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Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Titel: Sedan durant la guerre de 1914 à 1918 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Henry Rouy
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circonstances présentes, ne pouvait être autorisée par la préfecture des Ardennes et n’engagerait nullement la Ville.
    Le maire se vit alors obligé d’ouvrir des négociations sur d’autres bases : il fallait bien arriver au but d’un emprunt de 125.000 francs (100.000 marks) ; cette somme étant indispensable pour l’achat de denrées : combustibles, médicaments, aussi bien pour le ravitaillement que pour l’hygiène de la population. — Investi de tous pouvoirs et chargé de s’adresser tout d’abord aux personnes généreuses et dévouées qui, dès le 15 janvier, avaient consenti à se porter caution de la ville de Sedan pour la réalisation de cet emprunt, M. le Maire fit sans tarder toutes les démarches nécessaires et en rendit compte au Conseil dès le 20 du même mois.
    Il annonça tout d’abord qu’il avait été heureux de rencontrer auprès des mêmes Sedanais les moyens de réaliser l’emprunt comme le voulait la Banque de Luxembourg : « Une de ces personnes se porterait débiteur principal de l’emprunt, et les autres, au nombre de onze, seraient ses cautions ; et ce dans le but précis d’accomplir le désir exprimé par le Conseil en sa séance du 15 janvier. Ce désir, M. Grandpierre le rappela de la sorte au Conseil :
    « Le ravitaillement de la population — ravitaillement de toute espèce que nous venons d’énoncer — ne pouvant se faire que par l’autorité allemande qui, comme paiement, n’acceptait expressément que les espèces en dehors des bons de la ville, le Conseil avait estimé que le moment était venu de se préoccuper pour la place d’un approvisionnement de ce numéraire. M. A. Benoit, président de la Commission de ravitaillement et de la Chambre de Commerce, s’était aussitôt employé à la réussite de ce dessein et l’on avait résolu, sous réserve de l’approbation de l’autorité supérieure allemande, de demander à la banque susdite de Luxembourg l’ouverture d’un crédit de 125.000 francs, à négocier, au mieux des intérêts communaux, par, MM. Grandpierre, A. Benoit et N. Jacques, directeur à Sedan de la Société générale.
    Les délégués de la ville, MM. Benoit et Jacques, allaient partir, lorsque M. Grandpierre reçut de notre Etappen-Commandantur une lettre, dont il put encore les saisir, en quelque sorte in extremis.
    Selon la convocation du 19 courant, tous les maires des communes de l’Etape de cette Commandanture avaient eu connaissance d’une contribution de guerre destinée à couvrir les frais d’alimentation et de main-d’œuvre, et le maire de Sedan était tenu de verser à la dite Commandanture, au Palais de justice, la somme de cent quarante et un mille francs (terme de rigueur : 5 février.) Le maire aussi bien que tout habitant étaient solidairement responsables de ce paiement en temps voulu, si la commune ne consentait point à subir les conséquences graves de la non-exécution de cet ordre. »
    Il n’était que trop facile de lire entre les lignes.
    Les délégués sedanais eurent à chercher d’ores et déjà une nouvelle entente auprès de la Banque internationale de Luxembourg, afin d’arriver à la réalisation d’un deuxième emprunt de 141.000 francs. Heureusement, le service du Contentieux de cette société s’y montra favorable, aux mêmes conditions toutefois que celles qui avaient été déjà stipulées pour l’obtention à titre de prêt de 125.000 francs, c’est-à-dire la Ville de Sedan restant tout à fait étrangère dans cette affaire, et la banque connaissant une personne unique débitrice.
    Il s’agissait donc d’un nouveau sacrifice : les mêmes Sedanais, auxquels leurs concitoyens doivent une profonde reconnaissance, l’effectuèrent encore en se portant : l’un débiteur principal, et tous garants.
    La délibération prise, en conséquence, dans la délibération du 23 janvier, est mémorable :
    Le Conseil scinda les deux questions et décida :
    1° Un emprunt sur les bases rappelées plus haut de 100.000 marks ou 125.000 francs, applicable au ravitaillement, et ce suivant ses résolutions des 14 et 21 du même mois ;
    2° Un second emprunt de 141.000 francs pour la contribution de guerre impérieusement exigée par l’autorité allemande.
    Il spécifia que, dans ces opérations, le débiteur principal et ses cautions ne se substituaient que provisoirement, en raison des conjonctures exceptionnelles, à la ville de Sedan elle-même, uniquement intéressée comme

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