Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
—
fr.
100.000
3° —
fr.
41.000
ENSEMBLE
fr.
362.963,35
SOIT
marks.
290.370,68
somme qui, en majeure partie, a été trouvée, grâce à une nouvelle intervention du groupe de Sedanais de bon vouloir.
Sur ces explications et après discussion, le Conseil municipal, à l’unanimité, décide et spécifie derechef que, pour les 264.000 marks qui ont pu être mis à la disposition de la Ville auprès de la Banque internationale de Luxembourg, tout comme pour l’ouverture de crédit de 100.000 marks précédemment obtenu auprès de cette même banque, celui des Sedanais figurant comme débiteur principal et ses cautions ne seront que provisoirement et en raison des circonstances substitués à la ville elle-même, uniquement intéressée comme représentant la collectivité des habitants pour le ravitaillement, la liquidation du reliquat du 2 septembre 1914 et le paiement de la nouvelle contribution de guerre du 20 janvier 1915 ;
Prend l’obligation pour la ville de Sedan de dégager le débiteur principal et ses cautions en se substituant à eux, purement et simplement, dès que les circonstances permettront à la Ville de s’obliger en remplissant les formalités administratives d’usage, de façon à ce qu’en fin de compte le débiteur principal et ses cautions dont la présente intervention est de pure obligeance, ne subissent aucun dommage ni préjudice de quelque nature ou de quelque importance qu’ils puissent être.
Tout commentaire serait superflu : qu’on lise et que l’on juge combien nous avons souffert, et comme nous étions écrasés !...
Malgré ces soucis qui semblaient dans le moment primer tous les autres, il fallait bien pourvoir à de multiples et pressants besoins.
Ainsi, le personnel enseignant des écoles de la ville, privé de traitement depuis le mois de juillet, et voyant ses ressources particulières s’épuiser, s’adressait au Conseil pour en obtenir une gratification ; — l’Inspecteur primaire, M. Boileau, se faisait l’avocat de cette cause dans un Rapport où il établissait la situation de l’instituteur et des treize institutrices du dehors, auxquels il avait recouru pour la réouverture des établissements scolaires de Sedan. Le Conseil ne pouvait faire droit aux requêtes présentées, mais il émit le vœu qu’il y fût donné toute satisfaction par la Société civile de prêts qu’il avait reconnue le 17 novembre 1914 et à laquelle il fit un nouveau prêt de soixante mille francs , le 13 mars.
C’est ainsi qu’il subventionnait encore :
1° de 12.000 francs, l’œuvre des Fourneaux économiques, dont les circonstances démontraient l’opportunité, ou plutôt la nécessité de plus en plus grande ;
2° de 17.000 francs, sur avis favorable de la commission, le Bureau de bienfaisance, pour secours extraordinaires à répartir ;
3° de 10.000 francs : les Ateliers de charité pour continuation de travaux, moins utiles peut-être en eux-mêmes que nécessaires à la population ouvrière ;
4° de 350 francs (nouveau crédit) : la Caisse des écoles pour subsides aux enfants indigents, fréquentant ces institutions.
La mise en demeure, impérieuse, de procéder incontinent à des exhumations au cimetière principal fut particulièrement impressionnante et même poignante : il convient encore de reproduire les pièces authentiques et de garder le dossier de cette affaire.
Le 12 mars 1915, le maire recevait donc cette sommation, qu’il communiqua dès le lendemain à son Conseil :
« Pour la bonne harmonie et l’ensemble de notre cimetière allemand dans le cimetière S t Charles de Sedan, il est désirable que les deux rangées de civils française intercalées parmi les sépultures allemandes soient enlevées pour être reportées à un autres endroit plus bas, déjà désigné et connu de la mairie.
La demande est formulée que ce travail doit être exécuté immédiatement par une bonne équipe d’ouvriers pour pouvoir permettre l’arrangement de nos tombes.
On porte en même temps à la connaissance qu’à partir d’aujourd’hui les corps des soldats français et des civils peuvent être enterrés avec l’assistance d’un prêtre français.
Tout discours et sermon sont absolument interdits.
Notre compagnie d’honneur qui accompagnera les morts allemands au cimetière, rendra les honneurs militaires aux soldats français.
Sedan, le 12 mars 1915,
Le Commandant ,
Signé : HEYN.
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