l’occasion d’agir… » Il hésita puis poursuivit : « Il paraît que Radwinter s’est suicidé. À la Tour.
    — En effet.
    — J’ai été interrogé, hier, par l’archevêque Cranmer en personne. » Je scrutai son visage, mais seuls y transparaissaient l’abattement et l’épuisement. Cranmer ne lui avait donc pas appris que j’étais son informateur.
    — Oui ?
    — Il m’a demande comment il se faisait que les gardes aient pu se saouler.
    — Qu’avez-vous répondu ?
    — Qu’il s’agissait de deux soiffards et que les ivrognes réussissent toujours à se procurer de l’alcool. Ils l’avaient apporté illégalement à bord.
    — Qui avait choisi ces soldats ? demandai-je d’un ton neutre.
    — Le capitaine des gardes avait suggéré leur nom à sir William. À mon avis pour s’en débarrasser et éviter des ennuis durant le trajet du retour. Quand sir William m’a indiqué que ces deux-là devaient voyager sur le bateau, j’ai protesté en lui signalant que ce n’était pas un bon choix. »
    Je fronçai les sourcils. « Alors pourquoi les a-t-il malgré tout agréés ? »
    Il haussa les épaules. « Il ne voulait pas donner l’impression de suivre les conseils d’un simple sergent. Je pense qu’il a manqué de jugeote. »
    À nouveau cette expression… « Il a manqué de jugeote, et pourtant c’est vous qui payez les pots cassés. Vous êtes le bouc émissaire.
    — Il en a toujours été ainsi, monsieur. Sir William ne s’en est pas tiré indemne, lui non plus. Il paraît qu’il a été évincé du Conseil du Nord.
    — Dites-moi… Croyez-vous que Radwinter ait tué Broderick ? »
    Ma question parut le déconcerter. « Qui d’autre cela pourrait-il être ? Radwinter avait l’esprit de plus en plus dérangé.
    — Peut-être. » Le regardant droit dans les yeux, je lui demandai à brûle-pourpoint : « Le nom de Blaybourne vous dit-il quelque chose ? Ou Braybourne ?
    — Braybourne se trouve dans le Kent, monsieur, à une certaine distance du lieu dont je suis originaire. Avez-vous une nouvelle affaire de propriété foncière à y traiter ? » Il semblait intrigué et quelque peu inquiet, comme si l’homme à la mine négligée qu’il avait devant lui était en train de perdre la tête, lui aussi.
    « Ça n’a guère d’importance, répondis-je en souriant. Bien, maître Leacon, qu’est-ce qui me vaut votre visite ?
    — Cela peut vous paraître impudent de ma part après que je vous ai arrêté, mais…
    — Le dossier de la terre de vos parents. Bien sûr. » J’avais complètement oublié cette affaire.
    « Ils sont à Londres. Et maintenant que j’ai été révoqué je n’ai pas d’argent pour payer un avocat.
    — Je vais les recevoir. Une promesse est une promesse. Mais après deux mois d’absence j’ai besoin de quelques jours pour régler mes affaires. Amenez vos parents à mon cabinet mercredi. Ont-ils apporté leurs papiers ?
    — Oui, monsieur. » Son visage se détendit. « Merci, monsieur. Je savais que vous

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