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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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étiez un homme d’honneur. »
    J’eus un sourire narquois. « D’ici là j’aurai eu le temps de me faire raser et je serai plus présentable.
    — Je vous suis très reconnaissant, messire Shardlake.
    — Voici votre épée. » Je jetai un coup d’œil par la fenêtre. Il pleuvait à nouveau des cordes. « Je crains que votre trajet de retour ne soit arrosé. »
    Par la lucarne près de la porte d’entrée, je le regardai s’éloigner dans l’allée. Bon soldat, bon fils. À l’évidence, Leacon n’avait rien à voir avec ces événements. Mais Maleverer ? Manque de jugeote ? Ou bien avait-il scellé les lèvres de Broderick pour empêcher que celui-ci le désigne comme complice des conjurés ? Était-il en possession des documents ? Toutefois, il n’aurait pu m’assommer au Manoir du roi, puisqu’il était en voyage.
    Je remontai dans la chambre de Giles. Il dormait, mais au moment où j’entrai il remua et ouvrit les yeux.
    « Désolé, fis-je. Je vous ai réveillé ?
    — Je dors trop. » Il se dressa sur son séant. « Ce soir, je vais me lever pour dîner.
    — Guy affirme que vous devez rester alité encore quelques jours.
    — Je vais finir par prendre racine, s’esclaffa-t-il. Mais vous avez toujours l’air fatigué, vous aussi.
    — Je le suis, en effet. Et je viens de recevoir une visite. Le jeune Leacon. Il aimerait que je l’aide dans une affaire juridique. »
    Il haussa les sourcils. « Après vous avoir arrêté sur le débarcadère ? À votre place, je l’aurais envoyé sur les roses.
    — J’avais promis de l’aider à York. Et comme je le lui ai dit, une promesse est une promesse.
    — C’est tout à fait vrai, déclara-t-il avec force. Rien n’est plus important. Sauf si on est le roi, qui passe son temps à renier ses promesses.
    — Oui, répondis-je, l’esprit ailleurs.
    — Vous paraissez soucieux, Matthew.
    — Désolé. Simplement, je ne comprends toujours pas qui m’a assommé au Manoir du roi et qui a aidé Broderick à mourir. Qui s’est faufilé parmi nous et a agi en catimini tout ce temps. Et si cette personne se trouvait à bord, elle est à Londres en ce moment.
    — Vous croyez-vous en danger ? »
    Je secouai la tête. « Non. Si c’était le cas, quelque chose se serait passé depuis longtemps. » Je fis un sourire contraint. « Je devrais oublier tout ça. J’ai dit à Cranmer que je désirais désormais mener la vie tranquille d’un avocat.
    — Par les temps qui courent, c’est plus prudent.
    — Et ce, pour le reste de mes jours. Barak est de mon avis.
    — La vie d’avocat est agréable, dit Wrenne. Je peux en témoigner. » Il poussa un profond soupir. « Mais cela appartient au passé. Il faut que je trouve mon neveu et que je prenne mes dispositions. Je vais me rendre à Gray’s Inn. Peut-être pas demain, mais après-demain. » Il s’appuya sur son oreiller et ferma les yeux. Il est toujours faible, songeai-je. Aura-t-il assez de vigueur pour simplement remonter Chancery Lane jusqu’à Gray’s Inn ?
    Une fois de plus, je me rappelai les étranges paroles de Bernard Locke à la Tour. Il avait déclaré que Martin Dakin ne faisait pas partie des conjurés et qu’il ne courait aucun danger. Mais si ce n’était pas un conspirateur, qu’avait voulu dire Locke en affirmant qu’il ne courait aucun danger ? Je décidai de me rendre à Gray’s Inn dès le lendemain, à la recherche de Dakin.

46.
    BARAK ET TAMASIN RENTRÈRENT L’APRÈS-MIDI. Barak vint dans ma chambre, où je me reposais. Il avait l’air épuisé.
    « Je n’ai pas réussi à trouver mon camarade de Cheapside, annonça-t-il. Il est parti pratiquer une intervention hors de la ville. Il ne rentrera que demain. »
    Je plaçai la main sur ma mâchoire douloureuse. Il faut que j’aille voir Guy, me dis-je, pour qu’il y jette un coup d’œil. « Il n’est pas en train de cambrioler une maison, j’espère ?
    — Non. Il est vraiment serrurier, figurez-vous. Il installe des verrous dans une nouvelle maison, à la campagne. Pourquoi imaginez-vous toujours que mes relations ne sont pas fréquentables ?
    — Excuse-moi. » Je tirai sur ma manche, dégageant la menotte rouillée. « Je l’ai graissée pour atténuer le frottement, mais ça sent mauvais et ça salit ma chemise. Je ne me sentirai définitivement libéré de la Tour que lorsque j’en serai débarrassé.
    — Je tâcherai à nouveau de le trouver demain. On m’a

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