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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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cet hiver. D’une congestion pulmonaire.
    — Oh non ! soupirai-je. Oh non ! C’est trop cruel. » Tous les efforts de Giles, tous ses espoirs, le voyage qui l’avait tellement épuisé. Tout cela pour rien.
    « Ça va, monsieur ? » Il contourna son bureau, l’air inquiet.
    « Oui. Pardonnez-moi. Ç’a été un choc. Je ne m’étais pas attendu… » Voilà donc ce qu’avait voulu dire Locke à la Tour… Martin Dakin ne courait plus aucun danger, parce qu’il était mort. Et s’il avait utilisé l’imparfait c’était pour parler de Dakin, pas de lui-même. J’étouffai une plainte, avant d’entrevoir un rayon d’espoir. « A-t-il laissé une épouse, des enfants ?
    — Je crains que non, répondit-il en secouant la tête. Je ne lui connaissais aucun parent et je n’ai jamais entendu parler d’un oncle.
    — Ils étaient brouillés. Il n’avait donc personne ?
    — Pas que je sache. À sa mort, l’intendant de Gray’s Inn s’est chargé de ses effets… Je dois ajouter, monsieur, que le confrère Dakin et moi n’étions guère proches.
    — Ah bon ? »
    Il hésita un court instant. « C’était un fervent réformateur, confrère, ce qui est plutôt rare parmi les avocats de Gray’s Inn.
    — Je croyais que c’était un archiconservateur…
    — Jadis, en effet. Mais il a été converti par des prêches évangélistes dans une église du quartier. » Il refit son sourire triste. « Nombreux sont ceux qui, après avoir soutenu ardemment un camp, ont tourné casaque et ont soutenu l’autre camp avec autant d’ardeur. Ce genre de conduite a été très fréquent ces dernières années.
    — C’est bien vrai.
    — Mais le confrère Dakin était un bon avocat, et un honnête homme. »
    Je hochai la tête, abasourdi.
    « Nul doute que l’intendant de l’école ait effectué une enquête et qu’il se soit occupé de l’héritage. Si vous alliez vous renseigner auprès de lui…
    — Certes. Oui, c’est peut-être une bonne idée.
    — Puis-je vous offrir un verre de vin avant que vous ne repartiez, confrère ? » Il avait toujours la mine soucieuse. « Je vois que vous êtes très ébranlé. Peut-être devriez-vous vous asseoir.
    — Non, non ! Je vais me rendre chez l’intendant. Merci, confrère. Merci pour votre aide. » J’inclinai le buste et pris congé.
    Quelle ironie ! songeai-je. Un réformateur… La dernière personne à vouloir participer tant soit peu au complot nordiste.
    J’aperçus un banc de bois sous un arbre, tout près de là. Il était mouillé, mais je m’y assis quand même. Le pauvre Wrenne, quel terrible choc il allait subir ! J’étais content d’être venu à Gray’s Inn, cependant. Je pourrais au moins lui apprendre la nouvelle avec délicatesse et à la maison. Je levai les yeux au moment où un homme de grande taille en robe d’avocat passait près de moi. Barbe noire, cheveux noirs, ce ne pouvait être que Maleverer… Mais les traits se révélèrent être ceux d’un homme plus âgé, qui me regarda d’un air intrigué avant d’entrer dans le bâtiment.
    Une goutte d’eau sur ma main me fit recouvrer mes esprits. Il pleuvait à nouveau ! Je me levai du banc. Cette fichue menotte m’écorchait toujours. Je frottai mon poignet, m’assurant qu’elle était bien dissimulée, puis demandai à un clerc qui passait par là de m’indiquer les services de l’intendant. Sous des trombes d’eau, je me dirigeai vers ses bureaux.
    L’intendant était un homme de haute taille, voûté, et qui voyait d’un mauvais œil l’enquête d’un avocat d’une autre école. Toutefois, dès que j’expliquai le but de ma visite, il se montra courtois et m’invita dans ses confortables locaux.
    « En ce moment, je me méfie de toutes les questions sur les membres de l’école, me dit-il.
    — Ah oui ! À cause des enquêtes sur les conspirateurs.
    — Nombre d’avocats ont été récemment interrogés. Le cabinet de Robert Aske se trouvait ici, vous savez. Qu’il soit maudit, ainsi que tous ces rebelles ! Les écoles sont faites pour qu’on y exerce le métier de juriste, pas pour conspirer contre le roi. »
    Il me conduisit à un bureau où un homme d’un certain âge était occupé à consulter des documents. « Le confrère Gibbs a dû traiter la question. Il ne pratique plus, mais il me donne un coup de main. »
    Le vieillard se leva et inclina le buste, me fixant à travers ses verres épais. Il avait

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