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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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cette fille. Ce ne sera que justice si on vous jette sur la route et qu’on vous renvoie à Londres. Je juge d’après votre accent que c’est bien de là que vous venez ?
    — Oui, monsieur.
    — Bon. Sortez ! Allez rejoindre les autres souillons de cuisine ! Et vous, mademoiselle Marlin, surveillez mieux vos servantes, au lieu de passer vos journées à pleurnicher sur le sort de votre promis.
    — Ainsi donc, répliqua Mlle Marlin en rougissant, voilà la raison pour laquelle on nous a traînées ici ? Vous craigniez que j’aie impliqué Tamasin dans quelque complot ? Que je ne sois pas fidèle au roi ?… Une fois de plus, je suis une victime, ajouta-t-elle, d’une voix de crécelle, comme mon malheureux Bernard. » Maleverer se dirigea vers elle, mais, sans tressaillir, elle continua à le regarder droit dans les yeux. J’admirai son courage.
    « Vous voulez que je vous soufflette, vous aussi, espèce de laideron ! N’imaginez pas que je n’oserais pas.
    — Je n’en doute pas, monsieur.
    — Oh, fichez le camp, toutes les deux ! Vous me faites perdre mon temps. » Il se détourna. Tamasin, le visage écarlate, quitta la pièce avec sa maîtresse.
    Il regarda Barak d’un air dégoûté. « Ce n’était donc que ça ! Sang-dieu, les manigances auxquelles se livrent les serviteurs royaux durant ce voyage ! Elles méritent le fouet, ces deux-là. » Il se tourna vers moi. « Vous dites que la Marlin vous a vu entrer dans la salle avec le coffret ? Vous la connaissez ?
    — J’ai échangé quelques mots avec elle. Elle m’a parlé de la détention de son fiancé à la Tour.
    — Elle ne parle que de ça. Malgré sa bonne connaissance de la région on n’aurait pas dû l’autoriser à participer au voyage… Elle est persuadée de l’innocence de ce papiste de Bernard Locke. Elle lui court après depuis sa jeunesse. Elle a attendu d’avoir trente ans et qu’il soit veuf pour l’amener à lui proposer le mariage… Et voilà qu’on l’embarque et qu’on le jette dans la Tour ! ajouta-t-il en rugissant de rire. Bon, allez donc me rédiger une copie de cet arbre généalogique. Et prenez garde, car il sera examiné par l’œil du Conseil privé ! Je vais convoquer messire Wrenne afin de l’interroger. » Il dut percevoir l’étonnement sur mon visage car il demanda : « Vous ne le souhaitez pas ?
    — C’est seulement qu’il a tellement l’air d’un inoffensif vieillard…
    — Inoffensif ! s’exclama Maleverer en poussant derechef un grand rire sans joie. Comment savez-vous qui, ici, est inoffensif et qui ne l’est pas ? »
    Dehors on finissait les préparatifs en vue de l’arrivée du cortège. On plaçait plusieurs épaisseurs de drap d’or sur chaque pavillon. Une longue file de chariots s’étirait de la porte de l’enceinte à l’église. Tous étaient chargés de bottes de foin destinées à la litière et au fourrage du grand nombre de chevaux près d’arriver. Il faisait froid, le ciel était gris et un fort vent soufflait. Je pris une profonde inspiration, ce qui m’étourdit quelque peu. Barak me saisit le bras.
    « Ça va ?
    — Oui. Je regrette ce qui s’est passé avec la jeune Reedbourne, mais j’étais obligé de dire ce que je savais.
    — Ce qui est fait est fait, répondit-il en haussant les épaules.
    — Allons-y ! Il faut que je dessine l’arbre généalogique. Tudieu, Maleverer est une vraie brute ! J’espère qu’il ne va pas malmener messire Wrenne.
    — Je pense que le vieux type saura se débrouiller tout seul.
    — Mon Dieu, je l’espère. »
    Il se retourna vers le manoir. « On s’en est bien tirés.
    — N’en sois pas trop sûr ! Je doute que Maleverer en ait termine avec nous. Ni les gens pour qui il prenait ces notes. »

13.
    TOUT LE MONDE SE TROUVAIT À L’OUVRAGE, le bâtiment où nous logions était désert et le feu couvait dans l’âtre. Barak alla chercher un banc et le traîna à l’intérieur de ma cabine. Il apporta également mon bonnet, qu’il avait dû ramasser dans le bureau de Craike quand il m’y avait trouvé. Avec ce qui restait de l’épingle, il avait fixé la plume tant bien que mal.
    Je fermai la porte, puis sortis une grande feuille de papier de mon havresac et la posai sur le lit, tandis que Barak taillait pour moi une plume d’oie.
    « Vous êtes sûr que vous pouvez vous rappeler le schéma de l’arbre généalogique ?
    — Oui. » Je changeai de

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