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Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Titel: Sedan durant la guerre de 1914 à 1918 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Henry Rouy
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fit demi-tour. Le chauffeur eut un court entretien avec le chef de la colonne, qui invita les quatre civils à monter dans la voiture. Ce fut pour nous un moment d’indicible joie ; chacun des soldats français s’empressa de nous serrer la main en nous félicitant de notre libération. Et, en effet, c’était bien la liberté qui venait au-devant de nous ! Aussitôt que, tous les quatre, nous eûmes pris place dans l’automobile, nous fûmes ramenés, en toute vitesse, à Saint-Menges, où nous attendait le capitaine d’artillerie que nous avions eu la chance d’interpeller le matin.
    Nous fûmes descendus à la Commandanture où nous trouvâmes notre avocat : il nous annonça que nous étions libres, et nous remit un laissez-passer collectif, nous recommandant de ne pas nous séparer et de rester deux ou trois jours à Saint-Menges, de crainte que nous ne tombions encore dans quelque embuscade pendant le défilé de leurs troupes.
    30 août, Sedan.
    Une fois en liberté, tout n’était pas encore absolument fini pour nous. L’estomac creux, les membres fatigués, il fallait songer à nous refaire un peu avant de continuer notre calvaire. Saint-Menges était pillé ; impossible de trouver un morceau de pain ! Que faire en une pareille détresse ? M. Gilbert eut l’idée de s’adresser à M. le Curé de Saint-Menges, M. Nanin. Le charitable pasteur nous reçut de la manière la plus affectueuse et nous donna une gracieuse hospitalité. Sa table, sa chambre, ses lits furent mis à notre disposition. Dès le matin du 30, qui était un dimanche, après avoir entendu la sainte Messe, nous nous disposâmes à quitter Saint-Menges.
    Comme nous ne pouvions regagner Donchery et que, d’autre part, nous connaissions la route de Sedan libre, nous prîmes le parti de nous rendre dans cette ville.
    Nous y arrivâmes sans difficultés. Sur la place d’Alsace, la première personne amie que nous rencontrâmes fut M. Charles Hulot. Il nous revit avec plaisir et nous apprit, avec une immense satisfaction, qu’il venait de quitter le capitaine Chevalot, notre infortuné compagnon que nous avions dû abandonner en la nuit tragique du mercredi au jeudi.
    SEDAN. II· — 10.
    Avec M. Hulot, nous allâmes à la rencontre de M. Chevalot. Après quelques instants nous fûmes assez heureux pour le rencontrer. En le revoyant, de douces larmes coulaient de tous les yeux ; chacun de nous se jeta dans ses bras et l’embrassa cordialement.
    Après avoir laissé libre cours à notre joie, il fallut nous mettre en quête d’un logis pour la nuit.
    M. Hulot ( 119 ) emmena chez lui M. Gilbert ; chacune des victimes se rendit chez des parents que les uns et les autres avaient à Sedan.
     
    Tel est le récit bien simple et véridique de nos souffrances, conclut M. Gilbert; la bonté divine nous a retirés des mains de nos ennemis ; c’est par son intervention seule que nous avons recouvré la liberté et conservé la vie ! »

CHAPITRE VII

    D
NÉCROLOGIE
    Liste des personnes tuées à Sedan les 25 et 26 Août 1914.

P. LETHIELLEUX, Éditeur, 10, rue Cassette, Paris (VI e ).

Espion et traître
    Souvenirs d’un Proscrit
     
    Par MGR A. KANNENGIESER
    QUI A PASSÉ 31 MOIS EN PRISON ET 21 MOIS EN EXIL
     
    In-12 ( majoration comprise ) ........ 4.55 franco ...... 4.80
     
    Traître et espion, deux épithètes ignominieuses s’il en fut. Ces deux épithètes qui flétrissent à jamais un homme furent jetées à la face 52 mois durant à l’auteur des « Souvenirs d’un proscrit, » Mgr Kannengieser bien connu du public lettré français.
    Arrêté dès le 4 août 1914 dans des conditions particulièrement odieuses , Mgr Kannengieser raconte son douloureux martyre avec une chaleur si communicative, une émotion si poignante, qu’une fois le récit commencé on ne peut plus s’en détacher et c’est avec une sympathie toujours croissante que l’on parcourt avec lui les différentes étapes de son calvaire depuis la cellule où il est au secret le plus absolu, jusqu’au camp de Holzminden où il partage les souffrances de tous les malheureux déportés.
    Dans ce livre émouvant il raconte toutes les tortures physiques et morales qui lui furent infligées pour avoir aimé la France.
    Mgr Kannengieser connaissait bien l’Allemagne, il avait autrefois consacré à ce pays une série d’ouvrages qui avaient fait sensation. Il connaissait l’Allemagne, mais non les Boches ; ils se révélèrent à lui dans toute leur inconsciente

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