Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
de ce service, ne dispose que d’un personnel absolument insuffisant ; de nombreux acheteurs doivent faire queue pendant plus d’une heure avant d’obtenir leur tour, ou finalement même ne reçoivent rien.
Plusieurs moyens sont suggérés par les pétitionnaires : avis, par voie d’affiche trois jours avant les distributions, qu’il y aura de la houille débitée au Port ; — nouvelle instance auprès des Allemands afin d’obtenir la quantité de charbon nécessaire à la population; — recours, le cas échéant, au Comité américain ; — offre par des marchands de houille des chantiers qu’ils possèdent dans divers quartiers...
Par ailleurs, on demande si la Ville a commandé de la houille ; en quelle quantité ; pour quelle date ; si elle en a réclamé la livraison ; quel en sera le prix ; de quelle manière elle sera fournie?...
Les otages, signataires, se plaignent aussi de la différence des prix sensiblement supérieurs à Sedan, comparativement par exemple avec Douzy ; — ils font valoir que le ravitaillement actuel ne peut suffire, durant l’hiver, à la population, et qu’il faudrait s’inspirer de la façon dont certaines localités sont administrées : telle Mézières où les habitants reçoivent par semaine 500 grammes de saindoux ou de lard ; des pommes de terre ; du charbon ; plus, 250 grammes de pain par jour, avec double ration le jeudi et le dimanche, ainsi que de la viande à volonté à des prix à peu près normaux.
Après étude de ces questions compliquées et fort difficiles à résoudre dans la pratique, une commission spéciale de trois membres doit s’efforcer (c’est généralement la solution... classique !) d’aviser aux moyens de donner satisfaction à de si légitimes besoins.
En vue de la continuation du ravitaillement de la population par le Syndicat ardennais , le Conseil fixe sa part contributive à 60 francs par habitant, soit 30 francs de plus que les 30 francs déjà garantis.
Deux francs ont été appelés déjà par le fonds de roulement ; — le Conseil accepte, si cela est nécessaire, l’appel de un franc supplémentaire par la commission de surveillance ; et MM. A. Grandpierre et Ad. Benoit sont nommés délégués.
Sur l’ordre exprès de l’autorité allemande, la ville de Sedan est mise en demeure de vendre au gouvernement impérial les terrains sis au cimetière Saint-Charles (2 me carré de gauche), là où s’élève actuellement un monument commémoratif ( 33 ), et aussi, dans le cimetière de Torcy, le 1 er carré, à gauche en entrant.
Sans autres explications, le juge du Conseil de guerre a fait tenir le projet de contrat. Mais quels que soient les dispositions et les engagements allemands (la Commandantur-Stadt est déjà en possession des deux emplacements à céder), le Conseil dit, avec sagesse, qu’il ne peut se prononcer sur la réalisation de cette vente qui est, en tous points, entachée d’illégalité ; — et, contraint et forcé d’en accepter le projet, il déclare réserver formellement l’approbation préfectorale.
Parmi les œuvres auxquelles on ne peut ni ne doit marchander les subsides, figure assurément celle des Fourneaux économiques ; — nous y reviendrons d’une façon particulière ; — le 11 novembre, le Conseil leur alloue d’urgence 10.000 francs, afin qu’ils soient à même de continuer leur précieuse action.
XIII
Nous passerons rapidement sur plusieurs délibérations du Conseil, parce que la plupart des faits s’y rattachant viennent tout naturellement au cours des divers chapitres de notre premier volume : telles les questions relatives aux bons intercommunaux, au ravitaillement, à de nouveaux prêts à la Société civile, à la Société de secours mutuels, à la Caisse de retraite de nos ouvriers, à l’Orphelinat protestant, à la Caisse de retraite des sapeurs-pompiers, aux Fourneaux économiques, et après de longues discussions, à la Commission de secours, dont un excellent rapport établit l’utilité et les importants travaux depuis le 9 octobre 1914 jusqu’au 31 mars 1916.
Divers sujets retiennent encore l’attention des édiles : les uns ont trait à la comptabilité municipale, telles des régularisations d’emprunt ; — les autres à l’éclairage électrique (situation au point de vue de la vente et de l’achat du courant ; correspondances et pourparlers avec le directeur de la Compagnie du gaz ) ; — ceux-ci, à des fournitures d’œufs ; ceux-là, aux
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