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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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l’air presque aussi âgé que le confrère Swann de Hull.
    « Le confrère Shardlake tente de retrouver des membres de la famille du confrère Martin Dakin, lui annonça l’intendant. Il est mort durant l’hiver d’il y a deux ans. Il n’avait ni femme ni enfant. »
    Le vieil avocat hocha la tête d’un air sagace. « Ah oui, je me le rappelle très bien. C’est l’école qui a géré ses biens. C’est triste lorsqu’un confrère meurt sans famille. Mais lui avait un parent, en fait, autant qu’il m’en souvienne.
    — Vraiment ? » fis-je, plein d’espoir. Même quelque enfant bâtard serait mieux que rien.
    Le vieil homme posa un doigt sur son menton. « Oui, il y avait quelqu’un. Il me semble bien. »
    Je maîtrisai mon impatience tandis que le confrère Gibbs commençait à fouiller dans une pile de papiers posés sur une étagère.
    « Je vous quitte, monsieur, me dit l’intendant.
    — Oui, merci. Je vous suis très reconnaissant. »
    Je me retournai vers le confrère Gibbs, qui brandissait une liasse de feuillets en souriant. « Voilà ! » fit-il. Il sortit un testament de la liasse. « Martin Dakin, décédé le 10 janvier 1540. À sa requête, tous ses biens ont été vendus et le produit de la vente, ainsi que ses économies – une somme conséquente, je constate –, dit-il en étudiant le testament, oui, c’est ça, il a légué cinquante livres à l’église Saint-Giles, à Cripplegate… Une église extrêmement favorable à la réforme, précisa-t-il en me regardant par-dessus ses lunettes. Certains la taxent même d’hérésie.
    — Oui, oui. Et le reste ?
    — Tout est légué à une seule personne.
    — Qui ?
    — Voyez vous-même, monsieur. »
    Le vieil homme me tendit le testament. Je lus le nom du légataire. Stupéfait, je restai bouche bée.
    « Et ce légataire a réclamé son héritage ?
    — Oh oui ! » Il fronça les sourcils. « Tout a été fait dans les normes.
    — Je n’en doute pas un seul instant. »
    Je comprenais à présent, je comprenais tout. Qui m’avait assommé à Sainte-Marie, qui avait aidé Broderick à mourir. Ainsi que l’identité de la personne qui détenait à présent les documents susceptibles de renverser le trône.

47.
    JE REMONTAI CHANCERY LANE la tête baissée afin d’empêcher l’eau de ruisseler de mon chapeau dans mes yeux, car il pleuvait plus fort que jamais. Après ma visite à l’intendant, j’étais retourné à Lincoln’s Inn pour méditer à la bibliothèque et débrouiller tout l’écheveau. À présent, je n’avais plus qu’à rentrer à la maison.
    La nuit était bien tombée quand, le cœur lourd, je m’engageai dans Chancery Lane. Les fenêtres des maisons éclairées se réverbéraient dans les mares, à la surface desquelles crépitait la pluie. Je m’emmitouflai davantage dans mon manteau, tandis que la maudite menotte blessait mon poignet meurtri et trempé.
    Je franchis la porte d’entrée en titubant. L’eau dégoulinait de mes vêtements sur les nattes de jonc. Joan, que je trouvai dans le vestibule, se tourna vers moi, protégeant sa lampe d’une main. « Messire Shardlake ! Mais, monsieur, vous êtes trempé comme une soupe ! Cette pluie ! Dans quel état va-t-on retrouver le verger ! Je vais vous chercher des vêtements secs…
    — Non, merci ! » lançai-je en enlevant mon bonnet détrempé. Je m’appuyai à la porte quelques instants, le souffle coupé. « Ça va. Jack et mam’selle Reedbourne sont-ils là ?
    — Ils ne sont pas encore rentrés, monsieur. Ils avaient dit qu’ils seraient de retour avant la tombée de la nuit, siffla-t-elle, mais je parie qu’elle l’a forcé à s’arrêter dans une taverne bien chauffée pour se faire des mamours.
    — Ah bon ! » J’étais déconcerté, car, persuadé de les trouver à mon retour, j’avais déjà préparé tout mon discours.
    « Messire Wrenne est descendu tout à l’heure, reprit Joan. Il a demandé quelque chose à manger et je lui ai apporté du potage dans la salle. »
    J’hésitai un instant. Il serait plus raisonnable de monter me changer… Je fus soudain secoué de violents frissons.
    « Ça va ? demanda Joan, la mine inquiète.
    — Je suis seulement… las.
    — Il y a un bon feu allumé dans la salle.
    — Je vais m’y sécher, dis-je avec un sourire contraint. Et j’ai faim. Merci, Joan. »
    Elle me regarda d’un air dubitatif quelques instants encore, avant de

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