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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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prit quelques photos.
    Elle rangea son portable, puis tira sur les broussailles. Les fines branches étaient robustes et drues, mais elle réussit à les écarter suffisamment pour distinguer ce qui se nichait sous les racines.
    Une bouffée d’adrénaline lui parcourut les veines. Il y avait un cercle de pierres, huit en tout. Leur disposition lui rappelait quelque chose. Elle plissa les yeux, puis elle comprit : le cercle de pierres reproduisait la couronne d’étoiles de la Force. D’ailleurs, le paysage, en ce lieu précis, ressemblait fort, par sa couleur et ses tons, à celui qui était représenté sur la carte.
    Avec une impatience grandissante, Meredith plongea les mains entre les feuillages, la vase et la boue transperçant ses gants en laine, et tira jusqu’à ce qu’elle parvienne à déplacer la plus grosse des pierres.
    Elle en essuya la surface et poussa un soupir de satisfaction. Une étoile à cinq pointes entourée d’un cercle y était tracée au goudron ou à la peinture noire.
    Le symbole de la série des deniers. La série des trésors.
    Elle prit encore quelques photos avant de poser la pierre à côté du trou. Elle tira la truelle de sa poche et se mit à creuser, raclant contre des pierres et des tessons d’argile. Elle retira l’un des plus gros morceaux pour l’examiner. On aurait dit une tuile : il était curieux d’en trouver une enterrée ici, aussi loin de la maison.
    La truelle heurta enfin un objet plus volumineux. De peur de l’abîmer, Meredith posa son outil et termina sa tâche à la main, fouillant la boue, écartant les vers et les hannetons. Elle retira ses gants et tâtonna à l’aveuglette.
    Enfin, elle sentit un bout d’étoffe épaisse, une toile cirée. Elle passa la tête sous les feuillages pour regarder et, repoussant les coins de l’étoffe, découvrit un ravissant petit coffret précieux au couvercle laqué incrusté de nacre. On aurait dit un coffre à bijoux ou la boîte à ouvrage d’une dame. Il portait deux initiales de bronze terni et rongé.
    L.V.
    Meredith sourit. Léonie Vernier. Forcément.
    Elle allait soulever le couvercle quand elle hésita. Et si les cartes s’y trouvaient ? Qu’est-ce que cela signifierait ? Voulait-elle seulement les voir ?
    Une sensation d’isolement s’abattit sur elle. Les bruits de la forêt, jusque-là si doux, si rassurants, lui semblaient maintenant oppressants, menaçants. Elle tira son téléphone de sa poche pour regarder l’heure. Et si elle appelait Hal ? Le désir d’entendre une autre voix humaine – sa voix – la transperça. Puis elle se ravisa. Il ne souhaitait sans doute pas être dérangé au beau milieu de son entretien avec les policiers. Elle hésita, décida de lui envoyer un SMS et le regretta aussitôt. C’était une activité de substitution. Et elle ne devait surtout pas donner l’impression d’être en demande.
    Meredith contempla à nouveau la boîte.
    L’histoire est dans les cartes.
    Elle essuya sur son jean ses paumes rendues moites par l’effort et la nervosité. Enfin, lentement, elle souleva le couvercle. Le coffret était rempli de bobines de fil, de rubans et de dés à coudre. L’intérieur matelassé du couvercle était criblé d’aiguilles et d’épingles. De ses doigts terreux, meurtris par le froid et la fouille, Meredith retira quelques bobines, fouissant entre les bouts de feutre et de tissu comme elle avait creusé la terre et la poussière quelques instants auparavant.
    Puis elles apparurent. Elle vit le dos vert de la carte du dessus, avec ses délicats motifs en filigrane or et argent. Les couleurs étaient plus crayeuses que celles de son propre jeu, et peintes à la main plutôt qu’imprimées. Elle en parcourut la surface du bout des doigts. La texture était différente, plus rugueuse, semblable à du parchemin, alors que le jeu moderne était en carton plastifié.
    Meredith s’obligea, à compter jusqu’à trois, pour se donner le courage de retourner la carte du dessus.
    Son propre visage la fixait. La carte XI. La Justice.
    Tout en contemplant l’image, elle fut à nouveau consciente qu’une voix chuchotait dans sa tête. Pas comme les voix qui avaient hanté sa mère : celle-ci était douce et gentille, c’était la voix qu’elle avait entendue en rêve, portée par l’air, glissant entre les branches et les troncs des arbres.
    Ici le temps s’en va vers l’éternité.
    Meredith se releva. Le plus logique, maintenant, serait

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