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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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monsieur. » Je jetai un nouveau coup d’œil rapide vers Barak. « Il me semble que nous devons vous en faire part. Cela met en cause une servante de la reine, une certaine Reedbourne. » Barak serra les dents tandis que je racontais à Maleverer ce que nous avions appris à propos de la mise en scène du vol.
    « On va tout de suite résoudre cette énigme », déclara-t-il d’un ton ferme. Il ouvrit la porte et parla au garde. Barak me lança un regard accusateur. À l’évidence, il se demandait comme moi-même si Maleverer allait infliger à Tamasin le même traitement qu’au jeune Green. Sa condition de femme ne comptait sans doute pas pour un homme comme lui. « Nous ne devons rien lui cacher, désormais, chuchotai-je vivement à Barak. Absolument rien. Tu ne te rends pas compte de ce qu’on risque ? »
    Maleverer revint. « On est allé la quérir. Ainsi que la Marlin. » Après un petit moment passé dans un silence tendu, il y eut un bruit de pas dans le couloir. On frappa à la porte et deux gardes poussèrent dans le bureau une Tamasin Reedbourne terrorisée, un tablier passé sur une robe de travail, suivie de Jennet Marlin. Celle-ci lança à Maleverer un regard si haineux que j’écarquillai les yeux de stupéfaction. Maleverer répondit par un sourire sarcastique. L’air horrifié, Tamasin fixait le sang séché sur le côté de ma tête.
    Maleverer se dirigea vers elles. Ne jetant qu’un bref regard à Tamasin, il s’adressa à l’autre femme :
    « Mademoiselle Marlin, me semble-t-il.
    — Oui, monsieur, répondit-elle d’un ton glacial. Pour quelle raison avons-nous été amenées ici ? Lady Rochford s’attend à…
    — Que lady Rochford aille au diable ! lança-t-il, avant de se tourner vers Tamasin, livide, qu’il dominait de toute sa hauteur, les bras croisés. Eh bien, mam’selle Reedbourne, vous savez qui je suis ?
    — Oui, monsieur, fit-elle, la gorge nouée. Sir William Maleverer.
    — Vous et Mlle Marlin avez été envoyées à York avec lady Rochford pour vous assurer que les appartements de la reine au Manoir du roi soient fin prêts. Vous êtes une fille de cuisine ?
    — Je suis confiseuse, rectifia-t-elle.
    — Une souillon de cuisine. Vous êtes sous les ordres de Mlle Marlin ?
    — C’est bien cela, dit Jennet Marlin. Et moi sous ceux de lady Rochford.
    — Silence ! Je ne vous parle pas, à vous ! » Il se retourna vers Tamasin. « Dites donc, ces messieurs m’ont raconté une drôle d’histoire. » La mine angoissée, Barak regardait Maleverer dominer Tamasin, l’intimidant de toute sa haute taille. « Ils affirment que vous avez mis en scène un faux vol afin de faire leur connaissance. Ils ont des preuves. Il se trouve que messire Shardlake ici présent s’occupe d’importantes affaires d’État. Certes, il ne paie pas de mine, mais c’est la pure vérité. Vous allez donc m’expliquer à quoi rimait ce jeu et si votre maîtresse était dans le coup. »
    Tamasin resta coite quelques instants, puis elle sembla recouvrer son calme. Sa respiration devint plus régulière et la couleur regagna ses joues.
    « Ce n’est pas de messire Shardlake que je cherchais à faire la connaissance, déclara-t-elle d’une voix claire, mais de maître Barak. Lorsque je l’ai vu chevaucher dans la ville, son apparence m’a séduite. Quand je l’ai vu repasser, j’ai cherché le moyen de l’arrêter. La ville était pleine de petits mendiants, et je savais qu’ils accepteraient de m’aider pour un shilling. » Le visage empourpré, elle fixa Barak, avant de se tourner à nouveau vers Maleverer. « Cela valait bien un shilling ! » déclara-t-elle, une note de défi dans la voix.
    Maleverer lui flanqua un violent soufflet. Barak fit un pas en avant, je lui saisis le bras d’un geste brusque qui provoqua un élancement dans ma tête. Sans un cri, Tamasin porta la main à sa joue, se contentant de fixer le sol en tremblant.
    « Ne me parlez pas sur ce ton, petite insolente ! s’écria Maleverer. C’était donc la seule raison ! Vous vous êtes amourachée de ce rustaud, alors vous avez élaboré cette mise en scène ?
    — L’unique raison, monsieur, je le jure. »
    Il saisit le menton de la donzelle, soulevant sa tête d’un geste brusque afin de plonger son regard dans le sien.
    « Vous êtes une petite malapprise, impudente, têtue… Mademoiselle Marlin, assurez-vous que lady Rochford soit instruite de la conduite de

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