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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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avec un hochement de tête. Ce sont les mêmes traits, la même carnation. Ce pourrait être un frère cadet ou un cousin, mais étant donné les dates et l’âge qu’il paraît avoir sur la photo, il me paraît plus probable qu’il soit un descendant direct…
    Hal vit son visage s’éclairer d’un sourire.
    — Et puis juste avant que je descende pour le dîner, reprit-elle, j’ai reçu un e-mail de Mary disant qu’une tombe du cimetière de Mitchell Point, dans le Milwaukee, porte bien le nom de Vernier.
    — Et tu penses qu’Anatole Vernier était son père ?
    — Je l’ignore. C’est la prochaine étape, dit-elle en soupirant. Il pourrait aussi être le fils de Léonie.
    — Dans ce cas, il ne s’appellerait pas Vernier.
    — Sauf si elle ne s’était pas mariée.
    — C’est juste, reconnut Hal.
    — Voilà, tu sais tout. Demain, après notre entrevue avec Shelagh O’Donnell, voudras-tu m’aider à faire des recherches sur les Vernier ?
    — Marché conclu, répondit-il d’un ton léger, mais Meredith sentit qu’il se crispait. Je sais ce que tu penses, ajouta-t-il, tu trouves que j’en fais trop, mais je préférerais vraiment que tu sois là. Elle vient à 10 heures.
    — Très bien, murmura-t-elle doucement, sentant le sommeil la gagner. Tu as raison, elle parlera sans doute plus facilement en présence d’une femme.
    Ses paupières se fermèrent malgré elle et Meredith se sentit dériver lentement loin de Hal. La lune argentée poursuivit sa promenade à travers le ciel du Midi tandis qu’en dessous, dans la vallée, la cloche sonnait les heures.

67.
    Dans son rêve, Meredith était assise au piano, en bas de l’escalier. La mélodie venait tout naturellement sous ses doigts qui couraient sur le clavier, habitués à son toucher. C’était le morceau fétiche de Louisa, et jamais elle ne l’avait si bien joué, rendant cette douceur obsédante qui faisait tout son charme.
    Puis le piano disparut et Meredith se mit à remonter un couloir étroit et vide. Au bout il y avait une flaque de lumière ainsi qu’un perron de pierre, dont les marches avaient été creusées au milieu par l’usure du temps et le passage des gens. Elle avait beau faire demi-tour, elle se retrouvait toujours devant ce même perron dont elle savait qu’il était situé à l’intérieur du Domaine de la Cade. Pourtant il n’était ni dans la maison, ni dans les terrains avoisinants qu’elle connaissait.
    La lumière provenait d’une lampe à gaz accrochée au mur, qui siffla et crachota à son passage. Elle dessinait sur le sol un carré parfait. Face à Meredith, en haut des marches, une vieille tapisserie poussiéreuse représentait une scène de chasse. Elle la contempla un moment, détaillant les rictus de cruauté sur les visages des hommes, leurs lances tachées de sang. En regardant mieux avec les yeux du rêve, elle se rendit compte qu’ils ne traquaient pas un animal, ours, sanglier ou loup, mais une sombre créature qui se dressait sur des jambes aux pieds fourchus, et dont les traits presque humains étaient déformés par la rage. Un démon, aux griffes tachées de sang.
    Asmodée.
    En arrière-plan de la scène de chasse, les bois étaient dévorés par les flammes.
    Dans son lit, Meredith gémit et changea de position tandis que, dans le rêve, elle poussait une vieille porte en bois. Le sol était tapissé d’une poussière argentée qui scintillait, à la lueur de la lune ou à celle de la lampe à gaz, elle n’aurait su dire.
    Il n’y avait pas un brin d’air. Pourtant, la pièce n’était pas imprégnée de cette froide humidité qu’on trouve dans les lieux fermés depuis longtemps. Il y eut un saut dans le temps, et Meredith entendit à nouveau le piano. Sauf qu’à présent, le son était déformé. Lugubre, angoissant, il évoquait l’écho lointain d’un manège ou d’une fête foraine.
    Haletante, elle agrippa les couvertures dans son sommeil tandis que, dans le rêve, elle saisissait la clenche de la porte et sentait le contact froid du métal sur ses mains.
    La porte couvrit, et Meredith franchit le seuil.
    Elle se trouvait à présent dans une sorte de chapelle avec de hauts plafonds, des dalles en pierre, un autel et des vitraux aux fenêtres. Dans les fresques qui couvraient les murs, elle reconnut aussitôt les personnages des cartes. C’était un sépulcre. Un lieu où régnait un silence absolu que rien ne troublait, à part l’écho de ses pas.

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