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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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Pourtant, peu à peu, l’air se mit à vibrer. Et elle perçut des voix dans la pénombre, derrière le silence. Qui murmuraient, chantaient même.
    Quand elle avança, elle sentit un dégagement dans l’air, comme si des esprits invisibles noyés dans la lumière reculaient pour la laisser passer. Le lieu lui-même semblait retenir son souffle ; il pulsait en rythme avec les lourds battements de son cœur.
    Meredith arriva devant l’autel, à un point situé à égale distance des quatre fenêtres percées dans le mur octogonal. Elle se tenait maintenant à l’intérieur d’un carré dessiné en noir sur le sol de pierre. Autour, des lettres étaient inscrites.
    Aide-moi.
    L’espace sembla se replier, se resserrer. Il y avait quelqu’un dans le noir et le silence. Meredith avait beau ne rien voir, elle en était certaine. Une présence vivante, qui respirait, se mouvait, et qu’elle avait déjà vue ou sentie, sous le pont, sur la route, au pied de son lit. L’air, l’eau, le feu, et la terre, à présent. Les quatre suites du tarot, contenant en elles tous les possibles.
    Écoute-moi. Écoute-moi.
    Meredith se sentit tomber dans un lieu d’immobilité et de paix. Elle n’avait pas peur. C’était comme si elle n’était plus tout à fait elle-même et regardait de l’extérieur.
    — Léonie ? s’entendit-elle prononcer dans son sommeil, d’une voix claire et posée qui résonna dans la chambre.
    Dans la pénombre qui entourait la silhouette drapée de sa cape, la qualité de l’air changea, il y eut comme un souffle de vent. D’un léger mouvement de tête, la jeune fille assise au pied du lit rejeta sa capuche en arrière, dégageant son visage, ses cheveux. Meredith reconnut les longues boucles cuivrées, la peau translucide, les yeux verts, presque transparents. Forme sans substance, dont les couleurs n’avaient ni matière ni profondeur, elle portait sous sa cape une longue robe noire.
    Alors Meredith entendit la voix d’une jeune fille de l’ancien temps résonner dans sa tête.
    Je suis Léonie.
    De nouveau, l’atmosphère de la chambre sembla changer, comme si l’espace s’emplissait d’un long soupir de soulagement.
    Je ne puis dormir. Tant que l’on ne m’aura pas découverte, je ne pourrai me reposer. Écoute ce que j’ai à te dire. Apprends la vérité.
    — La vérité ? Mais à quel sujet ? murmura Meredith alors que la lumière faiblissait.
    L’histoire est dans les cartes.
    Il y eut un brusque courant d’air, une réfraction de la lumière, l’éclat miroitant de quelque chose, non, de quelqu’un, qui se retirait. L’atmosphère changea encore. À présent l’obscurité contenait une menace que Léonie avait tenue à distance. Sa présence bienveillante s’était évanouie, cédant la place à une volonté destructrice. Il faisait froid maintenant, un froid oppressant. Comme une brume matinale en bord de mer, mélange âcre de sel, de poisson et de fumée. Meredith était à nouveau dans le sépulcre. Sans savoir pourquoi, elle eut envie de s’enfuir, d’en sortir au plus vite, et se glissa furtivement vers la porte.
    Il y avait quelque chose derrière elle. Une sombre créature. Meredith sentait presque sur sa nuque son haleine pestilentielle, qui formait des nuages de vapeur blanche dans l’air glacé. La nef sembla se rétrécir, la porte en bois reculer en rapetissant.
    Loup, y es-tu ? Entends-tu ? Me voilà, et vous ne m’échapperez pas !
    La chose se ruait sur elle, cherchant à l’attraper, prête à bondir. Meredith se mit à courir, la peur redonna des forces à ses jambes flageolantes. Mais ses baskets qui glissaient sur les dalles en pierre la firent trébucher, et elle entendit haleter derrière elle.
    J’y suis presque.
    Elle se jeta contre la porte. Sous le choc, la douleur fusa de son épaule dans tout son bras. La créature était juste derrière elle, hérissée de poils, empestant le fer et le sang, et cette puanteur pénétrait Meredith par tous les pores de sa peau, son cuir chevelu, ses plantes de pied. Elle saisit la clenche, la secoua, la tira en tous sens, en vain.
    Alors elle se mit à donner de grands coups dans la porte en s’empêchant de regarder en arrière, de peur d’être prise dans le faisceau immonde des yeux bleus du démon. Le silence autour d’elle s’appesantit. Et le démon s’abattit sur elle. Elle sentit le froid suintant de ses bras autour de son cou, le contact de sa peau rugueuse. Et à nouveau

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