Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
continueraient à circuler sans garantie, et serviraient comme par le passé pour les paiements habituels.
« Les nouveaux bons, sur papier filigrané, garantis par titres, seraient reçus en paiement par les Caisses allemandes.
« Les communes, n’ayant point de ressources suffisantes pour solder les marchandises allemandes et désirant participer à la création des bons nouveaux, devraient fournir des titres en garantie pour les 2/3 des bons à elles nécessaires ( 30 ).
« Les bons délivrés aux communes recevront le timbre de la commune. — Ils auront cours dans toutes les communes, et toutes les Caisses allemandes les agréeront.
« Conséquemment, toutes les communes avaient à retourner au siège du Syndicat avant le 30 septembre :
1° La délibération par elles prise conformément à un modèle imposé;
2° La liste des titres (leur nombre, leur nature,) dont les communes pourraient disposer. »
Le maire exposa ensuite les démarches faites par les notaires et banquiers de la ville, en vue de se procurer les titres exigés en caution ; — la difficulté d’aboutir après les efforts et sacrifices antérieurement faits ; — et la nécessité pourtant de réussir dans l’intérêt des ravitaillements.
Pour amener les personnes qui auraient encore des titres, à les immobiliser en faveur de la ville, on résolut de leur offrir un avantage spécial par un prêt en bons de Sedan, — prêt non productif d’intérêt et remboursable contre remise de ces titres aux déposants. Ainsi fut-il fait ; les transactions et actes relatifs à cette opération furent passés ; et les crédits votés pour le paiement de ces avances ; — bien entendu, ces crédits auraient comme contre-partie le remboursement ultérieur desdites avances par les bénéficiaires.
Le dernier mot n’était pas dit : il ne l’est jamais avec les Allemands ! Une autre réunion fut tenue par le même von Guérard, réunion dans laquelle on avait le droit de... se taire et de ne soulever aucune objection ! — La ville de Sedan reçut injonction de porter le chiffre de son émission en bons intercommunaux de 200.000 à 750.000 francs, avec garantie, par titres, des 2/3.
Les membres du Conseil purent entre eux échanger des observations, mais l’ordre était catégorique, et il fallait avant tout assurer le ravitaillement de la population. Le Maire fut donc invité à faire diligence et reçut tous pouvoirs pour rechercher encore les voies pratiques de mener à bonne fin cette tâche laborieuse.
L’Autorité avait voulu la très prompte expédition de cette affaire, si difficile, étant donnée la situation à laquelle nous étions réduits ; et il se trouva que, la chose une fois résolue, il se produisit un silence plutôt surprenant.
B
La seconde question surgit à propos d’un nouvel emplacement que la Commandanture sommait la Municipalité de lui désigner pour l’inhumation des soldats allemands.
De ce regrettable incident nous donnons ailleurs tout le détail ainsi que nos appréciations, qui sont aussi l’opinion du public. (Voir au mois d’octobre 1915, T. I er ).
Nous nous bornons ici à l’écho du Conseil.
La commandanture désignait deux endroits : ou dans le cimetière de Torcy , ou sur le terre-plein à gauche du chemin montant au cimetière Saint-Charles où des matériaux étaient alors déposés.
Or, le premier de ces emplacements ne permettait, incontestablement, pas l’aménagement de tranchées nouvelles et précipitées ; des exhumations de corps récemment enterrés seraient nécessaires, et à tout prix il fallait éviter ce gros inconvénient.
Le Conseil municipal soumit à la Commandanture l’option de l’un de ces quatre termes :
L’ancien cimetière de Torcy, qui était très indiqué ;
Le terrain sis à droite du cimetière Saint-Charles ;
La partie supérieure en prolongement du même cimetière ;
Enfin, un large endroit à gauche, en gravissant le chemin du cimetière Saint-Charles, sur la hauteur, à proximité du cimetière israélite.
A nos éphémérides d’octobre, le lecteur pourra suivre la marche de cet épisode, attristant et douloureux comme tant d’autres suscités par nos tyrans ( 31 ) !
Encore dans sa séance du 6 octobre, l’édilité apprit que, sous prétexte de désordres apportés par les habitants du pays au fonctionnement du chemin de fer allemand aux environs de Charleville-Sedan, (cela aurait dû être démontré !) le général en chef avait
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