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Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Titel: Sedan durant la guerre de 1914 à 1918 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Henry Rouy
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le Chanoine L. Delozanne, archiprêtre, dirigea ce roulement d’une façon qui mérite les plus sincères louanges, et « la population ardennaise, nous dit un témoin oculaire, ne peut l’oublier ! »

    Cette réquisition si lourde et si injustifiée ( 116 ) commença dès le 28 août; elle ne devait prendre fin que le 31 janvier.
    Les justes observations du comité n’avaient pu obtenir de détente dans l’application de cette mesure. Le 28 octobre, la voix d’un de nos concitoyens s’éleva pour demander au major Heyn de se départir de cette sévérité; à titre de document, nous reproduisons sa lettre:
    « Monsieur le Commandant,
    « Voulez-vous autoriser un vieux Sedanais à vous soumettre une question, sur laquelle votre bienveillant examen a été appelé déjà ?
    « Vous connaissez maintenant, Monsieur le Commandant, la population de Sedan : elle est calme, loyale, honnête et réputée pour son esprit d’ordre et de travail. Elle est charitable aussi, et l’écho de ce qu’elle a fait pour tant de Bavarois frappés d’insolation dans nos rues le 23 juillet 1873 est peut-être venu jusqu’à vous. L’empereur Guillaume ( 117 ) a même écrit alors à M. de Saint-Vallier, notre chargé d’affaires, pour le remercier de la bienfaisante attitude des Sedanais envers ses soldats cruellement éprouvés.
    « Les tombes des enfants de l’Allemagne confiées en ce temps-là à la municipalité ont toujours été scrupuleusement sauvegardées et honorées, et comme les malades laissés en 1873 par le général von der Thann ont été l’objet de la sollicitude la plus attentive de même — vous le pouvez constater — M. le Commandant, les blessés allemands sont entourés, et ils demeureront entourés de soins.
    « Or, la sujétion des otages pèse bien lourdement sur la ville ; cette obligation d’y satisfaire tous les 10 jours et de fournir une fois sur deux quatorze heures de nuit paraît bien au-dessus des forces de ceux de nos concitoyens qui y sont appelés : fatigués par une vie d’émotions, ébranlés dans leur santé, et pour la plupart, âgés de 50 à 70 ans, ils ne supportent plus, sans préjudice, une si longue veillée. L’hiver ne pourrait qu’aggraver leur situation.
    « C’est pourquoi, Monsieur le Commandant, je prends la liberté de vous supplier d’examiner, dans un esprit d’équité et d’humanité, comme aussi avec la connaissance que vous avez acquise du caractère et des dispositions des Sedanais, cette question à laquelle votre sagesse donnera sans aucun doute une solution favorable.
    « Excusez, je vous prie, une supplique inspirée uniquement par des considérations humanitaires et agréez, Monsieur le Commandant, etc...
    H. ROUY.

    La Commandanture permit alors que — jusqu’à nouvel ordre — six otages, au lieu de dix, seraient quotidiennement retenus (6 le jour et 6 la nuit) dans les locaux qui leur étaient affectés : chacun de nos concitoyens n’était plus requis désormais que tous les 19 jours au lieu de l’être tous les 10 jours.
    La ville eut aussi la latitude de dispenser de l’obligation d’être otages la nuit les sexagénaires et de les remplacer par de moins âgés, tirés de la liste approuvée. — La Commandanture se déclarait prête à rendre plus confortable le séjour des otages dans leur local.
     
    C’était donc, en définitive, un premier adoucissement... Un second fut, sur nouvelle instance du même Sedanais, acquis pour les ministres des cultes qui ne furent pas encore convoqués à ce que nous pourrions appeler leur tour légitime de roulement par assimilation pure et simple aux autres otages, mais avec certaines exemptions ne les astreignant plus au service que tous les 14 ou 15 jours.
    Nous arrêtons sur ce point le chapitre des otages : ils furent dès lors mêlés à de multiples incidents relatés au cours de notre premier volume (années 1914-1918), et leur rôle s’y trouve mieux indiqué.

    DOCUMENTS ANNEXES
A
Une pièce des plus curieuses 118 .

CHAPITRE V

    B
INCENDIE DE L’ÉGLISE DU FOND-DE-GIVONNE
    Dans notre Histoire de Sedan des origines à 1914, nous avons promis de dire la vérité, quand nous la connaîtrons pertinemment, sur l’incendie de l’église Saint-Etienne le 25 août 1914, la voici :
    Le 24 août, toute la journée, un poignant spectacle se déroula sous nos yeux ! Plus de mille habitants de Bouillon et des environs : La Chapelle, Givonne, Daigny, fuyaient devant l’envahisseur. Rien de

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