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Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Sedan durant la guerre de 1914 à 1918

Titel: Sedan durant la guerre de 1914 à 1918 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Henry Rouy
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essentiellement à ce qu’il fût passé par elle pour toute acquisition.
     
    Mais, dans ce même ordre d’idées, c’est-à-dire des approvisionnements, il était extrêmement malaisé de se procurer de l’argent allemand pour le règlement des farines achetées par la ville, et pour l’achat des bestiaux nécessaires à la consommation sedanaise. On eut la pensée de prier une banque alsacienne, par l’intermédiaire de la société Claude-Lafontaine, Prévost et C ie de Charleville, de nous ouvrir un crédit de 100.000 marks et l’on réclama le concours éclairé et constamment dévoué de M. Ad. Benoît, président de notre Chambre de Commerce, afin de mener au mieux cette affaire.

    Les charges financières pour les meilleures et les plus pressantes raisons allaient se multipliant.
    A la Caisse des Retraites des ouvriers de Sedan s’imposait manifestement l’obligation de payer à ses pensionnaires et demi-pensionnaires les arrérages échéant fin de l’année. Or, les ressources disponibles de cette Caisse (exactement 8.000 fr.) étaient insuffisantes ; son président, M. Benoît, se fit l’interprête du Conseil d’administration en sollicitant de la municipalité une avance de 7.000 francs, en bons-monnaie de la Ville, avance qui serait remboursée aussitôt que les intérêts échus sur la tête des sociétaires pourraient être encaissés.
    La situation de cette Caisse si populaire, contrôlée, chaque année, par deux délégués du Conseil, était suffisamment connue : elle permettait de recevoir favorablement cette nouvelle requête ; c’est ce que fit le Conseil municipal, et ce sans intérêts.
    VI
    1915
     
    L’hiver se passait ; et le Conseil s’efforçait de calmer la gêne, d’adoucir la misère.
    Pour secours extraordinaires à attribuer en janvier 1915, il fut unanime dans le vote d’un crédit supplémentaire de 17.000 fr. au Bureau de bienfaisance ; simultanément il subventionna de nouveau les Fourneaux économiques de 6.000 francs.
    Les Ateliers de charité étaient une œuvre éminemment actuelle, au moment où l’autorité allemande réduisait les équipes d’ouvriers jusqu’alors occupés à ses travaux. Le maire présenta un exposé motivé à la suite duquel 10.000 francs furent votés pour la réouverture de ces ateliers. Cette somme fut ensuite élevée à 14.117 fr. 50 pour témoigner de la sollicitude que l’administration avait à l’égard des ouvriers.

    Urgence de réglementer la livraison du pain par une équitable répartition, et de rappeler aux boulangers leur devoir de livrer le poids exact, tels furent encore deux objets qui attirèrent l’attention de nos édiles en leur première séance de l’année 1915 ; mais celle du ravitaillement parut encore primer toutes les autres, et il fut convenu qu’un dossier relaterait la pénurie très grave de vivres pour Sedan ainsi que pour les communes relevant de la Commandanture, et serait adressé au major Heyn « aux fins d’être transmis par ses soins au gouvernement américain ». Nous verrons prochainement la suite.

    Au fur et à mesure que le temps marchait, les charges s’alourdissaient pour tous et pour chacun.
    Succombant sous le fardeau, les communes voisines frappaient encore à notre Caisse municipale et imploraient de nouveaux prêts :
    Glaire et Villette, le 6 janvier (1 er prêt)
1.500 fr.
Illy, le 15 janvier (2 me prêt)
1.200 fr.
Illy, le 29 janvier (3 me prêt)
2.000 fr.
Givonne, le 27 février (2 me prêt)
2.000 fr.
Floing, le 13 mars (2 me prêt)
4.000 fr.
Wadelincourt, le 13 mars (1 er prêt)
1.500 fr.
Iges, le 13 mars (2 me prêt)
700 fr.
    A ces demandes le Conseil de Sedan accéda sous réserve de toutes les garanties légalement exigées ; mais les deux grosses affaires dont le souci pesa sur nos édiles en ce mois de janvier 1915 furent :
    1° L’emprunt de 125.000 francs à la banque Luxembourgeoise ( 18 ) ;
    2° L’obligation de verser à la Commandanture de Sedan la somme de 141.000 francs, à la date extrême du 5 février à midi.
     
    Nous ne pouvons mieux faire que de publier ici le texte même des délibérations et décisions de notre assemblée communale en cette double matière.
    La Banque internationale de Luxembourg avait formellement refusé de traiter soit directement, soit indirectement avec la municipalité de Sedan ; elle arguait, à juste titre, de la nullité pour vice de forme dont serait entachée la délibération de notre Conseil, laquelle, dans les

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